Ce rassemblement où vous n’êtes pas conviés permet de récompenser des athlètes mais aussi et surtout des entreprises liées au monde du trail. En creusant un peu, on se rend compte que cet événement repose sur des intérêts financiers qui dépassent largement le monde du sport…
Organisée par Mile & Stone, cette soirée, sorte de rassemblement de patrons du trail, vient distribuer des récompenses en se basant sur des critères présentés comme objectifs mais dont on ne sait que bien peu. Précisons tout d’abord que, pour pouvoir s’inscrire, les candidats doivent s’acquitter de la somme non négligeable de 550 euros !
Multipliez ce nombre par celui des candidats puis par le nombre de catégories différentes et vous devriez déjà ressentir là un sentiment de malaise profond. Est-ce que l’on parle encore de trail ici ? Le site met en avant le gain en « visibilité », en « impact », en « expérience », mais surtout le besoin de financer ce projet, ce qui peut effectivement interroger quant à l’esprit réel de l’événement.
Parmi les partenaires, on y trouve notamment Oxylus, une entreprise spécialisée dans la gestion de patrimoine de chefs d’entreprise et également de sportifs de haut niveau. L’argent avant tout, évidemment. Alors qu’on aurait pu y voir là l’occasion de mettre en avant les trailers, on se rend vite compte que la priorité est donnée aux entreprises, avec des catégories choisies rigoureusement : start-up de l’année, campagne de communication de l’année, produit de l’année, service de l’année… On ne sait pas trop comment sont choisies ces catégories et encore moins les critères « objectifs » qui déterminent les gagnants, mais une chose est sûre : on veut faire plaisir aux employeurs.
Bon. Et le jury, ça donne quoi ? Bien qu’on y trouve quelques athlètes de qualité (ouf, l’esprit trail est sauvé !) comme Thibaut Baronian ou Sabrina Pace-Humphreys, on note surtout la présence de chefs d’entreprise : Marine Noret (fondatrice de l’agence One More Mile), Lena Haushofer (dirigeante de ISPO Munich), William Walcker (CEO de Naak) ou encore Maxime Delaporte (cofondateur de Miles Republic).
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Finalement, on a donc une sorte d’université du Medef à la sauce trail : des chefs d’entreprise qui récompensent d’autres chefs d’entreprise, avec de forts enjeux financiers autour… Alors quand le site nous assure qu’il n’y a pas de conflit d’intérêt derrière tout ça, on peut, au minimum, rester sceptique (et rire jaune) !
Cet article repose exclusivement sur des informations publiques librement accessibles au moment de sa rédaction, ainsi que sur des observations générales concernant l’organisation de la cérémonie. Les appréciations formulées relèvent d’un jugement éditorial, subjectif et non technique, qui n’impute à aucune personne physique ou morale la commission d’un fait précis susceptible de porter atteinte à son honneur ou à sa réputation.
Aucun propos ne vise à affirmer l’existence d’une irrégularité, d’une faute, d’une infraction ou d’un avantage indu. Les éléments factuels cités (prix d’inscription, composition du jury, partenariats, catégories ou modalités d’évaluation) sont rapportés tels qu’ils apparaissent publiquement. Les interprétations proposées ne constituent ni une assertion, ni une expertise juridique, mais uniquement une lecture éditoriale fondée sur ces éléments visibles.
Chaque organisation, entreprise, partenaire ou membre du jury conserve naturellement son droit de réponse, et toute précision ou correction officiellement communiquée pourra être intégrée. L’objectif de cet article est d’éclairer le fonctionnement d’un événement du monde du trail, sans porter de jugement sur les personnes, leur intégrité ou leurs intentions.
Il convient de préciser que cette comparaison ne traduit aucune opposition de principe au Medef ni à ses actions : elle sert uniquement d’image pour illustrer le caractère très “business” de la soirée, sans viser l’organisation elle-même.