Le plan d’entraînement, avantage ou inconvénient ?
Il existe en ce bas monde pratiquement autant de plans d’entraînements que de coureurs. Et si aucun plan ne se ressemble,
ils ont ce point commun d’être des plans. Et pour cause, ils sont absolument nécessaires sur une saison. Parce qu’on ne peut pas être en pic de forme en permanence, qu’il faut respecter des phases diverses dans une préparation, il est toujours utile d’être accompagné d’une carte pour un tel voyage.
En revanche, là où un plan devient problématique et où il crée plus de problèmes qu’il ne doit en résoudre, c’est quand un coureur manque de recul quant à son utilisation. Ça s’est particulièrement ressenti ces deux dernières années sur les groupes Facebook, beaucoup de débats ont pullulé sur les dits plans et la pertinence de leur application. Concentrons-nous
ici sur les coureurs qui avaient choisi un plan réaliste.
Dans une préparation comme celle d’un marathon (Paris par exemple), tout se passe en hiver et en début de printemps, soit des moments où il fait nuit tôt, où il peut faire hyper froid et où les microbes sont légion. Aussi, il n’est pas inhabituel d’être un peu plus fatigué et de tomber malade à cette période de l’année. Et dans ce cas, on fait quoi ? Beaucoup de néophytes (et ça n’a rien de péjoratif, car quand j’ai commencé, j’ai fait la même bêtise) continuent à suivre leur plan en n’écoutant pas leur corps. Résultat, on se blesse, on se lasse, on ne progresse pas et on se demande encore ce qu’on fout là.
D’autres néophytes parleront d’un imbécile « no pain no gain », proverbe idiot (pléonasme?) que je passerai mon temps à combattre autant que je le pourrai. Il ne sert qu’à culpabiliser une personne d’être fatiguée ou moins bien. Alors oui, il n’est normal d’avoir un peu mal partout après des grosses séances, mais vous progresserez beaucoup plus grâce au plaisir que grâce à la souffrance.
Egalement, une erreur que l’on peut avoir tendance à faire (et pas seulement quand on débute), c’est de tomber malade, se reposer et vouloir rattraper le temps perdu. Ça aura uniquement l’effet inverse de celui recherché.
Aussi, au plan si nécessaire, je rajouterais la force du pragmatisme. Vous êtes malade ? Fatigué ? Débordé ? Il pleut ?
Sautez une séance ou remettez la à demain… ça n’a rien de grave (dans une certaine mesure, hein…).
Je peux donner un exemple personnel ; en 2017, j’ai attrapé une bonne gastro des familles fin février début mars ; j’ai été malade une semaine et j’ai mis une semaine à récupérer. Deux semaines parties en fumée sur un plan de dix semaines, ça peut faire beaucoup. J’ai fait l’effort (car la tentation reste grande) d’adapter ma préparation en me concentrant sur les séances les plus importantes ; ça m’a permis d’arriver frais et de faire mon meilleur temps sur le marathon de Paris.
Un de mes anciens entraîneurs m’a dit un jour qu’il valait mieux arriver sous-entraîné que surentraîné sur une course, et je reste convaincu qu’il avait raison.