Ce mercredi 5 novembre à 9 heures s’élance l’élite silencieuse du trail extrême.
Live : comment suivre le 360º The Challenge en direct avec Sébastien Raichon depuis la France
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Alpes, au-delà des limites
Pas de rubalises, pas de public, pas de balise GPS partagée sur Instagram toutes les dix minutes. Juste une trace, une île, la solitude. Le 360º The Challenge Gran Canaria fête ses 10 ans, et parmi les 120 coureurs engagés, quelques noms retiennent déjà l’attention.
Les favoris 360 The Challenge, côté français
Sébastien Raichon : l’homme en forme du moment
Il est Français, il a remporté le Tor des Glaciers cette année, et il ne vient pas pour faire du tourisme. À 55 ans, Sébastien Raichon est sans doute l’un des coureurs les plus solides du peloton. Habitué aux efforts longs, techniques, sans assistance, il aborde cette 360 avec lucidité : chaleur, autonomie, orientation, gestion de l’effort. Il annonce viser 48 heures. Un objectif ambitieux, mais pas irréaliste pour quelqu’un qui connaît parfaitement les exigences de ce format.
Sébastien Raichon : l’homme en forme du moment
Sébastien Raichon arrive sur la 360º The Challenge avec la confiance d’un coureur qui sait déjà ce que signifie gagner l’impossible. Il sort d’une victoire sur le Tor des Glaciers, l’une des courses les plus dures au monde, où il a tenu plus de quatre cents kilomètres avec un dénivelé hallucinant. À cinquante-cinq ans, il a conservé une force mentale et physique rare. Gestion parfaite de l’effort, lucidité totale après plusieurs nuits dehors, autonomie maîtrisée : Raichon coche toutes les cases du traileur d’expédition. Loin du folklore ou de la découverte exotique, il vise quarante-huit heures sur la 360. Un objectif presque irréel… sauf quand on s’appelle Raichon.
Luca Papi : l’éternel survivant
Il porte le dossard 1, et pour cause : Luca Papi a terminé toutes les éditions précédentes du 360. Dix participations, dix boucles complètes autour de l’île. L’Italien n’est pas le plus rapide, mais il est régulier, increvable, et surtout parfaitement adapté à ce type d’épreuve. Si Raichon est en mission, Papi, lui, est à domicile.
Luca Papi : l’éternel survivant
Luca Papi, c’est la définition même de l’endurance infinie. Il a terminé toutes les éditions précédentes de la 360º The Challenge, dix tours complets de l’île, dix plongées dans le dur absolu. Il ne court pas : il avance. Sans panique, sans ego, avec une régularité qui fait exploser ceux qui tentent de suivre son rythme. Vainqueur de la première édition du Tor des Glaciers, il maîtrise les efforts multi-jours, le micro-sommeil et la navigation à l’instinct. Quand les autres passent par l’euphorie puis le doute, lui reste de marbre. Sur ce format extrême, il est chez lui. Si Raichon veut dominer, Papi veut durer. Et souvent, c’est celui qui dure qui gagne.
Jérôme Guibout : retour dans l’ultra extrême
Moins médiatique mais très expérimenté, Jérôme Guibout prend le départ avec calme et détermination. Habitué des longs formats, il a souvent performé loin des caméras. Le 360 pourrait lui convenir parfaitement, à condition de bien gérer la navigation et la chaleur.
Jérôme Guibout : le retour du coureur de l’ombre
Dans le milieu du trail, certains cherchent la lumière. Jérôme Guibout, lui, cherche l’effort pur. Discret, sans mise en scène, il s’est forgé une réputation sur des ultras extrêmes où l’on avance des jours entiers sans croiser personne. Navigation, autonomie, gestion de la chaleur : exactement le terrain de la 360. Guibout possède cette capacité unique de rester constant, kilomètre après kilomètre, sans jamais exploser. S’il parvient à poser sa course dès le début, il est capable de remonter des concurrents qui, sur le papier, lui sont supérieurs. Sa force : courir comme si personne ne le regardait. Parce que son objectif n’est pas d’être vu. Seulement d’arriver.
Claire Bannwarth : engagée, mais incertitude
Officiellement inscrite, Claire Bannwarth figure parmi les têtes d’affiche. Mais sa dernière publication d’octobre laisse planer le doute : une blessure persistante au tendon, une douleur au réveil, et une capacité réduite à encaisser les longues distances. Elle pourrait très bien prendre le départ sans aller au bout. Ou au contraire surprendre tout le monde comme elle l’a déjà fait dans d’autres courses longues. C’est tout ou rien.
Claire Bannwarth : l’inconnue la plus dangereuse
Claire Bannwarth est un cas à part. Record français féminin en Backyard Ultra, finishers de courses extrêmes sur plusieurs continents, elle peut courir pendant soixante heures avec un rythme d’une constance effrayante. Ancienne escrimeuse de haut niveau, elle a transféré dans le trail une discipline mentale implacable. Mais cette fois, un doute plane : une douleur persistante au tendon. Elle pourrait très bien abandonner tôt… ou faire ce qu’elle sait faire de mieux, surprendre tout le monde et renverser le scénario. Avec elle, c’est tout ou rien. Si elle passe les quarante-huit premières heures sans pépin, personne n’est à l’abri d’un coup de tonnerre. Bannwarth ne vient jamais pour participer. Elle vient pour repousser les limites.
Les outsiders et les locaux
Parmi les Espagnols engagés, plusieurs noms reviennent : Álvaro Santana Gabas, Cristian Guerra Pérez, José Bordón Sardiña, ou encore Sandra Moreno Santiago côté féminin. Tous connaissent l’île comme leur poche. Le retour du parcours dans Las Palmas pourrait aussi leur offrir un léger avantage de connaissance du terrain, notamment en navigation urbaine ou sur les sections exposées au vent côtier.
Katharina Hartmuth, invitée surprise ?
La championne allemande, très à l’aise sur les parcours de montagne et sur l’UTMB, s’élance pour la première fois sur le 360. Mais la distance, le terrain technique et l’orientation sans balise pourraient compliquer son adaptation. Elle n’a pas encore été vue sur ce format. Ce sera un test.
À retenir : Sébastien Raichon et Luca Papi sont les deux hommes à suivre. Si Bannwarth est au départ et va jusqu’au bout, elle pourrait signer une performance exceptionnelle. Mais le 360 n’épargne personne. Ce n’est pas une course contre les autres. C’est une course contre l’île.
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