Casquette Verte répond à Patrick Montel : quelle place pour l’émotion et la critique dans le trail ?
Dans une vidéo publiée par Patrick Montel, à l’occasion de la sortie prochaine de son livre, une conversation franche et posée a eu lieu avec Casquette Verte. L’échange portait notamment sur la diffusion d’une séquence virale montrant un traileur en difficulté sur l’EcoTrail de Paris. Ce dialogue soulève une question complexe mais essentielle dans le monde du trail aujourd’hui : où se situe la frontière entre le témoignage humain, la liberté journalistique, et le respect des athlètes ?
le livre de Casquette Verte
Un échange direct avec Patrick Montel autour d’une vidéo qui a fait réagir
La discussion débute sur un ton franc mais cordial. Patrick Montel évoque une critique passée de Casquette Verte à son égard, puis l’invite à réagir à la fameuse vidéo du traileur en difficulté. Casquette Verte reconnaît d’abord la valeur humaine du moment filmé : “c’est génial, ça a de l’humain”. Mais il pointe aussi ce qu’il considère comme un danger : la viralité des images, et les torrents de commentaires parfois hostiles qu’elles déclenchent. Selon lui, un athlète non préparé à cette exposition peut se retrouver dépassé.
Responsabilité médiatique ou contrôle de l’information ?
Ce point de vue ouvre un débat de fond. Casquette Verte ne remet pas en cause l’émotion captée, mais la médiatisation qui en découle. Il regrette que certaines images, une fois publiées, puissent entraîner une vague de critiques, et affirme que les journalistes ont une responsabilité dans ce processus. Il va jusqu’à évoquer la possibilité que les personnes filmées puissent demander à ce qu’une vidéo ne soit pas diffusée.
Le raisonnement de Casquette Verte pose une limite : où commence la liberté de la presse, et où s’arrête-t-elle ?
La presse doit-elle demander l’autorisation des coureurs pour publier des extraits ? Cela reviendrait à placer les journalistes dans une position d’exécutants de la communication des athlètes, ce qui n’est pas leur rôle.
Quand l’influence modifie les rapports de force
Ce dialogue met aussi en lumière les nouvelles dynamiques du monde du trail. À l’époque où la communication était gérée par des attachés de presse professionnels, les règles étaient claires. Aujourd’hui, de nombreux athlètes et influenceurs contrôlent eux-mêmes leur image, parfois avec beaucoup de puissance médiatique. Cette autonomie peut créer des tensions avec les journalistes ou les blogueurs indépendants, surtout lorsque ceux-ci abordent des sujets sensibles.
L’entretien entre Patrick Montel et Casquette Verte est une opportunité rare de poser des questions fondamentales sur le rôle de chacun dans l’écosystème du trail : journalistes, athlètes, influenceurs, spectateurs. Il n’y a pas de réponse simple. Mais une chose est sûre : parler des émotions réelles du peloton, comme le fait Patrick Montel, reste une démarche précieuse. Et il appartient à chacun de contribuer à cet espace avec respect, en gardant à l’esprit que la liberté d’expression est un pilier fondamental… mais qu’elle demande, aussi, une certaine maturité de réception.
Mentions
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Cet article propose une lecture nuancée d’un échange public entre deux personnalités du monde du trail. Il ne s’agit ni d’un jugement, ni d’une prise de position contre l’un ou l’autre intervenant. L’objectif est de nourrir une réflexion sur les enjeux actuels de la médiatisation dans l’univers du trail, en respectant la liberté d’expression de chacun.
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Conformément à l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme et à l’article 11 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, la liberté d’expression et la liberté de la presse sont garanties en France. Les faits rapportés ici sont publics et relèvent du droit à l’information. Toute demande de droit de réponse peut être adressée à la rédaction via le formulaire de contact disponible sur notre site.
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