Le monde du trail avait les FKT, ces records sur des parcours connus. Voici les OKT : des défis où personne n’est jamais passé. Le but n’est plus d’aller vite, mais d’ouvrir une voie.
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Qu’est-ce qu’un OKT dans le trail et l’aventure ?
Un OKT signifie Only Known Time, littéralement « le seul temps connu ». Là où un FKT récompense la vitesse sur un parcours déjà existant, l’OKT correspond à une première absolue : un itinéraire, un enchaînement ou un projet que personne n’avait réalisé auparavant. Il ne s’agit pas de battre un chrono pré-existant, mais de créer un tracé qui n’existait pas.
Le référentiel du OKT n’est pas la vitesse, mais l’invention.
Différence fondamentale entre FKT et OKT
FKT (Fastest Known Time) : optimiser la vitesse
Un FKT concerne un parcours déjà connu. La logique est compétitive : il existe un meilleur temps, un classement virtuel, une performance de référence. On calcule, on optimise, on tente d’améliorer la trace d’un autre athlète. Le FKT est un défi de vitesse et d’efficacité.
OKT (Only Known Time) : ouvrir une première
Un OKT n’a aucun historique. Aucun tracé référencé, aucune règle, aucun temps précédent. L’athlète doit imaginer l’itinéraire, définir le sens du projet et trouver lui-même comment relier les points. La performance ne consiste pas à optimiser, mais à oser.
L’OKT n’est pas une compétition. C’est une exploration.
Exemple concret : l’émergence des OKT grâce à Kilian Jornet.
En automne deux mille vingt-cinq, Kilian Jornet relie soixante-douze sommets de plus de quatorze mille pieds sur trois états américains sans utiliser de véhicule motorisé. Aucun athlète n’avait jamais imaginé un tel tracé, encore moins tenté de le réaliser. Ce projet — States of Elevation — n’est pas un record de vitesse. C’est un OKT. Jornet n’a pas été le plus rapide. Il a été le premier. Et cela suffit à faire de son geste un moment fondateur.
Pourquoi les OKT émergent aujourd’hui
La fin des territoires « vierges »
Avec les réseaux sociaux, Strava et la mode des FKT, beaucoup de parcours ont été tentés, parfois jusqu’à la saturation. Les athlètes qui veulent sortir du cadre cherchent autre chose. Ils veulent se reconnecter à l’idée d’aventure. L’OKT devient la réponse : ouvrir des terrains que personne n’avait imaginés.
Une alternative à la culture du chrono
Nous vivons dans une société de mesures. Chaque sortie est enregistrée, analysée, comparée. L’OKT casse ce modèle. Il ne permet aucune comparaison car il n’y a aucun précédent. La valeur n’est pas dans le résultat, mais dans l’intention et dans la démarche.
Les compétences nécessaires pour réussir un OKT
Plus que de la vitesse : une capacité d’adaptation
Un FKT demande principalement de l’efficacité. Un OKT demande de la vision. L’athlète doit être capable de s’orienter, d’improviser, de changer d’itinéraire, de gérer le risque. Il doit être autonome en montagne, parfois sur plusieurs jours, sans balisage ni repères.
Une démarche mentale et créative
Un OKT ne se résume pas à une performance physique. C’est un projet intellectuel. Il faut imaginer un projet, le conceptualiser, tracer une ligne nouvelle. La montagne devient un espace d’expression. On ne se contente plus de courir : on crée.
Pourquoi les OKT changent la culture du trail.
Le trail est né d’un besoin d’évasion. Puis les courses se sont professionnalisées, les athlètes sont devenus des marques et les chronos sont devenus des contenus. L’OKT ramène le trail à ce qu’il est profondément : une manière d’explorer. Avec un OKT, l’objectif n’est plus de gagner, mais d’oser. C’est une victoire sur l’inconnu, pas sur un classement.
En résumé
Le FKT mesure une vitesse.
Le OKT mesure une vision.
Le premier demande de courir vite.
Le second demande d’imaginer ce que les autres n’ont pas encore osé.
Et si, finalement, la vraie victoire n’était pas d’être le plus rapide, mais d’être le premier à rêver ?






