L’entraînement est une chose sérieuse. On pense souvent bien faire, en s’entraînant plus, et toujours plus. Car on se répète que pour atteindre ses objectifs, il faut travailler dur, parfois jusqu’à souffrir. Le vrai problème, ce n’est pas de « trop » courir. A l’origine de tout surentraînement ou burn-out sportif, c’est bien le « trop vite, trop fort, trop longtemps ». Alors comment repérer le surentraînement et repenser sa manière de s’entraîner pour durer dans le temps, sans tomber dans le piège de la comparaison ?
entrainement
lien rémunéré i-run
Coureur fatigué, du lever au coucher Tout commence par une simple fatigue. Et puis elle dure, s’étend sur des jours, puis des semaines, jusqu’à se compter sur plusieurs mois. Une fois installée, alors c’est la motivation qui en prend un coup. Plus envie d’aller courir ni de se tenir à son plan d’entraînement. C’est plus qu’une simple démotivation, c’est comme une angoisse, un dégoût naissant. Jusqu’à ce que les blessures surviennent. Autant de signes qui traduisent un état de surentraînement, dans le contexte sportif d’une époque où l’on s’expose constamment aux performances de l’autre.
Lorsque l’entraînement est mal équilibré, en termes de fréquence, de durée et d’intensité, alors c’est la surcharge assurée. Si l’on perçoit souvent la fatigue physique en premier lieu, elle s’accompagne aussi d’une fatigue nerveuse et d’une fatigue métabolique. La somme de tout ça ? Une fatigue dite générale, qui impacte l’entraînement sportif comme la vie quotidienne, de la sphère professionnelle à familiale.
Les performances en chute libre
Lorsque l’on parle de fatigue physique, cela sous-entend que le corps a épuisé ses réserves énergétiques, indispensables pour permettre aux muscles de bien fonctionner. Ce type de fatigue impacte à la fois le système nerveux central et l’efficacité biomécanique. Le corps cherche aussi à s’adapter par tous les moyens, jusqu’à modifier ses mouvements et sa foulée, de manière inconsciente.
Une fois ce processus engagé, les muscles, tendons ou encore articulations envoient leurs signaux d’alerte, ceux qu’on n’écoute pas toujours ! Et puis, même les hormones s’affolent : chute de testostérone chez les hommes, diminution de l’œstradiol chez les femmes. C’est un organisme entier qui se voit chamboulé.
Mais performer, à tout prix
Si la pression de performance touchait davantage les athlètes professionnels avant l’engouement pour les réseaux sociaux, ce phénomène s’observe maintenant chez les coureurs amateurs. S’exposer constamment aux performances des autres peut constituer une véritable menace pour le sportif lui-même. C’est une des causes possibles du surentraînement. Mais cette pression de vouloir courir « comme les autres » peut, dans certains cas, conduire jusqu’au burn-out sportif (« athletic burnout »), un terme développé par le psychologue du sport américain Ronald E. Smith, en 1986. Cet état, qui dépasse le surentraînement, prend la forme d’une dépression sévère et s’accompagne d’un sérieux rejet pour la pratique. Au-delà d’une fatigue physique, on parle bien d’épuisement mental, qui créé une sensation de dégoût pour le sport.
Alors courir pour durer, c’est avant tout écouter son corps, se détacher des datas, des performances de l’autre, pour se concentrer sur ses objectifs à soi. C’est avant tout se demander de quoi on a réellement envie, avant de se lancer à corps et tête perdus, dans le cercle vicieux de la comparaison et des étapes franchies trop vite. La vraie validation dont les coureurs ont besoin, c’est bien celle de leur corps, pas les kudos.
Lire aussi
- Idée d’enchainement trail : côtes + montées + marche rapide
- En trail, faut-il s’entrainer par bloc ou par cycle ?
- Initiative inédite : Flytex crée une course sans chrono, sans stress, juste du plaisir
- Les traileurs peuvent être concernés par le burn-out du sportif.