Jouons le jeu et sauvons les petits trails
On a été les premiers à se réjouir que les trails reprennent. Et rien que voir des dizaines de personnes se lancer comme des morts de faim sur un distance avec un dossard sur eux me fait bien plus plaisir que je ne l’aurais imaginé. Peut-être que j’étais trop content de voir certains trails reprendre (avec les annulations en pagaille du dernier trimestre) et que je pensais que mon enthousiasme était partagé… Mais j’ai été assez étonné, pour ne pas dire déçu, de la quantité de commentaires que j’ai pu lire de la part d’une frange de coureurs.
Ça allait un peu dans tous les sens.
Entre
– ceux qui avaient peur de la propagation du virus (ceux-là, je peux tout à fait les comprendre, car la peur a une part d’incontrôlable),
– les théoriciens du complot qui, par principe, refusent de porter le masque,
– ceux qui râlent car les ravitaillement seront organisés différemment,
– ou ceux qui ont décidé que c’était scandaleux de courir un trail et de devoir rentrer chez soi juste après sans boire un verre…
On a de quoi faire.
Le trail avec les gestes barrières
Et rien que pour ça, j’en veux énormément à certains. Dans leur espèce d’entreprise d’endormissement des coureurs, ils ont décrété que le trail avec les gestes barrières, ce n’était pas du trail. A la limite, eux sont des requins, donc pas étonnant qu’ils veuillent pratiquer la politique de la terre brûlée (en mode « si on n’a pas le droit d’organiser le trail, personne ne peut le faire »). Avec leur humilité digne d’un Mélenchon qui hurle « la République c’est moi », ils ont fait énormément de mal aux autres (et c’était probablement leur but). Et le problème principal, c’est que des milliers de gogos les ont crus.
Alors, oui, on doit arriver un peu plus tôt, on doit porter le masque à certains endroits, on doit respecter des distanciations physiques avec les autres, on doit s’organiser un peu au niveau des ravitaillements, on ne peut pas boire un verre à l’arrivée.
Et alors ? Est-ce que c’est si grave que ça ?
Le trail c’est la performance sportive, pas la fête
Je suis désolé, mais ça ne peut pas faire de mal de revenir quelques temps à l’essence même du trail, qui est la performance sportive. L’aspect festif dépend du sport, et ce n’est certainement pas le sport qui dépend de la fête. Et vouloir boycotter les trails car on a un peu inversé le sens des priorités, c’est dommage, car ce sont les organisateurs qui vont trinquer. Déjà que les protocoles sanitaires ont été faits pour décourager la tenue des événements, si nous, coureurs, ne jouons pas le jeu, ça va être une boucherie au niveau des organisations. Et ceux qui vont réussir à tirer leur épingle du jeu, ce seront les gros trails (ceux qui sont actuellement en train de souffrir), notamment certains (en Bretagne et dans les Alpes) qui se sont allègrement moqués de leurs inscrits.
Egalement, je peux entendre que certains veuillent tout mettre en jachère en attendant que la normale revienne un peu. Je comprends bien la logique un peu sous-jacente, mais se mettre la tête dans le sable ne servira à rien. Car ce n’est pas parce qu’on se cache les yeux que soudainement, la réalité s’arrête. Et à faire ça, ce sont les organisateurs des petits trails qui vont casquer…