Privés de Mondiaux ? La FFA impose des minimas impossibles en plein déficit financier ! Y a t il un lien de cause à effet ?
FFA minimas
FFA : des minimas scandaleux !!
La Fédération française d’athlétisme (FFA) traverse une crise budgétaire majeure, avec un déficit estimé à trois millions d’euros. Dans ce contexte, elle vient d’annoncer des critères de sélection pour les Mondiaux de marathon si drastiques qu’ils rendent la qualification des athlètes français quasiment impossible. Une décision qui soulève de nombreuses interrogations sur la gestion financière de la Fédération et l’utilisation des fonds destinés au sport de haut niveau.
Des minimas irréalistes pour réduire les dépenses ?
Les nouveaux seuils imposés par la FFA sont sans précédent : 2h21’13 pour les femmes, soit un temps plus rapide que le record de France, et 2h05’18 pour les hommes, un chrono qu’un seul Français a atteint dans l’histoire. Ces critères, bien plus stricts que ceux du championnat du monde lui-même, font planer le doute sur la volonté réelle d’envoyer des athlètes au Japon.
Alors que la densité de marathoniens performants n’a jamais été aussi forte en France, ces exigences drastiques semblent aller à contre-courant du développement du haut niveau. Pour certains, elles pourraient surtout être une manière déguisée de limiter le nombre de sélectionnés et ainsi réduire les frais de déplacement et d’encadrement.
Une fédération en pleine crise financière
Depuis l’arrivée de Jean Gracia à sa présidence en décembre, la FFA a mis au jour un déficit financier inquiétant. La transition avec l’ancienne équipe a révélé des charges imprévues, des dépenses mal anticipées et une gestion comptable qui nécessite une réévaluation. La Fédération assure vouloir faire toute la lumière sur cette situation, mais en attendant, elle applique des restrictions budgétaires qui impactent directement les athlètes.
Ce durcissement des critères de sélection s’accompagne d’une baisse annoncée des aides financières et logistiques pour les compétiteurs. Dans ce contexte, comment la France peut-elle espérer rivaliser avec les meilleures nations mondiales si elle ne donne même pas à ses marathoniens la possibilité de participer aux grandes compétitions ?
Où va l’argent du sport ?
Cette affaire met en lumière un enjeu plus large : comment sont réellement allouées les ressources de la Fédération ? Alors que chaque licence rapporte 36 euros à la FFA, où va cet argent si ce n’est pas vers le soutien des athlètes ?
Les institutions sportives, financées en grande partie par des fonds publics et des partenariats privés, ont-elles un devoir de transparence renforcé vis-à-vis des licenciés et des contribuables ? Car si le manque de moyens est une réalité, la réduction des investissements dans les performances sportives questionne sur les priorités budgétaires de la Fédération.
Vers une incitation au dopage ?
En fixant des minimas quasiment inatteignables pour les athlètes français, la FFA ne risque-t-elle pas d’envoyer un signal dangereux ? Lorsqu’un objectif devient trop difficile à atteindre naturellement, certains sportifs peuvent être tentés de franchir la ligne rouge en ayant recours à des méthodes interdites pour gagner quelques précieuses minutes. L’histoire de l’athlétisme a déjà montré que des exigences excessives pouvaient encourager la prise de substances dopantes, au détriment de la santé des athlètes et de l’intégrité du sport.
Dans un précédent article, nous avions déjà dénoncé l’ambiguïté des politiques de la Fédération en matière de dopage (lire ici). Aujourd’hui, en ajoutant des critères de sélection absurdes, la FFA pourrait involontairement accentuer ce phénomène en mettant une pression excessive sur ses athlètes. À trop vouloir exiger l’excellence, ne risque-t-on pas de pousser certains vers des solutions artificielles ?
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