Alors que les éditions précédentes de la SaintéLyon ont parfois frôlé les sommets en matière de casse physique et mentale, l’édition 2025 a surpris tout le monde : malgré une boue omniprésente et une technicité accrue sur certaines portions, le taux d’abandon n’a été “que” de 7,44 %, un chiffre bas au regard de la réputation dantesque de la doyenne des courses nature.
Comment expliquer cette résistance des coureurs ? Que traduit réellement cette statistique ? Plongée dans les entrailles d’une course qui ne cesse de fasciner… sans forcément détruire.
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Le taux d’abandon de la SaintéLyon 2025 a été de 7,44 %

Le paradoxe d’un terrain piégeux mais d’une météo clémente
La neige tombée quelques jours avant le départ a fondu sous un redoux trompeur, laissant place à un cocktail que les anciens connaissent bien : boue liquide, racines invisibles, descentes glissantes. Pourtant, aucun mur de froid, aucune tempête, pas de pluie continue pendant la course. Et ça change tout. Beaucoup de participants ont pu gérer leurs efforts plus sereinement, sans lutter contre le gel ou les tremblements liés à l’hypothermie. Résultat : moins de corps à la dérive sur les bords de sentiers, moins d’abandons massifs dès le premier tiers.
Mais ce taux relativement faible ne doit pas masquer une réalité plus complexe : la sélection naturelle s’est faite autrement, de manière plus lente, plus insidieuse. Au lieu des hypothermies foudroyantes de certaines nuits glaciales, ce sont les glissades discrètes, les entorses progressives et les accumulations de fatigue musculaire qui ont décidé du sort de nombreux dossards.
Un profil de coureur de plus en plus aguerri
Autre facteur expliquant cette stabilité du taux d’abandon : le profil des engagés. La SaintéLyon attire encore quelques néophytes, mais les formats longs — notamment les 80 et les 160 kilomètres — séduisent aujourd’hui des coureurs déjà bien préparés, souvent rompus à l’ultra ou à la course nocturne hivernale. Les erreurs classiques, les défaillances de stratégie ou les oublis de ravitaillement sont moins fréquents. L’image de mythe effrayant attire encore, mais elle attire différemment : ceux qui s’y frottent aujourd’hui s’y préparent vraiment.
Ce phénomène est renforcé par l’écosystème qui entoure la course : simulateurs d’allure, groupes d’entraînement Facebook, podcasts de trailers expérimentés, vidéos YouTube de reconnaissance du parcours… Le savoir collectif se diffuse, et il réduit le nombre d’abandons évitables.
L’impact invisible du format LyonSaintéLyon
Impossible de passer sous silence l’effet du format 160 kilomètres aller-retour, de plus en plus populaire. Le LyonSaintéLyon est un ultra redoutable, mais il agit comme un filtre. Ceux qui s’y inscrivent sont les plus solides, les plus lucides, les plus expérimentés. Ils savent économiser leur énergie, ajuster leur effort, reconnaître les signaux faibles de la rupture. Et ils abandonnent rarement.
En contrepartie, les formats intermédiaires comme le 80 kilomètres ou la SaintExpress enregistrent davantage de défaillances, car ils accueillent une plus grande hétérogénéité de profils. Pourtant, ce sont les finisseurs des longues distances qui font baisser le taux global.
Ne pas confondre : un taux d’abandon bas ne signifie pas que la SaintéLyon 2025 fut “facile”
Ceux qui y étaient parlent encore de portions transformées en marécages, de descentes sur des patinoires de boue et de relances impossibles dans les faux-plats collants des Monts du Lyonnais. Le tout à la seule lumière des frontales, avec une lucidité vacillante pour les moins entraînés. Il s’agissait d’une édition exigeante, mais maîtrisable. Une course où la stratégie, plus que la force brute, faisait la différence.
En résumé : la SaintéLyon 2025 confirme une nouvelle ère de coureurs plus lucides, mieux préparés, et plus résistants aux pièges de la nuit.
Le taux d’abandon de 7,44 % est presque identique à celui de 2024 (7,4 %), inférieur à celui de 2023 (8 %). Ce n’est plus une hécatombe, mais une épreuve redoutée, domptée, apprivoisée. Le mythe évolue, mais ne disparaît pas.
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Nos précédents articles sur le taux d’abandon de la SaintéLyon
✅ En 2024 : 7,4 %
✅ En 2023 : 8 %
Cet article repose sur les chiffres fournis par l’organisation de la SaintéLyon et les données publiques disponibles. Les propos avancés n’ont pas vocation à minimiser les difficultés réelles vécues sur le terrain ni à établir de vérité définitive sur l’ensemble des abandons recensés. uTrail publie ces informations de bonne foi, dans un souci d’information du public, mais des erreurs ou imprécisions peuvent subsister, notamment en cas de mises à jour ultérieures ou de données manquantes au moment de la rédaction.





