La Skyrhune, une course de 21 kilomètres avec 1700 mètres de dénivelé positif au cœur du Pays basque, a tiré sa révérence ce week-end après dix ans d’existence. Ce trail, apprécié pour son authenticité et son ambiance conviviale, a vu son édition finale se dérouler récemment, avec une victoire du Grenoblois Sylvain Cachard. Mais pourquoi cette course, qui semblait si bien ancrée dans le paysage du trail français, a-t-elle décidé de s’arrêter ?
Le poids de l’UTMB sur le monde du trail et sur la Skyrhune
Nicolas Darmaillacq, le créateur de la Skyrhune, a exprimé son mécontentement face à l’évolution du trail ces dernières années. Selon lui, le milieu est devenu de plus en plus professionnel, avec une montée des coûts d’organisation qui pousse les événements à revoir leurs tarifs à la hausse. Pourtant, l’équipe derrière la Skyrhune a toujours voulu maintenir un prix d’inscription abordable, refusant de céder à cette inflation qui, selon eux, dénature l’esprit du trail.
L’une des raisons principales évoquées pour justifier cet arrêt est la place grandissante prise par l’UTMB (Ultra-Trail du Mont-Blanc) dans l’univers du trail. L’UTMB, avec ses 11 000 coureurs et ses nombreuses courses réparties sur plusieurs jours, est devenu un véritable mastodonte du trail. Nicolas Darmaillacq le décrit comme une “locomotive qui écrase tout sur son passage”. Pour lui, cette course emblématique impose une forme de standardisation et une course à la grandeur qui éloignent le trail de ses racines, souvent plus modestes et accessibles.
La Skyrhune face au « trail business »
Au-delà de l’influence de l’UTMB, c’est surtout la direction que prend le trail en général qui a motivé la décision d’arrêter la Skyrhune. Les coûts augmentent, la professionnalisation s’intensifie, et l’esprit “course de village” qui fait le charme de nombreux événements disparaît peu à peu. La Skyrhune a toujours voulu rester fidèle à cette approche, mais les conditions actuelles rendent cela de plus en plus difficile.
En fin de compte, l’arrêt de la Skyrhune est un acte de résistance face à ce que certains perçoivent comme une dénaturation du trail. Plutôt que de céder aux pressions économiques et à l’influence des grands événements comme l’UTMB, les organisateurs ont préféré mettre un terme à l’aventure, en restant fidèles à leurs valeurs.
La question reste alors ouverte : d’autres courses suivront-elles ce même chemin, refusant de se plier aux exigences du “trail business”, ou l’UTMB continuera-t-il de dominer et de transformer le paysage du trail tel que nous le connaissons ?
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crédit photo : organisateur