Alexandre Boucheix, mieux connu sous le nom de Casquette Verte, est l’un des visages les plus attachants du trail français.
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À 33 ans, il a déjà remporté plusieurs ultra‑trails en France, et il sort tout juste d’un magnifique Top 10 à la Diagonale des Fous. Cette course mythique, partie de La Réunion le 16 octobre 2025, se termine généralement par une récupération longue pour la plupart des coureurs. Pourtant, Alexandre n’a laissé passer que dix jours avant de poser son dossard n°3 pour le Kullamannen by UTMB en Suède : une cadence surprenante pour un ultra‑traileur.
Casquette Verte ne vient pas en Suède par hasard sur le Kullamannen
Le Kullamannen (173 km pour 2 300 m de D+) est une épreuve extrême, technique, qui requiert autant d’endurance que de gestion mentale. Pour lui, ce n’est pas simplement une course de plus : c’est la quête d’une bague de diamant réservée aux finishers cinq fois de l’épreuve.
Casquette Verte revient au Kullamannen avec deux obsessions en tête. La première, c’est de valider un quatrième finish sur les 100 miles suédois. Il a déjà reçu la Golden Ring après trois arrivées, mais il vise désormais plus rare : la Diamond Ring, une récompense spéciale attribuée à ceux qui bouclent cinq éditions. Ce n’est pas une médaille, c’est un trophée à part entière pour les collectionneurs d’artefacts d’ultra.
Son autre but est stratégique : se qualifier pour l’UTMB 2026 sans passer par le tirage au sort. Pour cela, il vise un gros chrono et un UTMB Index au-dessus de 760. Il l’a dit lui-même : il préfère “éviter le suspense”. Et quoi de plus naturel, pour un ancien vainqueur ici, que de miser sur le Kullamannen pour assurer son retour à Chamonix ?
Le déroulé de sa course : un départ à bloc, une nuit solide, une remontée stratégique
Dès le coup de feu, Casquette Verte s’élance comme un guerrier. Il prend la tête de course dès les premiers kilomètres, imposant un rythme vif sur les plages suédoises balayées par le vent. Il est là pour faire mal d’entrée, comme souvent. Mais il sait aussi que cette course est longue, traître, et que sa cheville n’a pas eu le temps de guérir.
Entre le 12e et le 27e km, il lève un peu le pied. Cinq coureurs le dépassent. Il ne panique pas. Il connaît chaque piège de ce tracé technique, il les a déjà vécus. Alors il gère, s’écoute, économise sa foulée. Ce n’est pas de la faiblesse, c’est de l’intelligence de course.
Puis vient la nuit. Froide. Humide. Cassante. Une nuit sans fioritures, où il faut avancer à la frontale, seul avec ses pensées, ses douleurs et ses doutes. Il tient, il résiste, il ne lâche rien. La cadence est bonne, régulière, constante. À chaque pointage, il reste dans le top 5. Il ne craque pas.
Et quand le jour se lève, c’est une nouvelle course qui commence. Au 118e km, alors que beaucoup accusent le coup, lui continue d’avancer. Mieux : il remonte. Il pointe déjà 3e, aux portes d’un podium qu’il connaît bien. Ce n’est plus un coureur qui avance : c’est un homme en quête de quelque chose de plus grand.
Le classement live de Kullamannen by UTMB
Pronostic sur la suite
À ce stade, tout est encore possible pour Casquette Verte. Sa cheville tient, son rythme reste constant et il est en bonne position. Le leader ne possède pas un avantage significatif ; les portions finales sont toujours propices aux retournements. Si Alexandre reste dans le top 3 d’ici la fin, il pourrait non seulement valider son finish mais visiblement viser la victoire. Toutefois, un faux pas, un terrain glissant ou une baisse de régime dans les 50 derniers kilomètres suffirait à reléguer l’objectif « podium » en objectif « terminer ». Verdict dans quelques heures.
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