Triple vainqueur consécutif, Thomas Cardin avait imposé sa loi sur les éditions 2022, 2023 et 2024. Son absence en 2025 laisse un vide symbolique, mais aussi stratégique.
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Qui pour incarner cette figure de patron, capable de mener de nuit, d’imposer un rythme sur bitume gelé, et de trancher les débats dans la boue lyonnaise ? Aucun nom ne se dégage totalement. Et c’est ce qui rend cette édition si excitante.
Les favoris de la SaintéLyon 2025 : la densité du plateau est indiscutable.
Plus de trente coureurs affichent un indice UTMB supérieur à 800.
Sylvain Cachard, champion de France et d’Europe de course en montagne, arrive avec le dossard du mieux classé. Mais c’est sa première SaintéLyon. Idem pour Hugo Deck, révélation de la Maxi-Race. Antoine Charvolin revient avec de l’expérience, tout comme Loïc Rolland, mais aucun n’a déjà soulevé le trophée sur le 80 km. Même Andreu Simon, vainqueur en 2022, reste un favori fragile face à la concurrence et à l’imprévisibilité du terrain.
Adeline Martin fait office de favorite après sa deuxième place en 2024 et sa victoire au Trail du Ventoux.
Mais elle devra faire face à une densité rare : Jeanne Garreau, Diane Rassineux, Claire Bannwarth, Christine Selman… Autant de profils différents, du marathon pur jus à l’ultra résistant, dans une course où la météo, la gestion du froid et la lucidité sur bitume sont aussi importantes que les jambes.
La SaintéLyon 2025 incarne quelque chose de plus large qu’un simple podium : le basculement d’une génération.
Les figures dominantes des années 2010 et du début des années 2020 — Cardin, Meyssat, Cori, Gobert — sont en retrait ou absentes. À leur place, une vague de coureurs plus jeunes, souvent polyvalents, parfois venus de la route, qui n’ont pas encore de palmarès dans le froid de décembre, mais qui courent vite, sans complexes, et avec l’ambition de s’imposer à l’échelle nationale. On pense à Virgile Moriset, à Dimas Pereira Obaya, à Paul Cornut-Chauvinc. Chez les femmes, même dynamique : le peloton s’internationalise, s’intensifie, se rajeunit.
Quand aucun favori ne se détache, la tactique devient reine.
Le rythme ne sera sans doute pas imposé d’entrée. Les hésitations pourraient provoquer des regroupements, des coups de poker, des erreurs de parcours. Avec un tracé renouvelé à 40 %, dont 10 km inédits, les certitudes ne tiennent plus. La connaissance du terrain ne suffira pas : il faudra s’adapter vite, prendre des décisions justes, ne pas attendre pour accélérer.
La nouvelle génération, c’est aussi cette porosité entre les disciplines.
On voit des coureurs de 100 km sur route, comme Benjamin Polin, tenter leur chance sur le format trail nocturne. On voit des relais avec des profils élites comme Benjamin Roubiol, champion de France, ou des triathlètes aguerris. La frontière entre ultra, route, montagne et bitume devient floue. Et la SaintéLyon, par son hybridité historique, devient le miroir de cette évolution.
Il y a parfois des éditions charnières dans l’histoire des grandes courses. La SaintéLyon 2025 pourrait en faire partie. Parce qu’elle marque la fin d’un cycle. Parce qu’elle brouille les repères. Parce qu’elle ouvre la voie à une nouvelle génération affamée. Et parce que, pour la première fois depuis longtemps, on ne sait pas qui va gagner. Et c’est exactement ce qu’on aime.
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