La FFA continue de torpiller le trail…
Championnats de France en Montagne
On l’avait presque oublié, mais en juin, parmi les divers reports et autres annulations, il y avait les championnats de France de Course en montagne (en même temps, quand il y a plus de cinq championnats nationaux de trail, on peut s’y perdre assez aisément). Il se sont déroulés ce week end dans les Hautes Alpes, plus précisément à Super Devoluy.
Résultat : Cachard et L’Hirondel en or
Sur un parcours de 12km avec 800 mètres de dénivelopé positif (avec trois bosses) avec un terrain assez varié (roulant à certains endroits, technique à d’autres), on attendait un duel entre Sylvain Cachard et Alexandre Fine (avec Didier Zago, Manu Meyssat, Julien Rancon, voire Nicolas Martin en outsiders) chez les hommes, et un duel entre Blandine L’Hirondel et Christelle Dewal.
Chez les dames, c’est Blandine qui l’importe en 1h05’01, talonnée par Clémentine Geoffrey (1h05’53) et par Christel Dewalle (1h06’40).
Du côté des hommes, c’est Sylvain Cachard qui l’a emporté en 56’08, suivi par Thomas Cardin (56’44) et Julien Navarro (57’13). Encore espoir, il y a fort à parier qu’on le reverra assez vite sur des plus grands trails. Va-t-il se spécialiser dans le court et se placer dans la roue d’un Thibaut Baronian (type GTWS) ou plutôt dans celle d’un Curmer, d’un d’Haene ou d’un Thévenard avec de l’ultra ? En toute honnêteté, j’aimerais le voir sur du court, histoire que Thibaut se sente moins seul et histoire qu’on puisse montrer que les français ne sont pas les meilleurs que sur de l’ultra. Mais c’est très personnel, je le concède.
Un laisser-passer pour la FFA ?
Dans un sens, je suis content que ces championnats aient pu se dérouler. Car même si on n’a pas toute la saveur habituelle, on a un petit zeste de normalité. En d’autres termes, c’est mieux que rien. Là où j’ai cependant un problème, c’est que ça ne fait que confirmer l’impression qu’on avait depuis quelques mois, à savoir la tentative d’OPA de la FFA sur le trail.
Déjà, quand les protocoles sanitaires avaient émergé, on avait trouvé un peu bizarre qu’il y ait un tel deux poids deux mesures sur les questions de responsabilité civile en cas de cluster sur un trail. Pour la faire courte, selon que les trails étaient liés ou non la FFA, ils pouvaient bénéficier d’une assurance plus ou moins intéressante. Sous-jacent, le message était « affiliez-vous à nous et s’il y a un problème on vous couvre. Sinon, débrouillez-vous ».
On retrouve ici une idée un peu similaire, surtout au vu du contexte.
Seule solution : s’affilier à la FFA ?
En deux semaines, on a vu les annulations successives du trail de la Côte d’Opale, du NTMF, de l’Ecotrail de Paris, des Templiers et de la Diagonale.
En parallèle, les championnats de France de trail se tiennent ?
Je serais curieux de savoir ce qui se serait passé si le préfet concerné avait interdit la tenue de l’événement pour des raisons sanitaires. En soi, ça n’aurait pas eu beaucoup de sens. Sauf qu’annuler la Skyrhune n’avait pas non plus de sens, pas moins que le NTMF ou l’Embrunman (avec mention spéciale pour la Skyrhune)… ça donne l’impression qu’à partir du moment où on est lié à la FFA, on a tous les droits et une espèce de passe droit pour que les trails se déroulent.
Back to the USSR ?
Est-ce qu’il faut pour autant que tous les trails s’affilient à la FFA ? Ici la question est fondamentalement politique et idéologique. Aussi, elle n’a pas une bonne et une mauvaise réponse. Personnellement, je trouve que ça fait un peu URSS de nationaliser toutes les épreuves sportives ; est-ce que ça m’empêcherait d’y participer ? Probablement pas.