Le nouveau tracé 2025 de la SaintéLyon bouleverse deux passages légendaires
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On ne s’y attendait pas. On pensait la SaintéLyon immuable, fidèle à ses repères, à ses bosses qui vous broient les cuisses quand la nuit grignote le moral. Et pourtant, l’édition 2025 renverse la table : deux montées mythiques, deux murs qui faisaient la légende nocturne des Monts du Lyonnais, disparaissent du parcours. Fini le Signal, envolé le Rampeau. À la place, un tracé plus roulant, parfois plus rapide, mais aussi plus déroutant pour ceux qui, chaque année, venaient s’y frotter.
Ce changement n’est pas anodin. Il touche l’ADN même de la course : son équilibre entre sections fluides et ruptures de pente, son côté imprévisible, sa capacité à tester la résistance du coureur au cœur de la nuit. Les habitués vont devoir se réinventer, repenser leur stratégie, accepter que la SaintéLyon 2025 n’aura plus tout à fait le même goût.
Le départ ne bouge pas… mais tout ce qui suit est bousculé
Le point de départ reste bien connu : le Parc des Expos de Saint-Étienne, départ donné comme toujours à 23 h 30 sous les néons, les vapeurs de soupe, les foulées nerveuses. Mais à peine sortis de la ville, les coureurs basculent déjà dans un tracé revu, retravaillé, pensé presque comme une SaintéLyon « version alternative ».
Les traceurs ont assumé une philosophie : casser la routine. Chaque année, ils aiment explorer, modifier, rééquilibrer. Mais en 2025, la refonte est profonde. Quarante pour cent du parcours est renouvelé, et dix kilomètres sont totalement inédits.
Ce n’est pas seulement une question de créativité : c’est aussi écologique. Quand dix-sept mille coureurs passent au même endroit, année après année, la terre fatigue. Laisser souffler le terrain devient une nécessité. Comme une jachère.
Mais cela a un prix : deux monuments disparaissent.
Le Signal : la montée mythique qui structurait la course
Sur la SaintéLyon, le Signal était plus qu’une montée : c’était un rite de passage. Une rampe longue, régulière, piégeuse, située au cœur de la nuit, quand la chaleur des ravitos est déjà loin, mais que Lyon reste encore à des dizaines de kilomètres.
Cette bosse, souvent placée légèrement après la mi-parcours, était le point culminant. Elle marquait un avant et un après. On y arrivait déjà entamé. On en repartait transformé, soit parce qu’on avait résisté, soit parce qu’on avait craqué.
En 2025, elle disparaît. Pas de détour, pas de trace alternative qui rappellerait son esprit. Rien. Le parcours contourne la zone, évite les crêtes, s’allège de cet obstacle qui faisait frémir les premiers comme les derniers.
C’est une rupture. Une vraie.
Le Rampeau : une bosse qui décidait souvent du vainqueur
Là aussi, c’est un morceau d’histoire qui s’envole. Le Rampeau n’était pas aussi long que le Signal, mais il était bien plus violent. C’était la montée qui transformait les jambes en marbre. Une alchimie étrange entre pente sèche, terrain grassouillet, souffle court et timing terrible.
Dans les éditions précédentes, c’est là que les leaders se départageaient. Les écarts devenaient réels. On y voyait des attaques, des défaillances, des effondrements de classement.
En 2024, c’est précisément dans cette bosse que Thomas Cardin avait allumé la mèche pour filer vers la victoire.
En 2025, le Rampeau n’existe plus dans le parcours officiel.
Là encore, la symbolique est énorme : c’était un passage capable de raconter une course à lui seul.
Un parcours plus roulant… mais plus instable mentalement
Avec ces deux suppressions, la SaintéLyon 2025 devient plus roulante, avec environ deux cents mètres de dénivelé positif retirés. On revient à un tracé autour de mille neuf cent cinquante mètres de D+, ce qui reste respectable mais moins intimidant que les dernières éditions.
Plus roulant ne signifie pas plus facile.
La SaintéLyon ne se résume pas à ses bosses. Elle repose sur un cocktail très particulier : de la nuit, de la boue, du froid, des lignes droites qui cassent le mental, des relances qui s’empilent. Avec un tracé plus rapide, les allures vont augmenter, la pression cardiaque aussi, et les quadriceps risquent d’exploser bien avant les montées restantes.
Paradoxalement, les coureurs qui comptaient sur les bosses pour créer des temps morts vont devoir réinventer totalement leur gestion d’effort. C’est un nouveau terrain psychologique.
Des sections inédites qui risquent de surprendre
Le cœur de la nouveauté se situe entre le kilomètre neuf et Saint-Christo-en-Jarez, premier gros ravito. Le début du parcours, habituellement identique d’une année à l’autre, change enfin de visage. La sortie de Saint-Étienne s’effectue différemment, avec une transition plus rapide vers les hauteurs mais sur des chemins moins familiers.
Les dix kilomètres inédits, eux, ne sont pas spectaculaires mais demandent une lecture différente du terrain : virages inattendus, alternances rapides entre bitume et sentiers, petits vallons mal placés, faux plats joueurs. Des détails qui, de nuit, sous la pluie, avec un frontale saturée de buée, peuvent tout changer.
Les traceurs le disent : ce n’est pas forcément plus dur… mais c’est plus déroutant. Et sur la SaintéLyon, la dérive mentale va souvent plus vite que la dérive physique.
Le terrain va être spongieux, glissant, exigeant
Les prévisions météo annoncent un terrain gras, saturé, typique de ce que les Monts du Lyonnais savent offrir en décembre. Un tracé plus roulant, mais gorgé d’eau, peut devenir diabolique. Sans les grandes montées pour rythmer les jambes, les sections rapides sur terrain spongieux risquent d’être un calvaire, surtout pour ceux qui n’ont pas l’habitude d’imposer un tempo constant dans la boue.
Les nouveaux passages pourraient jouer un rôle similaire à l’ancien Rampeau, mais à leur manière : non pas par leur pente, mais par leur imprévisibilité.
Vers une SaintéLyon plus moderne… mais moins mythique ?
La question se pose. La course évolue. Les traces changent. Les montées légendaires disparaissent. C’est la loi des parcours vivants, soumis à l’environnement, à la gestion du sol, à la sécurité, au besoin de renouvellement.
Mais dans le cœur des traileurs, la SaintéLyon se définissait aussi par ces deux bosses. Le Signal et le Rampeau n’étaient pas de simples montées : c’étaient des symboles. Les coureurs se racontaient leurs passages, leurs galères, leurs exploits, comme on raconte les difficultés d’un col sur le Tour de France.
Sans eux, la 2025 sera différente. Pas moins belle, pas moins sportive. Simplement autre.
En résumé, la SaintéLyon 2025 ne sera pas la 2024.
Elle ne sera pas la 2023 non plus. Ce sera une version renouvelée, plus roulante, plus rapide, plus incertaine. Ceux qui rêvaient de prendre leur revanche sur le Signal ou de dompter le Rampeau devront trouver d’autres repères.
Mais c’est aussi ça, le trail nocturne : accepter que le terrain change, que la montagne décide, que les tracés ne restent jamais figés. Courir la SaintéLyon, c’est se confronter à une course en mouvement permanent.
Cette année, ce mouvement prend la forme d’un adieu. Deux montées mythiques s’effacent. D’autres passages surgissent. L’histoire continue. Elle s’écrit simplement différemment.
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