Oui, Google Maps débarque sur les montres Garmin. Et oui, cela bouleverse certaines habitudes des traileurs MAIS c’est moins une révolution totale qu’un changement profond dans notre manière d’utiliser la navigation GPS en course à pied et en trail. Google ne remplace pas le .gpx, il propose une alternative plus fluide, plus directe, qui s’impose peu à peu dans nos usages du quotidien. Et cela mérite d’être analysé en détail.
Google Maps Garmin : les traces GPX font partie de l’ADN du trail.
Elles sont au cœur de la préparation de nos longues sorties, des reconnaissances d’ultra, des recos de week-end. Depuis des années, elles permettent de créer et partager des itinéraires précis, enrichis, fiables. On trace ses parcours sur Komoot, Strava ou OpenStreetMap, on les télécharge, on les modifie, on les importe sur Garmin Connect, puis on les synchronise avec sa montre. Ce processus, aussi technique soit-il, a l’immense avantage d’être totalement indépendant du réseau : une fois la trace dans la montre, on peut courir n’importe où, y compris hors zone, sans jamais se perdre. Et sur un ultra en montagne, c’est vital.
Mais cette méthode a ses limites : elle est lente, elle demande de la préparation, elle nécessite des manipulations parfois fastidieuses, et elle peut rebuter les coureurs moins technophiles. C’est là que Google Maps entre en scène. Depuis juillet 2025, la célèbre application de navigation est compatible avec certaines montres Garmin via Connect IQ. Le principe est simple : on lance Google Maps sur son smartphone Android, on choisit sa destination, et la montre se connecte automatiquement via Bluetooth pour afficher les indications de direction. À l’approche d’un virage, elle vibre. Elle affiche également les trois prochaines directions. Pas de trace à télécharger, pas de fichier à importer : la navigation devient instantanée.
Cette nouvelle solution est clairement pensée pour le quotidien du coureur.
Elle fluidifie les sorties improvisées, les footings dans un quartier inconnu, les séances longues sans préparation en amont. Elle garde toutes les fonctionnalités classiques de la montre active (fréquence cardiaque, distance, allure, D+), tout en ajoutant une navigation dynamique, lisible et très simple d’utilisation. Pour les coureurs en ville, les traileurs occasionnels ou les débutants, c’est un véritable confort. Et même les coureurs aguerris y verront un avantage certain pour les sorties courtes.
Mais attention : Google Maps ne remplace pas les capacités des fichiers GPX.
Il ne propose pas de carte embarquée, ne permet pas de visualiser le parcours dans son ensemble, n’intègre pas de données altimétriques ou de points d’intérêt liés au trail (cols, refuges, barrières horaires). Surtout, tout repose sur une connexion à un smartphone Android. Sans réseau, impossible de lancer la navigation. Sans batterie sur le téléphone, plus rien ne fonctionne. Et pour l’instant, aucune compatibilité n’est prévue pour les utilisateurs iPhone.
Autrement dit, dès que l’on sort du cadre d’un footing urbain ou d’un entraînement sur sentiers balisés, le GPX reprend l’avantage. Sur un ultra en montagne, dans une zone blanche, ou pour une itinérance en autonomie, seule une trace .gpx intégrée à la montre permet de rester maître de son itinéraire. Elle offre une précision et une fiabilité que Google Maps ne peut pas encore égaler. D’un côté, on a la souplesse et l’instantanéité. De l’autre, la robustesse et le contrôle total.
Il serait donc malhonnête de dire que Google Maps va « tuer » les fichiers GPX. En réalité, il va cohabiter avec eux. Il s’imposera naturellement dans les contextes les plus simples, les plus quotidiens. Il sera adopté pour sa facilité d’utilisation et son confort de navigation. Mais le GPX, lui, restera l’outil de référence dès qu’il s’agit de s’aventurer loin, longtemps, et sans filet. C’est moins une disparition qu’un partage des usages qui s’installe.
Finalement, cette évolution marque peut-être la maturité du trail connecté. Après une décennie centrée sur la cartographie embarquée et les traces techniques, l’intégration de Google Maps ouvre une nouvelle voie : celle d’un guidage plus accessible, plus intégré à nos outils du quotidien. Ce n’est pas la fin d’une époque, mais l’ouverture d’une nouvelle manière de courir. Une chose est sûre : la montre de trail devient plus polyvalente. Et ça, c’est une très bonne nouvelle.
FAQ
→ Ma Garmin proposait déjà la navigation turn-by-turn… qu’est-ce que Google Maps apporte de plus ?
Effectivement, Garmin propose depuis longtemps une navigation dite « tour par tour », basée sur des fichiers GPX importés. Il fallait créer un itinéraire à l’avance (via Komoot, Garmin Connect ou Strava), le synchroniser avec la montre, puis suivre les indications directionnelles. Avec Google Maps, le fonctionnement change : plus besoin de fichier GPX. L’itinéraire est lancé directement depuis l’application Google Maps sur smartphone, puis poussé automatiquement à la montre via Bluetooth. On gagne en simplicité et en réactivité, surtout pour des sorties improvisées.
→ Est-ce que c’est la même précision que le GPX ?
Pas exactement. Un fichier GPX contient souvent beaucoup plus de points GPS, ce qui permet une navigation plus précise sur sentiers techniques ou en montagne. Google Maps est très adapté à la route et aux chemins balisés, mais moins détaillé en pleine nature, et surtout, il ne fournit pas d’altitude, de waypoints ou d’analyse topographique comme un GPX le ferait.
→ Est-ce que je peux utiliser Google Maps sans mon téléphone ?
Non. La montre ne fait que relayer les instructions du smartphone. Sans connexion Bluetooth active avec un téléphone Android, la navigation Google Maps ne fonctionne pas. À l’inverse, une trace GPX déjà chargée fonctionne même si tu es hors réseau et sans téléphone.
→ Est-ce compatible iPhone ?
Pas pour l’instant. La fonctionnalité est u
niquement disponible sur les smartphones Android (version 11 ou plus). Les utilisateurs iOS devront encore patienter.
→ Est-ce qu’on peut créer un itinéraire complexe dans Google Maps ?
Google Maps ne permet pas, à ce jour, de créer un parcours avec plusieurs waypoints personnalisés ou des points d’intérêt spécifiques au trail (ravitos, cols, refuges…). C’est une navigation simple, étape par étape, pensée avant tout pour la mobilité urbaine ou les trajets simples.
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