Après sa 2e place en 2025, Guillaume Grima retourne dans le Grand Nord canadien. Son entraînement, inspiré de la montagne et de la rudesse militaire, est presque un art de vivre.
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Guillaume Grima ne prépare pas une course, il prépare une expédition.
Pour son retour sur la Yukon Arctic Ultra en février 2026, Guillaume Grima ne suit pas un plan classique. Là où d’autres coureurs enchaînent les kilomètres ou les séances de fractionné, lui simule le froid, la solitude, la fatigue, la survie. Courir dans le blizzard pendant huit jours, dormir à moins quarante dans un duvet gelé, tirer une pulka de quarante kilos… Ça ne s’entraîne pas sur tapis roulant.
Grima ne s’entraîne pas pour le froid. Il s’entraîne dans le froid. Et toute la différence est là.
Un entraînement taillé pour l’Arctique, pas pour Strava
Dès la mi-novembre, Guillaume Grima va basculer en mode « expédition ». Fini les sentiers escarpés de trail running. Place aux longues sorties avec pulka dans la neige, aux bivouacs hivernaux, aux tests de matériel en conditions extrêmes. Pour lui, le froid n’est pas une contrainte : c’est le terrain d’entraînement.
À Barcelonnette, dans les Alpes-de-Haute-Provence, il a tout ce qu’il faut : altitude, isolement, et l’expérience du froid en montagne. Il pousse même jusqu’à dormir dehors, volontairement, plusieurs nuits par semaine, pour habituer son métabolisme à la chute des températures. Sa tente devient sa maison, la frontale sa lampe de chevet, le réchaud son seul confort.
Et dans cette routine glaciale, chaque détail compte : tester le bon duvet, s’entraîner à faire fondre de la neige rapidement, apprendre à dormir en alternant les couches sans se réveiller trempé de sueur ou frigorifié. À ce niveau-là, le trail n’est plus un sport : c’est une stratégie de survie.
La pulka, son meilleur coach
Depuis quelques semaines déjà, il a ressorti sa pulka – ce traîneau qu’il tire derrière lui et qui contient tout le matériel de la course : tente, duvet, nourriture lyophilisée, gaz, vêtements, pharmacie de secours… Plus de 40 kilos à tracter, sur neige ou sur sol gelé.
Grima ne se contente pas de la tirer sur terrain plat. Il grimpe avec. Il descend avec. Il court, il marche, il glisse, il chute, puis il recommence. L’objectif est simple : que son corps n’ait plus besoin d’y penser. Que chaque mouvement, chaque habillage, chaque action soit un réflexe.
« Quand tu es épuisé, gelé, affamé, c’est là que tu fais des erreurs. Si tu ne les as pas répétées 100 fois avant, elles peuvent te coûter ta course… ou pire. »
Une préparation mentale de chasseur alpin
Guillaume Grima n’a pas qu’un passé de coureur. Il a un passé de militaire. Ancien chasseur alpin, il a été formé à l’endurance, à la rigueur et à l’autonomie. Cette discipline se retrouve aujourd’hui dans chaque aspect de sa préparation.
Il segmente son entraînement comme une mission : trois semaines de charge intense, une semaine de récupération totale, puis un bloc d’adaptation au froid, suivi d’un bloc logistique et mental. Il alterne entre endurance longue, renforcement musculaire et micro-siestes à répétition pour simuler le sommeil fractionné qu’il vivra en course.
Et surtout, il s’impose des phases de privation. Pas par masochisme. Par lucidité. La Yukon Arctic Ultra n’est pas une épreuve de confort. Il faut savoir avancer sans sommeil, sans chaleur, sans certitude. Il coupe le chauffage chez lui certains soirs. Il sort s’entraîner à 5 h du matin en pleine neige. Il apprend à aimer le silence.
Une stratégie nutritionnelle de l’extrême
À ces températures, le corps brûle jusqu’à 7 000 calories par jour. Impossible de compenser, mais il faut limiter la casse. Grima prépare donc des menus spécifiques : barres énergétiques non gélées à -40 °C, sachets de soupe riche en lipides, viande séchée maison, mix d’oléagineux compacté dans des tubes faciles à ouvrir avec des gants.
Il teste ces aliments à l’entraînement, notamment en bivouac. Objectif : tolérance digestive, facilité de préparation, vitesse d’absorption. Il s’entraîne aussi à cuisiner avec ses gants, à manipuler les réchauds gelés, à garder l’eau liquide dans un thermos étanche placé au fond du sac de couchage pendant la nuit.
Une adaptation logistique digne d’un aventurier polaire
Grima planifie tout. L’itinéraire, les points de ravitaillement, les balises GPS, les batteries de secours. Il étudie les traces GPS de 2025, les conditions météo typiques du Yukon, les risques de gelures selon l’heure de la journée. Il s’entraîne même à réparer son réchaud ou ses fixations de pulka dans le noir complet.
Il intègre également à sa routine des entraînements « blackout » : pas de montre, pas de GPS, juste la carte papier et la boussole. En cas de panne, il veut pouvoir retrouver la trace seul, dans la nuit, dans le froid, dans le vent.
Et si l’entraînement, c’était aussi la vie ?
Il y a une part presque philosophique dans la démarche de Guillaume Grima. Il ne cloisonne pas sa vie et sa préparation. Il vit dans son entraînement, il s’y fond, il s’y adapte. Ce n’est pas une discipline temporaire pour briller sur une course. C’est une façon de se reconnecter à ce qu’il appelle « le minimum vital ».
Il ne court pas pour battre Mathieu Blanchard. Il court pour se retrouver, pour repousser les limites sans bruit. Et ça change tout.
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