Bien que courir soit encore autorisé, beaucoup d’entre nous sont pointés du doigt comme s’ils mettaient la France en péril en allant courir juste en bas de chez eux… cela est particulièrement injuste quand on pense par exemple aux fumeurs qui vont toujours acheter leurs clopes sans que ça ne dérange personne.
Marre que les coureurs soient pointés du doigt
Depuis qu’ils sont confinés, les coureurs ont l’impression d’être pointés du doigt parce qu’une minorité d’entre eux (qui ne sont même pas des vrais coureurs) fait n’importe quoi.
Quand on est pris pour cible par la populace, on se défend comme on peut. Parfois bien, parfois mal, parfois calmement, parfois avec un peu plus véhémence.
Un des arguments qui revient le plus souvent (et avec lequel, à titre personnel, je suis assez d’accord) est de dire que si on doit limiter nos sorties et fermer ce qui n’est pas essentiel, les bureaux de tabac doivent fermer !
Les fumeurs mieux vus que les traileurs
En cette période de confinement, on est mieux vu si on va acheter des clopes à 1100 mètres de chez soi que si on court dans un rayon de 300 mètres.
Ça a quelque chose de frustrant, car depuis des années, on entend et on sait que fumer tue et que le sport est bon pour la santé (et c’est toujours le cas de manière générale).
Inversion de paradigmes en temps de crise
Le problème est que actuellement, on est en pleine crise sanitaire (je crois que ça n’a échappé à personne) et que parfois, dans des périodes assez brèves, on a des inversions de paradigmes assez bizarres.
A savoir qu’en ce moment, le mieux pour notre santé est de rester chez nous. Je peux tout à faire l’entendre, ce n’est pas la question…
Les fumeurs moins dangereux que les traileurs pendant le coronavirus
J’ai lu plusieurs articles qui m’ont paru crédibles et cohérents (mais qui sont peut être des fakenews) expliquant qu’en ce moment, les coureurs sont plus dangereux :
– non seulement pour les autres : dans la mesure où ils crachent et expectorent plus facilement ;
– mais aussi pour eux-mêmes : et pour cause, s”ils ventilent trop alors qu’ils sont en incubation, le virus pourrait être beaucoup plus virulent (c’est d’ailleurs la raison pour laquelle il ne faut surtout pas courir
.. quand on est malade,
.. ou convalescent,
.. et se limiter à de l’endurance très fondamentale tant qu’on n’a pas de symptômes, sachant qu’on peut être en incubation sans le savoir.
Les fumeurs sont quant à eux « seulement » dangereux pour eux mêmes
.. en allant dans un endroit fermé,
.. potentiellement infecté,
.. en dégommant leurs poumons.
Les prochaines semaines nous donneront probablement plus d’infos sur le taux de dangerosité des coureurs.
Donc, ok, je veux bien admettre que dans ce contexte très précis, les coureurs soient potentiellement plus des bombes à retardement que les fumeurs… il y a quand même un détail qu’il ne faut pas oublier.
C’est que oui, actuellement, le coronavirus occupe énormément l’espace médical et médiatique. Mais est-ce que les autres maladies et autres problématiques se mettent en pause pour autant ? Avec le stress lié au confinement, je suis convaincu que les problématiques liées au tabac, à l’alcool et à la malbouffe vont exploser ; et mal voir quelqu’un parce qu’il veut juste ne pas tripler de volume ou n’a pas envie de s’énerver sur tout et n’importe quoi, c’est tout aussi excessif.
Complot : un joggeur rapporterait moins qu’un fumeur
Un autre problème que cette impression d’un deux poids deux mesures engendre, c’est que sur quelques pages de running, j’ai déjà pu lire des théories virant un peu vers le complotisme.
Selon ces complotistes, si les coureurs engraissaient l’état comme le font les fumeurs, les interdictions de jogging seraient bien moindres, voire inexistantes.
Si en temps normal, ces idées ne trouvent aucune caisse de résonance, dans une période où les réseaux sociaux constituent l’essentiel de notre lien social, bah ça fait écho. Et l’absence de recul accompagné du stress actuel n’aident en rien.