Les patous sont-ils dangereux ?
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Faut-il interdire les patous en montagne ? Comment réagir face à un chien de protection ? Ces questions reviennent avec insistance, notamment après les nombreuses agressions recensées ces derniers mois dans les massifs français. Ce qui était autrefois un problème local et discret devient aujourd’hui un enjeu de sécurité publique. Et ce ne sont plus seulement les randonneurs isolés qui alertent, mais les professionnels eux-mêmes.
Dans les Pyrénées comme ailleurs, la tension monte entre randonneurs et chiens de protection.
Longtemps considérés comme un mal nécessaire dans les zones d’élevage, les patous deviennent un facteur d’insécurité majeur. Aujourd’hui, ce ne sont plus seulement les promeneurs isolés qui s’inquiètent : les professionnels de la montagne tirent la sonnette d’alarme, et demandent une réponse urgente des pouvoirs publics. Leur message est clair : il faut agir avant qu’un drame ne survienne.
Une présence toujours plus massive, et souvent agressive
Ils sont là pour protéger les troupeaux des loups, des ours, parfois des chiens errants. Mais les chiens patous, en se multipliant dans les massifs, semblent aussi avoir changé de rôle. Ce qui devait être une dissuasion devient parfois une menace directe pour les randonneurs, les traileurs, ou même les photographes de montagne.
Là où, autrefois, un ou deux chiens accompagnaient les troupeaux, il n’est pas rare d’en voir désormais six, sept ou huit, sans berger à proximité. Livrés à eux-mêmes, ces chiens développent un comportement de meute, parfois imprévisible, souvent agressif dès qu’un humain s’approche.
Une multiplication des incidents dans les massifs français
Cet été, un homme parti bivouaquer dans les Hautes-Pyrénées a passé une nuit entière encerclé par des chiens qui refusaient de le laisser partir. Dans les Hautes-Alpes, un autre randonneur a été gravement blessé lors d’une attaque en pleine randonnée. Les témoignages affluent sur les réseaux sociaux, et ils se ressemblent tous : peur panique, incompréhension, solitude face à des chiens qui semblent prêts à mordre, sans aucune intervention humaine.
Pour les accompagnateurs en montagne, qui passent leur vie sur les sentiers, la situation devient intenable. C’est l’association des accompagnateurs des Pyrénées-Atlantiques qui a pris l’initiative de convoquer une réunion professionnelle début décembre 2025 pour organiser une riposte concertée. Le mot d’ordre est désormais clair : la cohabitation ne fonctionne plus.
Le 3 décembre, les pros de la montagne sont passés à l’action
Réunis à l’initiative de leur réseau, les accompagnateurs en montagne ont tenu une réunion de crise pour structurer leur réponse face à la multiplication des incidents. Objectif : partager les retours du terrain, analyser les situations à risque, et construire des outils concrets. Le 3 décembre 2025, dans les Pyrénées-Atlantiques, le constat a été posé clairement : les patous sont devenus un problème de sécurité publique. La peur monte, et les pouvoirs publics n’ont pour l’instant proposé aucune solution.
L’effet meute : un tournant inquiétant
Ce que redoutent les professionnels, c’est moins le chien isolé que le groupe de chiens non encadrés. Ce phénomène de meute, bien documenté en éthologie, renforce les comportements défensifs, voire offensifs, surtout dans les zones de stress ou de passage fréquenté. Et les troupeaux ne sont pas toujours visibles à distance : certains randonneurs se retrouvent confrontés à des patous sans même avoir vu de brebis.
« On ne peut plus ignorer ce problème », résume François-Olivier Chabot, porte-parole des accompagnateurs. « Ces chiens sont de plus en plus nombreux, de plus en plus autonomes, et ils réagissent mal à la présence humaine. Ce n’est pas une fatalité, mais il faut un cadre. Sinon, la question ne sera plus de savoir s’il y aura un accident, mais quand. »
Des solutions encore trop timides
La réunion du 3 décembre 2025 a permis de poser des bases : des formations pour les accompagnateurs, des réflexes à adopter, des codes de comportement à transmettre aux randonneurs. Il ne faut pas tourner le dos, ne pas lever les bras, éviter le contact visuel, baisser le buste, rester calme. Mais ces recommandations, aussi utiles soient-elles, ne suffisent plus.
Car les incidents ne touchent pas que des débutants. Même des pros aguerris se retrouvent aujourd’hui en difficulté, voire en danger. Ce n’est plus un problème de pédagogie ou de “mauvais réflexe”. C’est un problème de densité, de réglementation, d’équilibre rompu.
Quelle place pour les patous dans la montagne de demain ?
Ce débat oppose désormais deux visions de la montagne. D’un côté, les éleveurs, confrontés à la pression du retour des prédateurs, qui demandent des outils de défense et une protection efficace de leurs bêtes. De l’autre, les usagers de la montagne, qu’ils soient randonneurs, trailers, vététistes, photographes ou simples familles en promenade, qui veulent continuer à circuler librement sur les sentiers balisés, sans craindre de se faire mordre ou de devoir rebrousser chemin à cause d’un chien agressif.
Sans régulation claire, sans médiation sérieuse entre ces deux mondes, le conflit ne fera que s’aggraver. Et à mesure que les tensions montent, le risque d’un drame devient tangible. Le jour où un promeneur tombera sous les crocs d’un patou, la responsabilité ne pourra pas être évacuée comme un simple fait divers.
En résumé, la présence des patous en montagne n’est plus un simple sujet de discussion entre initiés.
C’est devenu un enjeu de sécurité publique. À travers leurs paroles fortes, les accompagnateurs en montagne rappellent que les accidents n’arrivent jamais par surprise : ils sont précédés de silences, d’inactions, de signaux ignorés. Aujourd’hui, ces signaux sont là, sous nos yeux. Il est temps d’y répondre.
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