Record du GR10 – objectif 900 km et 55 000 d+ en moins de 12 jours et 8 heures
Erik Clavery continue, malgré un coup de mou.
MISE À JOUR :
Erik Clavery bat le record du GR10 en 9 jours 9 heures et 12 minutes
Erik Clavery en est actuellement à son septième jour de course pour tenter de battre le record du GR10 (en allant de Banuyls vers Hendaye).
Pour être tout à fait précis, à l’heure où nous écrivions ces lignes, il était à 6 jours et 20 heures. Il a déjà un peu plus de 620 kilomètres dans les jambes (oui, rien que ça…) et se trouve à la grosse louche au sud de Pau, un peu sous le pic de Ger et un peu au nord du pic du Midi d’Ossau).
Au niveau de la tentative du record, on peut dire assez aisément que jusqu’ici tout va bien. Les voyants sont au vert, puisqu’il a actuellement un peu plus de 145km d’avance sur le record de Thierry Corbarieu. A priori, ça lui laisse un peu de jeu. Et si tout continue comme prévu (même si on ne peut jamais tout prévoir en trail), il va au minimum battre le record et devra surtout mettre son énergie pour descendre sous les dix jours. Il va pour cela devoir avaler une « petite » moyenne de 100km par jour. Rien que d’écrire ça, j’ai mal aux jambes.
Et le moral d’Erik Clavery sur le record du GR10
Malheureusement, Erik a malgré lui joué un peu de malchance. En effet, hier, le campingcar qui lui sert d’assistance à commencé à tousser un peu (forcément, dans les cols, ça craint). Ça a eu des conséquences indirectes et inattendues.
Comme expliqué sur page Facebook, son réveil ce matin a été plus compliqué que d’habitude du fait qu’il avait un peu le moral dans les chaussettes. Le campingcar susmentionné ne pouvant pas aller à plus de 40 à l’heure, il n’a pas pu retrouver les siens à Cauteret. Ça a eu des conséquences sur son moral.
Avec le lever de soleil, la motivation est revenue petit à petit, et ce alors que ses jambes sont de plus en plus sensibles.
Avec cette anecdote dont on espère pouvoir rire dans trois ou quatre jours, on se rend bien compte de deux choses qui arrivent rarement ailleurs que dans l’ultra (et c’est une des raisons pour lesquelles ont aime tant ce sport), à savoir que :
– Au plus les kilomètres défilent, au plus notre mental s’affine et devient friable. Un problème qu’on a après des dizaines de km (des centaines pour Erik Clavery) peut vite ressembler à une montagne infranchissable tandis que si ça arrive dans les premiers, on passe outre et on s’adapte plus facilement.
– Ça montre également qu’en trail, il est absolument indispensable de penser à tous les imprévus possibles et imaginables qui pourraient nous arriver. Que ce soit au niveau des blessures, des problèmes digestifs, matériels, logistiques, moraux… On doit pouvoir penser à tout et toujours avoir à minima une alternative, un plan B, voire éventuellement un plan C (et le problème, c’est qu’en général, c’est surtout l’expérience qui nous donne ce genre de leçons. Perso, par exemple, c’est après la Saintélyon 2018 que j’ai décidé de ne plus être radin lorsqu’il s’agissait d’investir dans un kway). Et le plus énervant, le plus frustrant (mais aussi le plus incroyable), c’est qu’il y aura toujours un imprévu auquel on ne sera pas parvenu à penser dans notre préparation…
C’est peut-être ça aussi, la beauté du trail.