Le dopage à l’UTMB
Le week-end s’achève à Chamonix, les frontales se sont éteintes, les médailles distribuées… et pourtant, une image circule depuis dimanche soir qui trouble l’après-course : celle d’un flacon injectable vide, retrouvé derrière les toilettes publiques situées à deux pas de la ligne de départ de l’UTMB. L’objet est identifiable, le contexte troublant. Et les commentaires, nombreux, oscillent entre dégoût, fatalisme et colère.
Dopage : à deux pas de la ligne de départ de l’UTMB
Il ne s’agit pas d’un scoop monté de toutes pièces, ni d’un montage douteux. La photo est authentique, prise près de la ligne de départ de l’UTMB, dans les toilettes publiques accessibles aux coureurs juste avant le départ. Le flacon abandonné est un modèle utilisé pour les injections intraveineuses ou intramusculaires, parfois à des fins médicales légitimes… mais aussi, malheureusement, pour administrer des produits interdits.
Faut-il pour autant crier au scandale ? Rien ne permet de tirer des conclusions formelles. Mais beaucoup s’interrogent : qui aurait besoin de se faire une injection à 50 mètres de la ligne de départ d’une course de 171 kilomètres ? Et surtout : pourquoi ce type de matériel serait-il planqué là ?
Le trail rattrapé par le monde pro
Il y a quelques années encore, une telle découverte aurait paru impensable. Le trail vivait dans l’illusion d’un sport pur, fraternel, à l’abri des dérives du haut niveau. Mais les temps changent. Les enjeux médiatiques et financiers autour des grandes courses explosent. Des marques misent plusieurs centaines de milliers d’euros sur leurs têtes d’affiche. La pression est immense. Et certains, peut-être, finissent par céder.
Cette découverte n’est ni une preuve, ni une condamnation. Mais elle symbolise à elle seule ce que beaucoup ressentent : le trail n’est plus ce qu’il était. L’image d’Épinal d’un sport proche de la nature, où l’effort brut suffisait, se fissure un peu plus à chaque saison.
Une fracture entre les valeurs et la réalité
Dans les commentaires, les réactions sont unanimes : « dégoûtant », « ça me déprime », « ça gâche tout ». Certains appellent à relativiser — ce flacon pourrait très bien avoir été utilisé pour un traitement médical personnel, sans lien avec la course. D’autres n’y croient plus. Ils évoquent d’autres dérives : pompes pour la caméra, raccourcis, favoritisme, triche déguisée en erreur de parcours. Un sentiment d’usure domine.
Et pourtant, le trail reste un sport d’engagement. Des milliers d’anonymes ont souffert dans les sentiers autour du Mont-Blanc, sans jamais tricher. Ce sont eux, les vrais héros du week-end.
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