J 11/12/13
Journal d’un confiné, c’est déjà ça…
Hier pour la première fois, en me promenant, il a fait beau, mais aussi presque chaud. Dès lors qu’on passait au soleil, cette sensation de chaleur qu’on a sur le visage faisait un bien fou. J’avais oublié la sensation que ça procurait et le bien que ça pouvait faire. Avec ma fille, on a eu l’occasion d’en profiter pour aménager notre terrasse et prendre le goûter dehors. Savourer le temps de quelques minutes… Comme le disait Souchon, c’est déjà ça.
Un peu d’optimisme ce matin ; sans trop savoir si c’est lié au fait que les courbes en Belgique semblent cesser d’empirer (à défaut de s’améliorer). Il peut y avoir un lien avec le fait qu’on commence tout doucement à parler du déconfinement et qu’on évoque enfin un après. Et même si on sait bien que ça prendra du temps, beaucoup de temps, de connaître un potentiel retour à la normale, je dois bien admettre qu’entendre de la bouche d’autres personnes qu’un après va exister, bah ça fait du bien. Le gouvernement belge commence à élaborer une ébauche de feuille de route. Elle va sûrement changer et évoluer, mais elle a le mérite d’exister. Pour le dire autrement, à défaut de savoir s’il fera beau demain, on voit que demain existe. C’est déjà ça…
Ça fait plus de quinze jours que je ne vois plus personne, j’ai dû aller faire mes courses quatre fois en faisant hyper gaffe, j’ose espérer avoir passé le plus dangereux. Mais là encore, c’est plus de la méthode Coué. Ce serait beaucoup plus simple si je savais une bonne fois pour toutes si j’ai attrapé cette saleté… ça n’a rien à voir, mais je ne pensais pas qu’il était possible de faire autant de choses sans les mains dans une grande surface. C’est déjà ça…
Je ne pensais pas dire ça un jour, mais quand je vois que des tensions commencent à éclater dans les familles, je suis bien content de vivre seul, et je suis bien content que ma choupette ait le même caractère que moi ; quand on est ensemble, ça aide beaucoup. Le côté plus obscur de la solitude actuellement, c’est que j’ai l’impression de comprendre ce que mes chats me disent, et inversément, j’ai l’impression qu’ils me comprennent. C’est déjà ça…
Le trail me manque ; au début, c’était plus le sport, plus le fait de bouger, faire de l’activité. Mais plus les jours passent, plus le manque se cale au niveau du trail. Et je dois bien avouer qu’a priori, hormis une ou deux classiques sur route que je fais chaque année (genre les 15km de Liège, les 20km de Bruxelles, ou un marathon éventuellement), une fois qu’on sera de nouveau dans une vie un peu plus normale, j’irais plus vers du trail quasiment à plein temps et alternerai du court, du long et de l’ultra. Maintenant que j’ai fait le deuil et que mon niveau est pour le moment perdu, la question est de savoir au bout de combien de temps il reviendra. C’est plus de côté qu’aujourd’hui, je stresse un peu. Je suppose qu’il faut s’en réjouir, car se demander quand je redeviendrai performant me montre bien que je n’ai pas trouvé autre chose sur quoi stresser. C’est déjà ça..
Hier, en écrivant un article pour le 1er avril, et plus précisément en me relisant, je me suis dit qu’il pourrait ne pas être totalement fictif. J’avais écrit que l’UTMB serait réservé aux personnes immunisées, et éventuellement ouvert aux personnes non infectées (mais dans un sas à part). Est-ce qu’il faut craindre ça ? Personnellement, je serais plutôt du genre à m’en réjouir. D’une part car après un ultra, on a le système immunitaire assez affaibli (et c’est un euphémisme) et donc, autant éviter de se rendre malade. Et d’autre part, je me dis que pour une fois, on pourra fournir un justificatif médical qui va enfin pouvoir servir à quelque chose Et au fond, si c’est le seul moyen pour pouvoir participer de nouveau à une compétition, je prends. Parallèlement, vu comme je suis obsédé par l’idée de savoir si je suis passé à travers les mailles du virus, ça peut aider. Et je me dis que c’est déjà ça…