À deux jours du départ, Alexandre Boucheix serre les dents : sa cheville hurle, mais il veut décrocher le diamant.
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Au Kullamannen, cette expression n’est pas qu’une image : les finishers qui parviennent à terminer l’épreuve cinq fois reçoivent une véritable bague de diamant, la “Diamond Ring”. Casquette Verte en compte déjà trois. Pour espérer obtenir ce bijou en 2026, il doit absolument terminer l’édition 2025.
Il s’appelle Alexandre Boucheix, mais tout le monde dans le monde du trail le connaît sous son surnom : Casquette Verte.
Coureur ultra-endurant, ancien vainqueur du Kullamannen en Suède, il est devenu une figure populaire du trail grâce à sa communication centrée sur ses blessures, son mental en acier, et ses performances solides sur les courses les plus extrêmes.
Et c’est justement sur cette course suédoise de 173 km que Casquette Verte revient cette semaine avec un double objectif : survivre à nouveau au parcours, et surtout se rapprocher d’une récompense très spéciale… la bague de diamant, un artefact symbolique remis uniquement aux finishers du Kullamannen ayant terminé cinq éditions. Il en a déjà trois à son actif. Pour espérer l’obtenir en 2026, il doit impérativement finir cette édition 2025.
Mais il y a un souci. Et pas des moindres. La cheville. Une douleur persistante. Et un terrain qui ne pardonne rien.
Une obsession ultra : la Diamond Ring
En 2024, il a décroché la « Golden Ring », récompense remise aux coureurs ayant terminé trois fois le Kullamannen. Cette année, il lance officiellement l’opération « DIA » : un quatrième finish pour obtenir la fameuse bague de diamant, une véritable récompense remise aux finishers quatre fois survivants de ce 100 miles suédois. Et pour un « collectionneur d’artefacts de l’ultra », dixit Casquette Verte lui-même, l’objectif est non négociable. Peu importe la douleur.
Terrain piégé, cheville fragile : le combo flippant
Le problème, c’est que la cheville, justement, ne tient pas vraiment la route. Déjà tordue à plusieurs reprises, dont une fois juste avant la Diagonale des Fous, elle ne s’est jamais vraiment remise. Et à deux jours du départ, la douleur est toujours là, « proche d’une sensation de douleur permanente », confie-t-il dans une story. Pire encore, c’est précisément sur ce terrain du Kullamannen, il y a deux ans, qu’il se l’était « détruite ».
Et ce terrain, parlons-en. Racines sournoises, pierres planquées sous des feuilles, forêts humides et instables… c’est un cauchemar pour les chevilles fragiles. Casquette Verte le sait. Il a peur. Il le dit. Et il y va quand même.
Un parcours encore plus brutal en 2025
Comme si ce n’était pas assez, le tracé du Kullamannen 2025 s’est allongé : +13 km au compteur, et surtout une nouvelle section de 36 km sans ravitaillement après Ängelholm. Autant dire un secteur à très haut potentiel de galère, surtout avec une cheville qui « couine fort » et une météo suédoise potentiellement hostile.
Stratégie : ne pas se tordre la cheville sur le Kullamannen by UTMB (et survivre au Fråla)
Pas de plan de course compliqué : « Aucune. Ne pas se tordre la cheville trop fort. Ça devrait le faire pour le reste », résume-t-il avec son franc-parler. Niveau nutrition, il sait que les ravitos suédois sont secs comme un cracker oublié au fond d’un sac : « que des Fråla qui t’aspirent toute la salive que t’as dans ton corps ». Il prévoit donc du 100 % liquide : boissons, gels, compotes. Et s’il sent que ça part en vrille au km 120, il planquera un peu de riz préchauffé et quelques barres pour se relancer.
Matériel : minimalisme tactique et chaussons de confiance
Côté matos, pas de révolution. Short, T-shirt manches longues « un peu trop grand », veste S/Lab Ultra Hybrid, manchons aux bras et ADV Skin 5L pour tout trimbaler. Aux pieds, les S/Lab Genesis. Au poignet, la Suunto Race 2. Et dans le sac : beaucoup, beaucoup de gels. Car l’assistance est interdite, et le seul point de drop bag est à 120 km. Deux paires de sur-gants imperméables complètent le set. On ne rigole pas avec les nuits humides suédoises.
UTMB, bain glacé et live sur Twitch
Son second objectif, après le « DIA », c’est la qualif’ pour l’UTMB 2026. Pour ça, il lui faudra soit un Top 3, soit un score UTMB index supérieur à 760. S’il y parvient, il a déjà promis un deuxième bain dans la Baltique. Température de l’eau : environ 11 °C. Il sait ce qui l’attend.
Comme toujours, il assurera le debrief sur Twitch, probablement samedi en fin de journée. À condition, bien sûr, de ne pas être trop explosé. Et comme il l’annonce lui-même : « pas de budgets pour faire un film ou une vidéo… donc ce sera la voix, la bière et le panache ».
Verdict ce week-end
Casquette Verte, dossard 3, s’élancera dans quelques heures pour ce 100 miles suédois où il a tant souffert… et tant brillé. Cette fois, il part blessé, mais déterminé. Il sait que la bague de diamant n’attend que ceux qui tombent… et se relèvent. Rendez-vous sur LiveTrail pour suivre son combat, entre racines traîtresses, vent du nord, compotes tièdes et rêves d’artefacts ultra.
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Mention éditoriale :
Cet article s’appuie sur des contenus librement publiés par Alexandre Boucheix, alias Casquette Verte, sur ses réseaux sociaux publics, notamment son compte Instagram officiel. Les citations, extraits et formulations sont repris dans le cadre du droit à l’information (article L122‑5 du Code de la propriété intellectuelle), sans dénaturation ni intention de nuire.
La photo d’illustration provient de son compte Instagram public.
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