Kilian Jornet, un chrono d’un autre temps pour un homme hors du commun
À la Western States 100 de cette année, Kilian Jornet n’a pas gagné. Et pourtant, il a fait beaucoup plus que ça. En bouclant les 160 km et près de 6000 mètres de D+ en 14 h 19, il signe l’un des plus grands exploits de sa carrière. C’est 1 h 15 de moins que lors de sa victoire en 2011. Il termine troisième, derrière deux Américains trentenaires, Caleb Olson (14 h 11) et Chris Myers (14 h 17). Mais cette troisième place vaut de l’or. Car en trail, il y a des podiums qui comptent plus que des trophées.
Kilian Jornet
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Kilian Jornet, à 37 ans, père de trois enfants, et toujours plus fort
Deux mois seulement après la naissance de son troisième enfant, Kilian Jornet prouve qu’il est toujours au sommet. Dans une discipline où chaque édition est différente et où les chronos ne se comparent pas facilement, cette performance claque comme un uppercut. À son âge, sur une course réputée rapide et étouffante, il court plus vite qu’à 23 ans. Et surtout, il ne s’écroule pas. Il remonte ses concurrents un par un, grappille 12 minutes sur Olson dans les 20 derniers kilomètres et sécurise sa place sur le podium avec panache. Cela, c’est une victoire.
La Western States : terrain piégeux pour les montagnards
La Western States n’est pas le terrain de jeu naturel de Kilian Jornet. Pas de longues ascensions alpines, peu de technicité, mais du roulant, du soleil, et une chaleur suffocante qui a dépassé les 30°C. On est loin de la Hardrock ou de l’UTMB. Pourtant, il s’est adapté. En amont, son entraînement s’est centré sur l’endurance à la chaleur et les allures soutenues sur terrain sec. Il savait ce qu’il venait chercher. Et il a tout donné, sans se renier, fidèle à sa philosophie : lire la course avec intelligence, écouter son corps, attaquer quand il le faut.
Le trail évolue, mais Kilian reste une référence
Face à Olson et Myers, certains voudraient parler de passage de relais. Ce serait une erreur. Le trail évolue, bien sûr. Des profils plus rapides, plus spécifiques arrivent, souvent issus de l’athlétisme. Mais Jornet n’a pas reculé. Ce sont les autres qui ont progressé. Et si le niveau mondial explose, c’est aussi parce qu’il a ouvert la voie. Depuis vingt ans, il repousse les frontières, brouille les lignes entre alpinisme, ultra-trail et exploration. Il est le point de référence de toutes les générations.
Une leçon de résilience, un modèle pour tous
Ce week-end, il n’y avait pas qu’un chrono à retenir. Il y avait une attitude. Une façon de courir, d’accepter l’effort, de transformer une défaite apparente en leçon de persévérance. « On n’est pas battu quand on améliore son chrono d’1h30 », a-t-il déclaré. Cette phrase, tout coureur devrait l’accrocher au-dessus de sa porte. Car elle dit l’essentiel : l’ultra-trail, ce n’est pas battre les autres. C’est se battre soi-même. Et ça, Kilian Jornet l’a fait comme jamais.
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