Strava a attaqué. Garmin n’a même pas répondu. Et pourtant, c’est Strava qui a reculé.
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Derrière cette séquence éclair, c’est toute la hiérarchie du sport connecté qui se confirme : Garmin est bien le patron. Démonstration.
Garmin n’a même pas eu besoin de se défendre
Dans toute affaire judiciaire, on s’attend à un bras de fer. Mais ici, Garmin n’a même pas eu à lever le petit doigt. La plainte de Strava ? Retirée d’elle-même, sans la moindre réponse officielle du camp adverse. Aucune ligne de défense, aucun contre-argument : simplement une déclaration unilatérale de retrait déposée par Strava devant le tribunal. Quand une entreprise se retire aussi vite d’un conflit qu’elle a elle-même initié, cela en dit long sur l’équilibre des forces.
Garmin tient la clé des données
Strava repose presque entièrement sur les données fournies par les montres et compteurs GPS. Or, Garmin est de loin le premier fournisseur d’activités uploadées sur la plateforme, devant Apple, Suunto, Polar ou Coros. Couper ce lien reviendrait à couper le moteur de la machine Strava. Garmin le sait. Et cette position dominante lui donne un levier considérable. Il n’a même pas eu besoin de le menacer explicitement : le simple fait de le pouvoir suffisait à renverser la table.
Garmin a les moyens techniques et juridiques
Sur le plan des brevets, la plainte de Strava s’appuyait sur deux éléments : les segments live et les heatmaps. Des technologies que Garmin utilise depuis longtemps sous différentes formes. Mais face à Garmin, qui détient un portefeuille de centaines de brevets dans la tech sportive, la manœuvre était risquée. En contre-attaquant, Garmin aurait pu facilement déposer une plainte croisée. Strava a préféré reculer avant que cela n’arrive. Quand l’un a des avocats en embuscade et l’autre des brevets fragiles, le résultat est prévisible.
Garmin sort renforcé, Strava isolé
Le plus ironique dans cette histoire, c’est que Garmin n’a pas seulement gagné par KO technique. Il en profite déjà pour renforcer ses liens avec Komoot, l’un des principaux concurrents de Strava sur le marché des parcours et de la navigation. Garmin a tourné la page en se rapprochant d’un nouvel allié. Strava, de son côté, perd un partenaire historique, et se retrouve seul face à un écosystème qui se recompose sans lui.
Garmin vend du concret, Strava dépend du flux
Ce que cette affaire révèle au fond, c’est une asymétrie structurelle. Garmin fabrique des objets physiques, utiles, indépendants. Une montre Fenix ou un compteur Edge a une valeur d’usage même sans connexion sociale. Strava, à l’inverse, repose intégralement sur l’engagement et la connectivité. Sa valeur tient à sa communauté, à ses API, à sa compatibilité avec les marques tierces. Quand cette chaîne se fragilise, c’est tout le modèle qui vacille. Garmin peut vivre sans Strava. L’inverse est loin d’être évident.
En résumé, le roi, c’est celui qui n’a pas besoin de crier
Dans cette séquence en apparence confuse, un constat émerge clairement : Garmin n’a pas fléchi, n’a pas parlé, n’a pas plaidé. Et pourtant, il a imposé sa position. Cette passivité stratégique est en réalité un signe de puissance. En face, Strava s’agite, attaque, puis bat en retraite. L’un bâtit des objets durables. L’autre dépend d’une plateforme fragile. Garmin plus fort que Strava ? Ce n’est pas une opinion. C’est un fait.
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Mention éditoriale : Cet article s’appuie sur les publications de DC Rainmaker, Escape Collective, Cyclingnews, Bicycle Retailer, ainsi que sur les discussions publiques disponibles sur Reddit concernant le litige entre Strava et Garmin. Le texte a été intégralement rédigé par la rédaction de uTrail à partir de sources accessibles et vérifiables.
uTrail est un média indépendant, qui ne prend parti ni pour Strava ni pour Garmin, et qui ne vise en aucun cas à dénigrer les entreprises ou leurs dirigeants.
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