Retour amer pour Martin Kern
Le grand public a découvert Martin Kern à l’occasion d’un projet trail l’été dernier. Avec Baptiste Robin et Grégoire Curmer, il avait battu le record du GR5 détenu depuis une dizaine d’années par François D’Haene, Michel Lanne et Thomas Véricel.
Le haut-Alpin faisait son retour à la compétition ce week-end en Suisse, plus précisément sur le 51km. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le retour a été assez intense d’un point de vue émotion, puisqu’après avoir gagné la course, il a appris sa disqualification.
La faute à quoi ? A une malheureuse erreur d’orientation de la part d’un des volontaires plus ou moins autour du 30ème kilomètre. Le problème est qu’en raison de cette erreur, il a parcouru 45km, soit six de moins que ce qui était initialement prévu. Forcément, on ne peut pas s’empêcher de se demander ce qui serait arrivé s’il avait gagné en courant cinq à six kilomètres de plus…
Sur les réseaux sociaux, il écrivait ainsi que « après avoir gagné la course, l’organisation décide de disqualifier les trois premiers pour n’avoir pas parcouru l’intégralité du parcours ». Il parle évidemment d’une « très grosse amertume » d’avoir été « disqualifié sur l’erreur d’un autre », après « plusieurs mois sans dossards ». En parallèle, il a également relevé des points positifs, dont l’état de forme dans lequel il était.
Ça ressemble plus à de la méthode coué, car franchement, je suis assez convaincu que cet été, les élites vont être dans une forme olympique et beaucoup de records risquent de tomber. Pourquoi ? Parce qu’après un an sans courses, ils vont être dans les starting blocks et chauds comme des baraques à frite. Je ne serais même pas étonné que si les conditions sont bonnes, l’UTMB puisse se faire en moins de 20h00.
Pourquoi de la méthode Coué ? Car je n’arrive pas à imaginer qu’un athlète, si philosophe soit-il, ne soit pas dégoûté d’être disqualifié à cause de l’erreur d’un autre. On ne va pas revenir sur l’erreur en elle-même, pour la simple et bonne raison qu’un bénévole a droit à l’erreur. Si c’était un salarié qui avait mal orienté le trio de tête, là, il y aurait de quoi râler. Et d’ailleurs, Kern ne dit rien dessus.
La question que je me pose, en revanche (et on en parlait il y a quelques jours), c’est pourquoi les coureurs n’ont pas avec eux le parcours, par exemple dans leur montre. Car ça peut éviter des impondérables de la sorte. Perso, je regarde mon parcours à chaque intersection, et je sais bien que les bénévoles ne sont pas des machines. Est-ce que c’est parce qu’ils vont tellement vite qu’ils n’ont pas le temps de regarder sans prendre le risque de se prendre une pierre ? Dans un sens, je le souhaite aux élites, mais je n’en suis pas totalement persuadé.
Bref, Martin, tu as tout notre soutien, et on espère que cette mise en jambe annonce un été de feu pour toi !
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