Le Sainté Trail Urbain 2025 devait être une fête du sport, une célébration de l’effort partagé dans les rues escarpées de Saint-Étienne.
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Mais pour certains coureurs, l’euphorie de la ligne d’arrivée s’est transformée en frustration, voire en colère.
Des écarts de classement inexpliqués, qui remettent en question l’intégrité même de l’épreuve.
Au cœur de la polémique, le vétéran stéphanois Gilles Guichard, finisher du 42 km, qui affirme n’avoir jamais été doublé… mais termine pourtant trois places derrière son rang estimé.
Une anomalie flagrante au kilomètre 35
Ce dimanche, Gilles Guichard s’est élancé avec détermination sur l’épreuve reine du Sainté Trail Urbain. Âgé de 64 ans et fort de onze participations, il connaît chaque virage du parcours. À Méons, au kilomètre 35, deux proches le chronomètrent : il est alors 13e. Mais à l’arrivée, il figure à la 16e place. Un recul incompréhensible, car selon ses dires, personne ne l’a dépassé dans la dernière montée vers le centre-ville.
Il n’est pas le seul à relever cette bizarrerie. Jérôme Michon (7e) et Maxime Goubier (8e) ont également constaté des classements incohérents. Erreur d’aiguillage ? Coupe volontaire ? La question est posée. Pour Gilles Guichard, il n’y a pas photo : « quand on se trompe de chemin, on revient sur ses pas. Ou on le signale. Ce n’est pas sorcier, surtout avec nos montres GPS. »
Des raccourcis urbains trop faciles ?
Le trail urbain, par définition, multiplie les intersections, les ruelles, les bifurcations. C’est ce qui fait son charme… mais aussi sa faille. À la différence des grands trails en montagne où sortir du tracé demande un vrai effort, ici, un trottoir oublié ou un escalier escamoté peut faire gagner plusieurs centaines de mètres. Un coureur mal intentionné – ou distrait – peut ainsi couper sans être vu.
Face à ce problème récurrent, Guichard propose une solution simple : « des points de contrôle intermédiaires avec lecture de puce. Même avec peu de bénévoles, il y a moyen de sécuriser certains carrefours stratégiques. » Car au-delà de la déception personnelle, c’est bien l’équité du sport qui est en jeu.
« Jamais je ne pourrais me satisfaire d’une place qui n’est pas la mienne. »
Gilles Guichard, 64 ans, vétéran du Sainté Trail Urbain, réagit avec fermeté aux écarts de classement qu’il a observés ce dimanche. Pour lui, ce n’est pas une affaire de podium ou de chrono. C’est une question d’honneur. Une philosophie que partagent de nombreux traileurs pour qui chaque dossard est une promesse de loyauté.
Râler pour trois places sur une course amateur, est-ce vraiment légitime ?
Dans l’absolu, bien sûr que oui. Quand on s’est donné à fond, que chaque montée s’est faite à la sueur du front et qu’on pense avoir fait une course propre, c’est humain de tiquer en découvrant un classement qui ne reflète pas l’effort fourni. D’autant plus quand on est un habitué, un coureur expérimenté, respecté, qui connaît chaque détour du parcours comme sa poche. Mais à y regarder de plus près, cette obsession du classement peut aussi révéler autre chose : une crispation sur la performance dans un sport où, pourtant, l’essentiel reste souvent ailleurs. À 64 ans, terminer un 42 km urbain en moins de 3 h 45, c’est déjà remarquable. Alors faut-il vraiment s’enflammer pour trois petites places ? Faut-il que le trail se laisse contaminer par l’obsession du chrono au point d’oublier la beauté de l’effort ? Peut-être que oui, peut-être que non. Ce qui est certain, c’est que cette polémique montre combien les coureurs tiennent à l’intégrité de leur discipline. Et c’est aussi ce qui fait sa richesse : cette exigence de vérité, même quand il n’y a ni médaille, ni prix, ni qualification à la clé. Mais on peut aussi sourire – un peu – de voir des adultes se prendre la tête pour trois positions… sur un classement que personne ne lira deux jours plus tard, à part peut-être leur mère et leur coach.
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