Marre marre marre (lol)
On arrête de vivre, ou pas ?
A la sortie du Conseil de Défense, le Premier Ministre Jean Castex a déclaré que la stratégie de l’Etat consistait désormais à retrouver au mieux un semblant de vie normale avec le virus à nos côtés. Il a pour cela rappelé que celui-ci serait là encore quelques mois. En soit, si ce n’est que quelques mois, c’est presque une bonne nouvelle, le médecin de la Diagonale ayant parlé d’au moins cinq ans.
Admettons que ce soit un peu plus de quelques mois. Et prenons Mr Castex au mot, en évitant de mettre notre vie sociale et culturelle entre parenthèses. Personnellement, je suis tout à fait pour. Alors, que fait-on ? Pour certains événements sportifs absolument impossibles à organiser, ok, on annule en réfléchissant ce qu’on peut faire. Et en soi, il n’y en a pas des masses. D’office, le marathon de Paris et le Semi Marathon de Paris, ce n’était pas possible. Des trails, je n’en vois pas, ou quasiment pas. A la limite, l’UT4M Challenge, pour ceux qui dorment en refuge entre chaque épreuve, c’est compliqué. Mais l’UTMB, il était tout à fait possible de l’organiser. C’est juste que les organisateurs n’auraient pas pu organiser leur salon habituel, et donc ça aurait rapporté beaucoup moins d’argent que prévu et, forcément, ça ne valait pas le coup de l’organiser.
Pour les trails, et pour résumer, je suis convaincu que c’était possible de les organiser. Malgré un protocole sanitaire très dur (surtout pour les épreuves qui ne dépendaient pas de la FFA), les organisations ont doublé, voire redoublé d’efforts et d’imagination et ont rendu les événements possibles. D’ailleurs, plusieurs trails se sont maintenus et ont pu se dérouler très bien en août et au début du mois de septembre.
Un protocole sanitaire bien rôdé, aucun cluster déclaré, des distanciations sociales plutôt faciles à garantir, un premier ministre qui exhorte à continuer de vivre avec le virus… Avec ce cocktail, on aurait de quoi être optimistes, en automne, pour voir des petits et moyens trails (et pourquoi pas des plus gros, d’ailleurs) se maintenir. Un alignement des planètes, en 2020, c’était presque une utopie. Alors forcément, on était contents. Et puis finalement sont arrivées les annulations de l’Embrunman, de la Skyrhune, du Trail de la Côte d’Opale et de l’annulation de la Diagonale des Fous. Celles-ci ne sont pas à l’initiative des organisateurs (certains diront que les organisations ont attendu l’injonction des préfets pour ne pas avoir à faire le sale boulot, mais je n’y crois pas), mais bien des préfets.
Alors je veux bien qu’on doive continuer de vivre, qu’il faut absolument éviter un reconfinement pour que la France ne sombre pas un peu plus. Mais je suis désolé, il y a eu plus de clusters sur les lieux de travail que sur des trails, alors on fait quoi ? Si on interdit les trails, soyons cohérents, interdisons aux gens d’aller travailler comme en mars. Et surtout, qu’on arrête de nous prendre pour des jambons !!
Car oui, en gros, c’est
« allez vous contaminer au travail et surtout ne vous divertissez pas »
. Eh bien non, ça ne va pas comme ça. Et annuler un trail comme le TCO à moins de 48 heures de l’épreuve, c’est extrêmement irresponsable, car avec les gens déjà présents sur place, beaucoup vont prendre l’initiative de le courir en off, et le résultat sera exactement le même ; il suffit d’avoir en tête les 5000 personnes qui avaient décidé de courir le semi marathon de Paris en off le lendemain de son annulation.
Bref, les préfectures font n’importe quoi, prennent les organisateurs pour des c***, se foutent absolument de tout ce qui les entoure et rendent la cacophonie ambiante encore plus inaudible qu’elle ne l’était déjà. Et on n’en avait pas besoin…