Invisible et silencieuse, la menace des chenilles processionnaires est pourtant bien réelle pour les traileurs. Présentes en forêt dès les premiers beaux jours, ces larves urticantes du pin ou du chêne représentent un risque sanitaire important. Le danger ne se limite pas à une simple irritation : les effets peuvent être graves, notamment en cas de contact cutané, oculaire ou respiratoire. Voici ce que révèle la science sur les dangers de ces insectes pour les coureurs en milieu naturel.
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Chenilles processionnaires, un risque en hausse avec le changement climatique
Le réchauffement climatique entraîne une expansion géographique des chenilles processionnaires vers le nord de la France et en altitude. Selon une étude publiée dans Environmental Entomology (2021), leur cycle biologique est de plus en plus précoce, avec des processions visibles dès février dans certaines régions. Cela coïncide avec la reprise des entraînements en extérieur chez les traileurs.
Les forêts de pins et de chênes, très fréquentées par les coureurs en nature, sont particulièrement exposées. Le trail, activité rapide et en contact rapproché avec le sol et les arbres, augmente mécaniquement le risque de croiser ces chenilles ou leurs poils urticants disséminés dans l’air ou sur les chemins.
Les poils urticants : une défense toxique particulièrement agressive
Chaque chenille processionnaire est recouverte de plusieurs centaines de milliers de poils microscopiques, invisibles à l’œil nu, mais redoutablement dangereux. Ces poils contiennent une toxine appelée thaumétopoéine, capable de se détacher et de flotter dans l’air au moindre courant. L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) rappelle que le simple fait de passer à proximité d’un arbre infesté ou d’un sol contaminé suffit pour être exposé.
Chez l’humain, les réactions sont variées et parfois sévères. Les symptômes les plus fréquents sont : – des éruptions cutanées intenses, souvent accompagnées de démangeaisons violentes,
– des inflammations oculaires, avec risque de conjonctivite ou de kératite,
– des difficultés respiratoires, telles que rhinite allergique, toux sèche, voire asthme,
– et dans les cas les plus graves, un choc anaphylactique potentiellement vital.
Des signes plus diffus… mais tout aussi préoccupants
Ces réactions locales ne sont pourtant que la partie visible de l’iceberg. L’exposition aux toxines des chenilles peut également entraîner des troubles systémiques, plus diffus, et donc plus insidieux, en particulier pour les traileurs qui peuvent confondre ces signes avec une fatigue liée à l’effort.
Parmi les symptômes rapportés : – nausées et vomissements, notamment après ingestion indirecte (eau, nourriture ou main contaminée),
– céphalées persistantes, liées à l’inflammation ou à la réaction allergique,
– fatigue soudaine, avec sensation de fièvre ou de malaise général,
– vertiges et étourdissements, particulièrement inquiétants lors d’un effort prolongé,
– douleurs musculaires diffuses, dues à la réponse immunitaire et à la libération d’histamine.
Ces manifestations peuvent survenir plusieurs heures après l’exposition, ce qui complique leur identification. Pour un traileur, cette latence est un vrai piège : les premiers signes sont souvent attribués à un simple coup de chaud ou à un virus, alors qu’il s’agit bien d’une intoxication liée à la présence de chenilles.
Réactions différées : un piège pour les traileurs
Il est donc crucial de rester vigilant même après la sortie. Les symptômes peuvent apparaître plusieurs heures après l’exposition. Un traileur peut très bien ne rien ressentir sur le moment, puis développer des rougeurs, des difficultés respiratoires ou des nausées le soir même ou le lendemain, sans soupçonner une intoxication aux poils urticants.
Le traileur, une cible particulièrement exposée
Les parcours de trail, souvent en forêt, sont des zones à haut risque, notamment lorsque les nids de chenilles — reconnaissables à leur aspect cotonneux dans les pins ou les chênes — sont présents. Le plus sournois est la persistance des poils urticants : ces derniers peuvent rester actifs plusieurs semaines sur les vêtements, le matériel ou le sol, se replaçant facilement en suspension dans l’air au passage d’un coureur.
Les traileurs en short ou t-shirt, et donc peu protégés, sont les plus vulnérables. Une étude parue dans Clinical Toxicology (2019) signale plusieurs cas de traumatisme oculaire grave liés à des expositions involontaires, notamment par temps venteux.
Quelles précautions pour les coureurs ?
Pour éviter une mésaventure allergique ou une hospitalisation, certaines précautions simples sont à respecter :
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Éviter les zones à risque entre février et juin, surtout dans le sud de la France,
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Repérer et signaler les nids visibles dans les arbres,
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Porter des vêtements longs lors des sorties en forêt,
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Éviter de s’asseoir ou de s’allonger au sol dans les zones boisées,
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Ne pas toucher les chenilles, même mortes.
En cas de doute ou de symptômes après une sortie trail, il est impératif de consulter un médecin. Les cas sévères peuvent nécessiter des soins d’urgence, notamment en cas d’atteinte respiratoire ou oculaire.
En cas de doute ou de symptômes après une sortie trail, il est impératif de consulter un médecin.
Même si les signes paraissent bénins, une prise en charge rapide permet d’éviter des complications. Les atteintes respiratoires ou oculaires doivent être considérées comme des urgences potentielles. Ne pas consulter, c’est prendre le risque de laisser s’installer une réaction allergique grave ou d’aggraver une irritation invisible.
Le trail en forêt est une source de bien-être, mais il impose une vigilance accrue au printemps face à un ennemi aussi discret que redoutable : la chenille processionnaire. Connaître ses risques, c’est mieux s’en protéger. Pour continuer à courir en toute sérénité, il est essentiel d’intégrer cette donnée environnementale à ses parcours, au même titre que les conditions météo ou la difficulté du terrain.
Attention également si vous courez avec votre chien : les animaux sont encore plus vulnérables que les humains. Le simple fait de renifler une chenille ou de marcher sur un sol contaminé peut provoquer chez eux des nécroses de la langue, des œdèmes graves, voire la mort en l’absence de traitement rapide. En cas de salivation excessive, gémissements ou gonflement du museau, il faut consulter un vétérinaire en urgence.
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photo perso prise lors de ma sortie trail de ce jour (depuis j’ai la nausée, hasard ou coincidence)