Tout est parti d’un simple commentaire glissé sous un post de Runix suite à la victoire de Francesco Puppi sur la CCC (course de l’UTMB).
« Pour qqn qui tape bcp bcp bcp bcp sur l’utmb, ça la fou mal de gagner une course de l’utmb et de prendre un gros chèque » La remarque nous a intrigués.
Après vérification dans les archives d’Esprit Trail et les communiqués de l’époque, le commentaire semble fondé : oui, le coureur italien s’était bien montré critique, et même très engagé dans le débat contre l’UTMB.
En janvier 2024, l’UTMB traversait une tempête médiatique. L’email de Kilian Jornet et Zach Miller appelant à ouvrir une discussion sur l’avenir du sport avait fuité, et certains médias l’avaient interprété comme un appel au boycott. Dans cette affaire, plusieurs figures du trail s’étaient exprimées, dont Francesco Puppi. En tant que cofondateur de la Pro Trail Runners Association (PTRA), il avait participé à la réunion de crise organisée avec l’UTMB. Son discours plaidait alors pour une alternative crédible au modèle UTMB World Series, ou au moins pour un signal fort montrant que les élites devaient avoir voix au chapitre.
Les critiques visaient notamment l’orientation jugée trop commerciale du circuit. Puppi incarnait alors la voix d’un peloton élite inquiet de voir l’essence du trail se diluer.
Un an et demi plus tard, la scène a de quoi faire sourire. Août 2025 : Francesco Puppi s’impose en maître sur la CCC (101 km, 6 050 m D+), devenant le premier Italien à inscrire son nom au palmarès. A son arrivée, il dit même « les italiens sont de retour ». En 10 heures et 6 minutes, il s’offre une victoire historique.
Faut-il y voir une contradiction ? Une évolution logique ? Ou simplement la démonstration qu’il n’y a plus de brouille, que c’est de l’histoire ancienne qu’il n’a y plus qu’un seul et unique esprit trail ?
Ce qui est certain, c’est que Puppi confirme son immense talent et s’offre un succès de prestige. Et ce succès, qu’on le veuille ou non, passe toujours par Chamonix.
Résumé
En 2024, Francesco Puppi, cofondateur de la PTRA, participait activement aux critiques visant l’UTMB, aux côtés de Kilian Jornet et Zach Miller, lors d’une période de fortes tensions autour de la gouvernance et du modèle UTMB World Series. Il plaidait alors pour une alternative crédible et dénonçait certaines dérives commerciales.
Ironie du sort : en août 2025, il s’impose brillamment sur la CCC en 10h06, devenant le premier Italien vainqueur de l’épreuve. L’événement qu’il critiquait devient ainsi le théâtre de son plus grand succès.
L’article pose la question : contradiction personnelle ou simple reconnaissance du fait que l’UTMB reste incontournable pour tout traileur de haut niveau ? La victoire de Puppi confirme son immense talent mais rappelle aussi le paradoxe d’un sport où même les voix contestataires finissent par chercher la consécration à Chamonix.
FAQ
uTrail est-il trop complaisant avec l’UTMB ?
C’est une critique récurrente. La réponse est non. uTrail est un média totalement indépendant. Nous vivons uniquement de la publicité classique (bannières, réseaux d’affiliation) et nous n’avons aucun contrat avec l’UTMB, aucun partenariat avec des équipementiers, ni avec des organisateurs. Cela nous permet de garder une liberté de ton totale, y compris critique, et d’analyser les faits avec recul. Nous subissons malgré tout beaucoup de pressions.
Pourquoi couvrez-vous autant l’UTMB ?
Parce que c’est l’événement central du trail mondial. L’UTMB attire les meilleurs coureurs, les plus grandes marques et le plus grand public. Ignorer l’UTMB reviendrait à ignorer Roland-Garros en tennis ou le Tour de France en cyclisme. C’est un passage obligé de l’actualité trail, même si nous parlons aussi d’autres courses, de dopage, d’équipement ou de questions environnementales.
Êtes-vous neutres ?
Pas totalement, et nous n’avons jamais prétendu l’être. Nous sommes des humains, des passionnés, et nous analysons l’actualité trail avec un regard personnel. Cela ne veut pas dire complaisance, mais opinion.
Est-ce que vos articles sont sponsorisés par l’UTMB ou par des marques ?
Non. Nos articles ne sont jamais sponsorisés.
Êtes-vous pro ou anti-UTMB ?
Ni l’un ni l’autre. Nous suivons l’UTMB comme nous suivons les Golden Trail Series, la Western States ou le Grand Raid. Nous reconnaissons son rôle structurant pour la discipline, mais nous n’hésitons pas à relayer les critiques, qu’elles viennent des athlètes, de la PTRA ou du public.
Avez-vous déjà couru l’UTMB ?
Oui. Et globalement, comme pour les épreuves organisées par ASO sur route, nous trouvons que l’UTMB est très bien organisé. Il peut y avoir des couacs ponctuels, comme celui de l’eau sur l’ETC cette année, mais cela reste marginal. Nous apprécions autant les petites courses locales que les grandes épreuves internationales.
Et c’est justement après avoir couru l’UTMB pour la première fois que nous avons été moins critiques. On a mieux compris de l’intérieur la logistique, la difficulté et la dimension de l’événement.
Pourquoi cette impression de proximité avec l’UTMB ?
Parce que nous le couvrons beaucoup et en détail. Mais c’est notre rôle de média : être là où ça se passe. C’est aussi ce que nos lecteurs attendent, surtout pendant la semaine UTMB où l’attention du monde entier se concentre sur Chamonix.
Connaissez-vous personnellement les organisateurs de l’UTMB ?
Non. Nous n’avons aucun lien professionnel ou personnel avec les organisateurs de l’UTMB. Nos échanges se limitent à recevoir leurs communiqués de presse.
Connaissez-vous personnellement Francesco Puppi (ou tout autre athlète élite) ?
Non. Nous ne sommes pas proches des athlètes. Nos articles se basent uniquement sur leurs déclarations publiques, leurs performances et les informations disponibles.
Vous n’aimez pas Francesco Puppi ? Vous avez quelque chose contre lui ?
Pas du tout. Sa course était très belle à suivre et sa victoire sur la CCC mérite le respect. Nous avons simplement souligné une contradiction entre ses prises de position passées et son triomphe actuel.
Pourquoi remuer les polémiques en plein UTMB ? Pourquoi ne pas attendre la fin de l’événement ?
Nous nous sommes posé la question. Mais l’actualité ne s’arrête pas pendant l’UTMB : au contraire, elle s’y concentre. Et comme tout média, nous vivons de l’actualité. Lorsqu’un débat émerge pendant l’événement, nous le traitons immédiatement, car c’est à ce moment-là qu’il intéresse le plus nos lecteurs.
Mais alors, vous soutenez le sur-tourisme ? Vous êtes contre l’écologie ?
Pas du tout. Nous regrettons même qu’il soit possible d’aller chercher des Running Stones à l’autre bout du monde pour espérer courir à Chamonix. Nous voyons bien la contradiction. Mais nous constatons aussi que l’UTMB fait des efforts concrets pour réduire son impact et pour avancer sur des sujets sociétaux. Nous sommes très sensibles, par exemple, à leurs initiatives en faveur des femmes et de la maternité dans le trail.
Pourquoi donnez-vous parfois l’impression de vous moquer des habitants de Chamonix ?
Nous comprenons que certains de nos titres ou tournures aient pu donner cette impression. Ce n’était jamais notre intention. Lorsque cela est arrivé, nous nous en sommes excusés. Nous respectons les habitants de Chamonix et nous savons que ce sont eux qui, depuis plus de vingt ans, font vivre l’UTMB au quotidien.
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Sources
- https://www.esprit-trail.com/coup-de-theatre-kilian-jornet-et-zach-miller-appellent-au-boycott-de-lutmb-2024/
- https://www.esprit-trail.com/coup-de-theatre-kilian-jornet-et-zach-miller-appellent-au-boycott-de-lutmb-2024/
- https://www.esprit-trail.com/reunion-utmb-kilian-jornet-que-sest-il-passe/
-
https://x.com/RUN_IX/status/1961478881178800309- https://montblanc.utmb.world/fr/news/official-statement
- https://jogging-international.net/actualites/kilian-jornet-a-lorigine-du-1er-syndicat-de-traileurs-professionnels/
- Cet article se fonde sur des documents publics (communiqués UTMB Group, déclarations de la PTRA, articles de presse spécialisés) et sur des faits rapportés. Il n’exprime pas une vérité absolue mais une analyse journalistique. Toute référence aux acteurs cités s’appuie sur leurs déclarations publiques ou sur des sources vérifiables.
