Est-ce qu’on est tous le dopé de quelqu’un ? la question peut paraître saugrenue, et on peut bien se demander comment on en arrive là. En fait, c’est souvent une question de jalousie ; je m’explique.
Quand j’arrive sur un trail, de surcroît sur un petit trail, je me dis qu’on ne va pas être nombreux, et parfois, je me dis que ça peut être potentiellement le jour où je pourrais faire un petit classement. Bon, ce serait conditionné à une épidémie de gastro foudroyante dans le peloton, mais bon… Et quand je continue ; que je commence à m’échauffer, j’aime bien regarder les gens et me demander qui je vais pouvoir humilier, et surtout, qui va m’humilier… En fait, c’est plutôt généralement la seconde question.
Et quand la course commence, effectivement, j’occupe les premiers rôles ; du moins pendant le premier kilomètre. Après, j’explose comme un popcorn et mes adversaires (qui n’en sont plus vraiment) arrivent lancés comme des frelons asiatiques et je me fais dégommer. Et une fois la ligne d’arrivée franchie, quand je vois tous les profils qui m’ont cassé les pattes arrières, je me dis que fatalement, nécessairement, inexorablement, ils sont forcément dopés ! Pas d’autre explication, ma foi…
Est-ce qu’on est purement dans la jalousie quand on se dit que les mecs qui nous battent sont forcément dopés ? On sait bien que dans les petits trails, le dopage dans les pelotons fait des ravages, car il est excessivement artisanal, et donc fait un peu au doigt mouillé ; ce qui le rend encore plus dangereux. Nonobstant, je dois bien le reconnaître, c’est juste de la jalousie. Parce que je supporte pas que des mecs avec des physiques de Twingo ou de crevettes anorexiques arrivent à me fumer. Mais la jalousie, qu’est-ce que c’est bon !
Et puis je me dis que les mecs que je considère comme étant dopés se disent la même chose des amateurs qui les humilient sur des trails un peu plus gros.
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