On associe souvent la “tricherie” au seul dopage.
En réalité, la plupart des infractions sanctionnées en trail relèvent d’autres choses : assistance hors zone, raccourcis, matériel obligatoire non conforme, déchets, etc. Beaucoup de fautes viennent d’une méconnaissance des règles de semi-autonomie plus que d’une intention de nuire. Ce guide propose un lexique détaillé — définition, “comment ça se passe en vrai”, pourquoi c’est tentant, pourquoi c’est interdit, et un exemple concret quand c’est utile.
⚠️ Les exemples ci-dessous sont réels ou inspirés de cas fréquents. Les libellés peuvent varier selon les courses, mais l’esprit des règles est partout le même : équité, sécurité, respect des sentiers. Toutes les courses n’interdisent pas tous ces comportements explicitement, mais rien n’empêche de les respecter, pour une bonne éthique du sport.
15 exemples de tricherie en trail
1) Faire porter son équipement
Un accompagnateur porte pour vous votre matériel ou votre ravitaillement pendant que vous courez. On voit un proche récupérer les bâtons “pour vous soulager” sur une descente, puis vous les rendre plus loin. C’est tentant pour économiser de l’énergie, mais interdit car chacun doit porter son propre matériel.
2) Se faire aider
Pousser ou tirer un coureur (main dans le dos, traction par une sangle) pour l’aider à progresser. Cela fausse l’équilibre de l’effort. Chacun doit avancer par ses propres moyens.
3) Se faire assister en dehors des zones d’assistances
Recevoir ravitaillement, vêtements ou conseils en dehors des aires matérialisées. Interdit car cela rompt l’équité et le contrôle de l’organisation.
4) Cacher du matériel ou de la nourriture sur le parcours
Cacher du matériel ou de la nourriture sur le parcours avant la course. Cela enfreint la règle de semi-autonomie et est explicitement interdit dans la plupart des règlements.
5) Prendre un raccourci
Quitter le sentier balisé pour prendre un itinéraire plus direct. C’est une infraction qui entraîne des disqualifications dans de nombreuses courses.
6) Couper les lacets
Quitter le sentier pour aller tout droit dans une pente en évitant les virages. Cela endommage fortement les sentiers et est généralement sanctionné.
7) Jeter ses déchets sur les sentiers
Laisser tomber ou jeter des emballages de gels, bouteilles, papiers. Atteinte directe à l’environnement, passible de lourdes sanctions.
8) Échanger son dossard
Courir avec le dossard d’un autre, ou céder le sien. Cela pose un vrai problème de sécurité et d’assurance en cas d’accident.
9) Participer sans dossard
Courir sans être inscrit officiellement, en profitant du balisage et parfois des ravitaillements. Cela nuit à la sécurité et à l’organisation.
10) Se faire accompagner, avoir un pacer
Se faire accompagner par une personne non inscrite, à pied ou à vélo, sur une portion de parcours. Même sans contact physique, c’est une forme d’assistance interdite.
11) Utiliser un véhicule
Utiliser un moyen motorisé (voiture, quad, vélo électrique) pour parcourir une portion du parcours. C’est une fraude manifeste et sanctionnée immédiatement.
12) Ne pas avoir le matériel obligatoire
Absence ou non-conformité d’un équipement obligatoire (veste non imperméable, réserve d’eau insuffisante…). Le matériel obligatoire garantit la sécurité du coureur et du groupe.
13) Éviter un point de contrôle
Contourner un poste ou une barrière horaire. Cela met en danger la sécurité du coureur et fausse le déroulement de la course.
14) Gêner les autres participants
Gêner un concurrent (boucher un sentier, zigzaguer pour empêcher un dépassement, bousculer). Antisportif et potentiellement dangereux.
15) Ecouter de la musique
Utiliser un casque ou des écouteurs dans des zones où cela est proscrit. Cela empêche d’entendre les consignes de sécurité ou les demandes de dépassement.
Trois types de comportements à éviter
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Atteintes à l’équité : tous doivent affronter les mêmes conditions.
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Atteintes à la sécurité : le matériel et les contrôles servent à éviter les accidents.
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Atteintes à l’environnement : nos pas doivent laisser le moins de traces possible.
Quatre réflexes pour garder un trail éthique
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Lire le règlement : savoir ce qui est autorisé ou non.
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Respecter la logique de l’autonomie : ne pas accepter “un petit coup de pouce” hors zone.
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Signaler un comportement douteux proprement, sans lynchage public.
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Briefer ses proches : beaucoup d’infractions viennent d’aides bien intentionnées.
La triche en trail ne se limite pas au dopage. Elle prend des formes variées — parfois “petites”, toujours interdites. Respecter le tracé, l’autonomie et les sentiers, c’est préserver l’ADN du trail : un sport de confiance, de responsabilité et de respect.
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