Un drame survenu il y a dix ans en Belledonne
Acheter un gilet fluo pour courir pendant la chasse

Le 10 octobre 2015, Samuel Rinaudo, étudiant en géographie à Grenoble, entame une randonnée matinale avec un ami, sur la route forestière qui mène au Pré Raymond, au-dessus du hameau de Freydières. Quelques minutes après être sortis de leur voiture, alors qu’ils marchent sur la piste du chemin du Priou, Samuel s’effondre, touché par une balle au thorax. Il meurt sur place, malgré les efforts désespérés de son camarade.
Le tir provenait de l’aval, à 60 mètres à peine. Il a été effectué par un chasseur expérimenté de 60 ans, venu traquer le chevreuil dans ce secteur très fréquenté du massif de Belledonne. L’homme n’a pas reconnu sa responsabilité directe, affirmant que la balle aurait ricoché sur un talus avant de frapper le jeune randonneur. Cette thèse n’a jamais pu être ni prouvée, ni totalement réfutée.
Relire nos articles sur les risques liés aux ricochets à la chasse
- Chasse : le danger invisible des balles qui ricochent
- Chasse : les possibilités de ricochet sont un problème pour les coureurs
Le chasseur a écopé d’une condamnation légère pour un tir mortel
Quatre ans plus tard, en 2019, le chasseur est condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis, et à cinq ans d’interdiction de chasse. Une peine qui a profondément choqué l’opinion, tant la disproportion entre le geste et ses conséquences semblait flagrante. La famille, les amis et de nombreux promeneurs de la région n’ont jamais oublié ce drame, d’autant que le tireur n’a jamais exprimé le moindre remords.
La plaque hommage a disparu
Pendant plusieurs années, une plaque discrète rendait hommage à Samuel sur le lieu exact de l’accident. Posée par ses proches, elle marquait symboliquement l’endroit où la vie de ce jeune homme a été fauchée. Mais récemment, cette plaque a disparu. Aucun communiqué n’a été publié, aucune explication n’a été donnée. Le retrait n’a pas été signalé officiellement.
On ignore si elle a été retirée par des mains anonymes, par décision administrative ou suite à une dégradation.
Ce silence interroge. Dans un lieu aussi symbolique, sur un chemin emprunté chaque week-end par des centaines de randonneurs, ce geste ne passe pas inaperçu.





