Kilian Jornet fait 212 tours de piste… est-il devenu fou ? Non il se teste…
Kilian Jornet maîtrise les réseaux sociaux comme peu de ses confrères, il faut bien l’avouer. Il privilégie la qualité à la quantité, il soigne le fond et la forme, il est humble, il interroge et ne se prend pas pour un autre. Surtout, jamais il ne fait la leçon, contrairement à bien d’autres. Aussi, dès qu’il partage quelque chose, on est toujours un peu aux aguets car on sait que ça peut potentiellement être chouette. Et bah on a été servis ce coup-ci !
Kilian Jornet et son VK10K
Début septembre, Kilian avait posté une séance qu’il avait intitulée le VK10K. C’était d’abord un kilomètre vertical (qu’il avait fait en moins de trente minutes) suivi d’un 10km sur plat (qu’il avait de nouveau fait en moins de trente minutes). Faire le tout en moins d’une heure était tout bonnement hallucinant (mais on sait qu’il l’est). On se doutait bien qu’il en avait encore sous le pied et qu’il allait nous surprendre. Comme vous pouvez vous en douter, nous n’avons pas été déçus.
Kilian Jornet et 212 tours de piste !
Ces derniers jours, une capture Strava d’une séance de Kilian a été partagée un certain nombre de fois. La trace GPS montre un certain nombre de tours de piste effectués (déjà, voir Kilian faire de la piste, c’est triste comme la pluie un dimanche de novembre en zone industrielle de Roubaix). C’est déjà pas mal, mais ce n’est pas tout. Quand on jette un œil aux stats, on bascule dans la quatrième dimension : un peu moins de 85km (soit 212 tours d’une piste de 400 mètres !!) en un peu moins de 6 heures ! On est à une allure de 4 minutes et 15 secondes au kilomètres (donc aux alentours d’une vitesse de 14 kilomètres par heure…).
Kilian Jornet se teste !
L’idée était, d’après diverses sources,
– de travailler sa stratégie d’alimentation et d’hydratation
– et de faire quelques tests. C’est clairement ce qui s’appelle ne pas faire les choses à moitié.
– De plus, à mon avis (et même si Kilian n’en a pas forcément besoin), ça a constitué une bonne manière de travailler son mental. Déjà que la piste, c’est chiant, pour l’habitué des grands espaces qu’il est, ça doit l’être encore pire. Car mine de rien, faire le hamster pendant six heures, ça forge !
Kilian Jornet ou l’éloge de la polyvalence
Enfin, ce genre de performance montre qu’il est tout à fait possible de passer du trail à la route et qu’on peut demeurer très performant (on avait eu par exemple Sébastien Spehler qui, en 2019, avait fini troisième au marathon de Namur, avec un chrono à 2h22). Et tout ce qui peut créer des passerelles entre les disciplines et supprimer des barrières est toujours à mes yeux une bonne nouvelle. On avait surtout vu l’exemple inverse ces dernières années, avec Jim Walmsley qui est venu de la piste pour performer en trail.
Ça me conforte dans l’idée que la qualité d’un athlète réside principalement dans sa polyvalence et que c’est la raison pour laquelle Kilian Jornet et Jim Walmsley marqueront l’histoire du trail comme peu d’autres y arriveront.