Elle s’est longtemps tenue dans le sillage d’une autre. Discrète, patiente, méthodique, Adeline Martin arrive à la SaintéLyon 2025 dans une position radicalement nouvelle : celle de favorite. Pour la première fois, la route vers la victoire semble ouverte. Mais cette course n’a jamais été simple. Et cette année encore, rien ne sera gagné d’avance.
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La victoire sur la SaintéLyon échappe à Adeline Martin depuis plusieurs éditions.
Non pas faute de talent, mais parce qu’une autre, Marie Goncalves, occupait l’espace, imposait son rythme, dictait les hiérarchies. Cette année, changement de décor. Marie ne sera pas au départ du format solo. Adeline se retrouve seule face à ses ambitions. Ce n’est plus une chasse. C’est un face-à-face avec elle-même.
Ce basculement, aussi excitant soit-il, change toute la dynamique. Être outsider offre une forme de liberté. Être favorite oblige à l’excellence, au sang-froid, à la perfection dans l’exécution. Il ne s’agit plus seulement de courir vite ou de bien gérer sa course. Il faut dominer la nuit, le froid, les pièges du parcours. Il faut aussi résister à cette petite voix intérieure qui répète sans cesse : tu n’as pas le droit à l’erreur.
Adeline Martin possède pourtant toutes les armes.
Elle sait encaisser la fatigue, maintenir une allure constante, relancer quand il le faut. Elle a appris à composer avec la solitude, à rester lucide dans les moments les plus durs, à courir sans éclairage émotionnel. Son expérience sur des formats similaires, son approche intelligente de la gestion de course, et son calme apparent la placent en tête des pronostics. Son année 2025, marquée par une reprise progressive mais solide, l’a remise dans une dynamique ascendante. Elle n’a jamais été aussi prête.
Pourtant, la SaintéLyon reste la SaintéLyon.
Une course à part. Nocturne, glacée, nerveuse. Rien ne s’y passe jamais comme prévu. Et si l’absence de sa principale rivale semble ouvrir un boulevard, elle pourrait bien provoquer l’effet inverse : faire monter la pression, la rendre vulnérable, lui faire perdre ce relâchement qui lui réussissait tant. Le parcours, en grande partie renouvelé cette année, ajoute encore un peu d’incertitude. Des portions inédites, des repères brouillés, des segments plus roulants mais aussi plus piégeux.
Derrière elle, plusieurs femmes pourraient profiter de la moindre faille. Claire Bannwarth, avec sa science de l’endurance. Jeanne Garreau, qui connaît les courses nocturnes comme sa poche. D’autres encore, moins exposées médiatiquement mais capables de frapper fort si les conditions leur sont favorables. Dans la nuit de la Loire et du Rhône, tout est toujours possible.
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