Guillaume Beauxis réussit son pari
On avait récemment évoqué le défi que le pyrénéen Guillaume Beauxis (Team Hoka Elite) s’était lancé dans sa région natale. Il avait prévu de se lancer « à la conquête des 3000 ». Pour rappel, cela devait consister à rallier les trois sommets dépassant les 3000 mètres d’altitude dans les Pyrénées, à savoir le Balaïtous, le Vignemale et le Mont Perdu. Le parcours devait faire plus ou moins 85km, le dénivelé devait atteindre les 7200 mètres (oui, proportionnellement, c’est complètement dingue).
Comment ça s’est passé ?
Ainsi qu’il l’avait prévu, Guillaume a bien pu prendre le départ le samedi 25 juillet sur les coups de 4 heures du matin depuis le Plan d’Aste (à Arrens-Marsous). Tout s’est très bien passé pour l’athlète de chez Hoka, puisqu’il a rejoint Gavarnie en 17 heures, 32 minutes, et 50 secondes. Il a bien traversé successivement le Balaïtous, puis le Vignemale, pour finir par le Mont Perdu.
Si vous vous souvenez bien, Guillaume avait pour ambition d’arriver sur Gavarnie vers 19 heures, et projetait donc de finir son tour en 15 heures. Comment expliquer alors que le fait qu’il ait mis deux heures et demi de plus que prévu en fait néanmoins un exploit assez incroyable ? Parce que finalement, le parcours n’a pas fait 85km, mais 103km… Pour un dénivelé de finalement 7600 mètres.
Un peu plus de difficultés sur la fin
Avec un rallongement de presque vingt bornes, on pouvait s’en douter, la fin de course a été un peu plus compliquée que prévue. D’ailleurs, Guillaume Beauxis l’expliquait bien au site Aquitaineonline : « le passage le plus difficile a sans doute été le dernier couloir avant d’arriver au sommet du Mont Perdu. C’est un passage technique, plein d’éboulis. La remontée à Bouchro n ‘a pas été facile non plus, j’étais tout seul, il faisait très chaud et il n’y avait pas de vent ».
Une performance mentale absolument hallucinante
Là où j’ai particulièrement envie de rendre hommage à Guillaume Beauxis, ce n’est pas tant sur la performance physique. Elle est de toute façon dingue, mais on se doutait bien qu’elle le serait, quand on connaît un peu le potentiel du bonhomme et son appétit pour le dénivelé et les sentiers techniques.
En revanche, ce qu’il est parvenu à faire d’un point de vue mental, je n’ai même pas de mot pour le décrire. Je ne sais pas pour vous, mais que je vais courir un trail avec une certaine distance prévue, si celle-ci est plus longue qu’annoncé, j’ai l’impression de perdre mes moyens et que ça devient un enfer. Quand j’ai couru mon premier 100km, je m’en souviens encore, on l’annonçait comme tel. Finalement, une chose en entraînant une autre, le parcours final faisait 102,8 km (ou quelque chose comme ça). Alors oui, moins de trois km, ce n’est rien, quand on a déjà fait tout le reste, mais quand on se prépare à un total spécifique, mentalement, j’ai énormément de mal à faire plus. Et ça vaut pour toutes les distances ; si je dois courir un 20km qui en fait finalement 20,5, les 500 derniers mètres seront interminables. Et là, Guillaume Beauxis, tranquillement, rajoute juste 18km à ce qui était initialement prévu. Honnêtement, je ne comprends pas comment c’est possible.