À 59 ans, on court encore. Et on court bien.
analyse : décès SaintéLyon
Réactions sur les réseaux sociaux après ce décès sur la SaintéLyon
Dans les heures qui ont suivi le décès tragique d’un coureur de 59 ans sur la SaintéSprint 2025, un commentaire est revenu trop souvent, trop rapidement, trop froidement : « à cet âge-là, il ne devrait plus courir. »


Derrière cette phrase se cache une idée insidieuse, brutale, fausse — et profondément dangereuse : celle selon laquelle courir après cinquante ans serait une imprudence, voire une erreur.
Ce préjugé n’est pas seulement injuste. Il est une offense à toute une génération de coureurs, de femmes et d’hommes qui continuent de s’entraîner, de s’épanouir, de se dépasser — non pas malgré leur âge, mais avec lui. Car à 59 ans, on peut être affûté, expérimenté, préparé. À 59 ans, on peut avoir déjà couru vingt fois la SaintéLyon, ou la découvrir pour la première fois avec passion. À 59 ans, on fait du fartlek, des séances au cardio, des sorties longues en solitaire et on passe des lignes d’arrivée avec la même émotion que n’importe quel coureur de 30 ans.
Ce n’est pas l’âge qui tue, c’est l’ignorance
Accuser l’âge, c’est occulter tout ce que ce sport a toujours valorisé : la progression, la résilience, l’écoute du corps, l’expérience. C’est aussi oublier que les décès en course, rares mais réels, frappent tous les âges. Des coureurs sont morts à trente-cinq ans, à quarante, à soixante-dix. La cause n’est jamais un simple chiffre sur une carte d’identité. Elle est multifactorielle, souvent invisible, parfois imprévisible. L’âge ne protège pas, mais il n’accuse pas non plus.
Ce n’est pas l’âge qui est un facteur de risque, c’est le manque de suivi, le surentraînement, les pathologies silencieuses, ou tout simplement la fatalité. Et dans ce contexte, pointer du doigt l’année de naissance du coureur plutôt que les conditions globales de sécurité, de prévention ou d’encadrement, c’est détourner le regard des vrais enjeux.
À ceux qui pensent qu’il faut arrêter après cinquante ans…
Qu’ils viennent voir ceux qui s’entraînent à l’aube, avant d’aller bosser. Qu’ils passent sur les lignes de départ des ultras, et qu’ils regardent ceux qui finissent, parfois loin devant des jeunes en surchauffe. Qu’ils jettent un œil aux classements, aux bilans de santé, aux tests d’effort, aux carnets d’entraînement. Qu’ils découvrent la diversité des corps, des vécus, des trajectoires. Car vieillir, en course à pied comme ailleurs, ce n’est pas décliner. C’est continuer autrement. C’est ajuster sans renoncer. C’est persévérer avec intelligence.
Il y a dans le trail et dans le running une immense richesse intergénérationnelle, et c’est l’une des plus belles choses de ce sport. On peut y courir à vingt ans, on peut y briller à cinquante, on peut y survivre à soixante. La longévité sportive n’est pas un luxe, c’est un droit. Et ceux qui le remettent en cause participent à une forme de mépris qui n’a pas sa place ici.
décès SaintéLyon : ce drame sur la SaintéLyon n’a rien à voir avec l’âge
Il faut le redire avec clarté, pour que le débat reste digne : à l’heure où nous écrivons, aucun élément ne permet de relier ce décès à une cause d’âge. Les circonstances précises ne sont pas encore établies, et ce n’est ni aux commentateurs, ni aux réseaux sociaux, ni même à la presse, de tirer des conclusions. Ce que nous pouvons faire, en revanche, c’est refuser les amalgames. Rejeter les discours discriminants. Et rappeler que chaque coureur, quel que soit son âge, mérite le même respect, la même attention, la même écoute.
Il est temps de changer le regard. Courir à cinquante, à soixante, à soixante-dix ans, ce n’est pas une anomalie, c’est une chance.
Pour la personne qui court. Pour les plus jeunes qui regardent. Pour la société qui découvre que la performance ne s’arrête pas à l’entrée dans la cinquantaine. Le sport est un espace d’expression, de vie, de santé. Il ne doit jamais devenir un lieu d’exclusion.
Ce coureur n’est pas mort parce qu’il avait 59 ans. Il est mort en courant, comme des jeunes sont morts en courant. Et cela, c’est un drame. Mais ce n’est pas une preuve contre l’âge. C’est une invitation à mieux prévenir, à mieux écouter, à mieux comprendre. Pas à juger.
En résumé, on ne connaît pas les causes exactes de ce décès, et aucun lien ne peut être établi à ce stade avec l’âge du coureur.
Prétendre qu’il est mort parce qu’il avait 59 ans est non seulement infondé, mais profondément irrespectueux. Ce type d’amalgame alimente des préjugés dangereux sur la place des seniors dans le sport.
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