Chaussures trail : une étude scientifique prouve que le confort compte plus que la technologie
Vous hésitez entre une paire à fort amorti, une semelle agressive ou un drop faible pour vos prochaines sorties trail ? Stop. Une étude européenne vient de rappeler une vérité souvent négligée dans l’univers du trail running : la meilleure chaussure est celle que vous trouvez confortable. Et ce n’est pas qu’une affaire de sensations subjectives — c’est désormais appuyé par des données scientifiques solides.
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Chaussures trail : oubliez les technologies, écoutez vos sensations
Le trail, plus que la route, pousse les marques à multiplier les innovations techniques. Semelle Vibram, mousse à retour d’énergie, rocker, drop réduit, plaque carbone, membrane imperméable, stabilité latérale… Le marché regorge de promesses. Pourtant, malgré ces avancées, les blessures restent monnaie courante. Pourquoi ? Peut-être parce qu’on a oublié l’essentiel : une chaussure doit accompagner le mouvement naturel de votre corps, pas le contraindre.
C’est ce qu’explique l’étude récemment publiée dans l’European Journal of Sport Science. Conduite par le chercheur Laurent Malisoux, elle montre que les traileurs qui choisissent une chaussure correspondant à leur confort idéal se blessent bien moins que les autres.
Chaussures trail : une étude terrain révèle ce qui réduit vraiment les blessures
Pour en arriver là, les scientifiques ont analysé les données de plus de 500 coureurs à qui on avait attribué différentes chaussures (mêmes modèles mais avec un amorti plus ou moins prononcé). Chaque participant devait noter sur une échelle de 1 à 9 :
- à quel point la chaussure leur semblait souple ;
- et à quel niveau de souplesse ils se sentaient le mieux.
Ceux pour qui ces deux notes se rapprochaient avaient jusqu’à 67 % de blessures en moins sur les mois suivants. Autrement dit : plus l’écart entre votre ressenti réel et votre confort idéal est faible, moins vous avez de chances de vous blesser.
Et ce qui vaut sur route s’applique encore plus en trail, où le terrain instable, les pentes raides et la fatigue rendent le corps vulnérable à la moindre gêne biomécanique.
Chaussures trail : pourquoi le “filtre de confort” fonctionne vraiment
Derrière cette idée simple se cache une théorie formulée dès 2015 par Benno Nigg, chercheur en biomécanique : le “comfort filter”. Selon lui, chacun de nous possède un schéma moteur naturel, façonné par sa morphologie, son historique de blessures, ses habitudes sportives. Quand une chaussure nous oblige à bouger différemment de notre schéma, notre corps compense… et se blesse. Le confort ressenti serait donc un indicateur de compatibilité entre la chaussure et notre manière naturelle de courir.
Dans cette logique, peu importe que votre chaussure soit “minimaliste”, “maximaliste”, “stabilité” ou “agressive” : si elle vous semble agréable à porter dès les premières foulées, elle a de grandes chances d’être la bonne.
Confort ne veut pas dire sur-amorti
Attention cependant à ne pas tout confondre. Le confort, ce n’est pas seulement l’amorti. Il englobe aussi :
- la forme du chausson,
- la largeur de la toe box (l’espace pour les orteils),
- la souplesse de la tige,
- la tenue du talon,
- la stabilité globale.
Une chaussure très souple peut être confortable pour certains, mais instable et piégeuse en descente pour d’autres. De même, un modèle rigide peut rassurer dans les pierriers mais devenir un cauchemar sur sentiers roulants. D’où l’importance de tester plusieurs modèles en mouvement, si possible sur les types de terrain que vous affrontez en course.
Comment intégrer le confort dans votre stratégie d’entraînement
Prenez le temps d’écouter votre corps :
- Vous sentez une gêne récurrente dans un modèle ? Changez.
- Vous vous sentez “naturel” dès les premières foulées dans une autre paire ? Gardez-la, même si ce n’est pas la dernière sortie du moment.
- Et surtout : testez vos chaussures longues distances en conditions réelles, car le confort se juge aussi après plusieurs heures.
En trail, l’apparition d’ampoules, de douleurs aux genoux ou de tensions plantaires n’est pas une fatalité. Ce sont souvent des signaux envoyés par votre corps qui dit : “je ne suis pas à l’aise dans cette chaussure”.
Attention aux pièges du marketing
La tendance actuelle pousse les coureurs à acheter des modèles à la mode — souvent portés par les élites — sans considérer si ces chaussures leur conviennent vraiment. Mais vous n’avez ni la foulée, ni la musculature, ni les appuis d’un pro sponsorisé par Salomon ou Hoka. Ce que l’étude rappelle, c’est que votre corps est votre meilleur conseiller, bien plus fiable que les arguments publicitaires ou les comparatifs YouTube.
Source scientifique de l’étude sur les chaussures trail
Étude : Malisoux, L., De Wandeler, E., et al. (2025). Matching between perceived and preferred cushioning is associated with injury risk in recreational runners: a secondary analysis of a randomized trial. European Journal of Sport Science. Lire l’étude complète






