François d’Haene remporte la Transylvania 100K année 2025 en 12h47 à moins d’une heure du deuxième.
Avant la course, François D’Haene avait déclaré vouloir « tester et valider certaines choses », sans mentionner d’objectif de victoire. Une posture prudente, contredite par sa démonstration de force.
François d’Haene
Ce samedi 24 mai 2025, la Transylvania 100K a tenu toutes ses promesses.
François d’Haene a écrasé la concurrence sur la la Transylvania 100K
Avec 103 km et 6 444 m de dénivelé positif, ce parcours tracé au cœur des Carpates roumaines s’annonçait sauvage, technique et imprévisible. Un terrain à la hauteur du retour très attendu de François d’Haene sur le format 100 km, après deux années marquées par une triple fracture et une longue période de réathlétisation. L’ancien quadruple vainqueur de l’UTMB a pris le départ à 4h du matin heure française, sans faire de déclaration ambitieuse : « Je ne vise pas la victoire », avait-il prévenu. Mais les faits allaient rapidement contredire les mots.
Dès les premiers kilomètres, D’Haene s’installe en tête. Premier à Malaesti (km 13) après 1h46 de course, il passe ensuite seul au sommet d’Omu 2 (km 34,8) en 4h40, puis à Busteni (km 45,4) en 5h47, avec une avance déjà significative sur ses poursuivants, Julius Ott et Karol Ziajka. À mi-course, les écarts se stabilisent, avant que la tendance ne s’accélère à partir du km 70 : alors que D’Haene passe à Saua Strunga avec plus de 15 minutes d’avance, il profite de la descente et de la technicité du terrain pour accroître l’écart.
Au point de Moieciu de Sus (km 82,7), il affiche un temps de 10h16, contre 11h24 pour ses concurrents Julius Ott et Nicola Bassi. L’avance dépasse alors l’heure de course ! Un gouffre à ce niveau de compétition. Au point de Gutanu (km 91), il est toujours seul, et semble en contrôle, maintenant un rythme d’environ 7,5 km/h malgré les 5 800 m+ déjà dans les jambes. L’Autrichien Julius Ott, longtemps deuxième, a été doublé par Nicola Bassi, auteur d’une belle remontée sur la seconde moitié de course.
Ce cavalier seul est d’autant plus marquant qu’il s’inscrit dans un contexte de reprise pour François d’Haene, à trois mois d’un potentiel retour sur l’UTMB. Ce 100 km était censé être une course de test, une remise en jambe. Elle pourrait bien devenir une étape charnière d’un retour au plus haut niveau. Loin du star-system, loin des grandes opérations médiatiques, le Français s’exprime sur le terrain, dans la boue, la neige et les cailloux roumains.
Ce n’est pas la première fois que François d’Haene adopte ce type de communication.
À plusieurs reprises dans sa carrière, il s’est présenté en outsider volontaire, minimisant ses ambitions pour mieux se concentrer sur sa course. Il l’avait déjà fait avant certaines éditions de l’UTMB, notamment en 2017 où il confiait souffrir d’une blessure aux côtes et ne pas être sûr de sa forme avant de s’imposer devant Kilian Jornet. De même, à la Hardrock 100 en 2021, il affirmait : « Je suis ici pour découvrir, pas pour gagner », avant de remporter l’épreuve avec un record du parcours.
Avant l’UTMB 2017 (iRunFar – interview pré-course)
🔗 https://www.irunfar.com/francois-dhaene-pre-2017-utmb-interviewAvant la Hardrock 100 2021 (iRunFar – interview pré-course)
🔗 https://www.irunfar.com/francois-dhaene-pre-2021-hardrock-100-interview
Cette posture prudente est aussi une manière de respecter le terrain et ses imprévus : dans un ultra, tout peut arriver. D’autres grands noms du trail s’inscrivent dans cette logique : Kilian Jornet lui-même parle souvent de « partir sans pression » ou « juste pour profiter », même lorsqu’il vise la victoire. C’est une stratégie aussi mentale que médiatique.
Un internaute a réagi à cette victoire sur notre groupe en soulignant : « Pas vraiment de concurrence… les choix de course de la Team Salomon est toujours stratégique ».
Une remarque qui n’est pas dénuée de fondement. Il est vrai que la Transylvania 100K ne réunissait pas un plateau élite du niveau de l’UTMB ou de la Hardrock 100. Mais cela ne diminue pas la performance. Le terrain était exigeant, et François d’Haene ne s’est pas contenté de gagner : il a dominé. Choisir une course avec moins de pression peut aussi être un choix de sagesse après une blessure. C’est stratégique, certes, mais surtout intelligent.
Chez d’Haene, cette posture semble pourtant sincère. Il ne ment pas, il se protège. Il s’exprime peu, mais il agit fort. Et lorsqu’il annonce ne pas viser la première place, c’est souvent pour mieux laisser la montagne parler à sa place.
Matériel de trail d’occasion entre passionnés
Lire aussi
- Résultat Transylvania 100K : victoire de François d’Haene en 12h47
- François d’Haene nous dit qu’il ne vise pas la victoire sur la Transylvania 100K
- Source des propos de François D’Haene
François D’Haene a évoqué une volonté de « tester et valider » certains éléments sur cette course, sans préciser s’il visait ou non la victoire. Cette analyse repose sur ce contexte, sans prétendre interpréter ses intentions réelles.
-
capture d’écran issue du live officiel de f d’haene, utilisée à des fins d’illustration dans un cadre informatif, conformément au droit à l’information.
-
Les propos et commentaires rapportés dans cet article sont cités à des fins d’analyse journalistique et ne visent aucunement à dénigrer les personnes ou organisations mentionnées.