Christel Dewalle triomphe à Briançon… mais son passé ressurgit
Elle est montée au sommet du Prorel en patronne. Samedi à Briançon, Christel Dewalle a survolé la montée verticale du Vauban Mountain Trail, épreuve finale de la Coupe du monde WMRA 2025. À 42 ans, elle s’offre une victoire éclatante devant la Britannique Scout Adkin et la Française Nélie Clément.
Chaussures Trail Hoka Challenger 7
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2016 : Christel Dewalle avait été contrôlée positive à l’heptaminol lors des championnats du monde de skyrunning.
Mais comme souvent avec les grandes performances, le passé n’est jamais loin. Dans les heures qui ont suivi sa victoire, des commentaires sont apparus sur les réseaux sociaux, rappelant qu’en 2016, Christel Dewalle avait été contrôlée positive à l’heptaminol lors des championnats du monde de skyrunning.
L’heptaminol est une substance classée comme stimulant par l’Agence mondiale antidopage. Elle est parfois utilisée dans le traitement de l’hypotension ou comme vasodilatateur pour améliorer la circulation sanguine. Son usage peut avoir des effets ergogènes, c’est-à-dire améliorer artificiellement la performance, notamment en réduisant la fatigue ou en améliorant la tonicité musculaire.
À l’époque, Christel Dewalle avait expliqué avoir absorbé la substance via un médicament sans en connaître le statut interdit. Elle avait été suspendue 4 mois et ses résultats annulés. Depuis, elle est revenue en compétition, sans autre incident connu, en enchaînant titres nationaux et podiums internationaux.
Une question qui dérange : peut-on encore douter ?
Derrière les félicitations, une question pointe chez certains observateurs : peut-on, en 2025, encore douter d’une athlète qui a déjà été suspendue ? Est-il acceptable de célébrer une victoire sans reposer cette question ? Ou au contraire, faut-il accepter qu’un cas ancien, jugé et purgé, n’ait plus lieu d’être rappelé à chaque ligne d’arrivée ?
Il ne s’agit pas ici d’accuser. Il n’y a aujourd’hui aucune alerte, aucun soupçon officiel, et encore moins aucune preuve d’un quelconque manquement. Mais en trail comme dans d’autres disciplines, la mémoire collective est longue, surtout quand le dopage a déjà été de la partie, même ponctuellement.
Une victoire exceptionnelle malgré tout
Quoi qu’on pense de son passé, la performance de samedi reste bluffante. 6 kilomètres, 1150 mètres de D+ avalés en 48’40. À 42 ans. Contre les meilleures mondiales. La longévité de Christel Dewalle, son expérience, son art de la gestion d’effort n’ont pas d’égal sur le circuit.
Le débat reste ouvert
Dewalle n’a jamais fui les questions, ni les journalistes, ni les départs de course. Elle grimpe, gagne, s’impose. Est-ce suffisant pour faire oublier 2016 ? Faut-il à chaque victoire rappeler la faute passée ? Ou peut-on, sans naïveté mais avec rigueur, dire que le droit au retour est aussi un pilier du sport propre ?
À chacun sa réponse. Mais à Briançon, ce week-end, personne n’est monté plus vite qu’elle.
Résumé
Christel Dewalle, 42 ans, a remporté ce week-end la manche française de la Coupe du monde WMRA à Briançon sur le format vertical. Une performance sportive impressionnante… mais qui fait ressurgir son passé de dopage : en 2016, elle avait été contrôlée positive à l’heptaminol, un stimulant interdit, et suspendue 4 mois. Depuis, elle a multiplié les victoires, sans nouvel incident. Pourtant, le débat revient : peut-on encore applaudir une athlète au passé entaché ? La question divise, entre droit à la réhabilitation et vigilance nécessaire dans le sport de haut niveau. L’article revient sur les faits, explicite ce qu’est l’heptaminol, et pose la question : la victoire de Dewalle à Briançon est-elle pleinement crédible ?
FAQ
Qu’est-ce qu’une substance interdite ?
Une substance interdite est un produit chimique, naturel ou synthétique, inscrit sur la liste officielle de l’Agence mondiale antidopage (AMA). Cette liste est mise à jour chaque année et regroupe les substances pouvant :
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améliorer artificiellement la performance,
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masquer d’autres produits dopants,
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ou présenter un risque pour la santé de l’athlète.
Où trouve-t-on cette liste ?
La liste des interdictions est consultable sur le site wada-ama.org. Elle est aussi diffusée en France via l’AFLD (Agence française de lutte contre le dopage). Elle distingue :
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les produits interdits toute l’année,
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ceux interdits uniquement en compétition,
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et ceux interdits dans certains sports spécifiques.
Quels sont les types de substances interdites les plus courants ?
Parmi les plus connues, on retrouve :
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Les stimulants (ex : heptaminol, éphédrine, amphétamines)
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Les stéroïdes anabolisants
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Les hormones (EPO, hormone de croissance)
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Les diurétiques et agents masquants
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Les bêta-2 agonistes (utilisés en asthme mais parfois détournés)
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Les narcotiques (certains antidouleurs puissants)
C’est quoi exactement l’heptaminol ?
L’heptaminol est un vasodilatateur et un stimulant léger, utilisé médicalement pour lutter contre l’hypotension. Il est classé comme stimulant interdit en compétition. Il peut avoir un effet tonique musculaire et favoriser l’endurance sur des efforts intenses et courts, comme les kilomètres verticaux.
Peut-on être positif sans le vouloir ?
Oui, dans certains cas :
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En prenant un médicament sans vérifier sa composition (auto-médication)
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Via des compléments alimentaires contaminés
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Par ignorance des règles en vigueur (notamment chez les amateurs)
Cependant, le principe de responsabilité objective s’applique : l’athlète est responsable de ce qu’il consomme, même involontairement.
Quelles sont les sanctions possibles ?
Les sanctions varient selon la gravité des faits :
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Avertissement ou blâme
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Suspension de 3 à 24 mois, voire plus en cas de récidive ou de dopage structuré
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Annulation des résultats, titres et records obtenus pendant la période concernée
Peut-on revenir après une suspension ?
Oui. Une fois la peine purgée, un(e) athlète a le droit de reprendre la compétition. Mais le regard du public peut rester suspicieux, surtout s’il ou elle revient au plus haut niveau. Cela alimente souvent un débat : faut-il pardonner ou rester vigilant ?
Tous les sports sont-ils concernés par les mêmes interdictions ?
Non. Certains sports ont des règles spécifiques :
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La caféine, par exemple, n’est plus interdite, mais surveillée.
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Certains sports de tir ou de précision interdisent des bêtabloquants.
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En trail, aucune substance n’est propre à la discipline, mais toutes celles de l’athlétisme s’appliquent.