Tour de France : le spectre des moteurs cachés refait surface
Et si certains exploits dans le peloton n’étaient pas uniquement dus à la force des mollets ? Le débat sur l’usage de moteurs dissimulés dans les vélos ressurgit une fois de plus à l’occasion du Tour de France 2025. Cette fois, c’est une figure du cyclisme français, Cyrille Guimard, qui remet une pièce dans la machine à soupçons, en évoquant sans détour un possible recours à des dispositifs mécaniques frauduleux, y compris par de grands noms du peloton.
triche au Tour de France, une rumeur qui ne meurt jamais
Depuis plus d’une décennie, le « dopage technologique » est au cœur des fantasmes et des inquiétudes dans le monde du cyclisme. L’idée qu’un moteur électrique puisse être discrètement intégré au cadre ou au moyeu d’un vélo n’est plus une fiction. Les dispositifs existent, et les contrôles ont été renforcés ces dernières années. Mais le doute persiste, alimenté par des performances parfois jugées trop belles pour être vraies.
Guimard relance l’affaire Armstrong… et plus encore
Dans une interview récente, Cyrille Guimard, ancien directeur sportif et commentateur respecté, affirme que le retour de Lance Armstrong sur le Tour en 2009 aurait coïncidé avec l’apparition de cette technologie dans le peloton. D’après lui, l’Américain aurait envisagé d’y recourir, avant de réaliser qu’il ne pourrait plus dominer comme avant. Guimard insinue également que d’autres coureurs, comme Alberto Contador ou Fabian Cancellara, auraient pu en bénéficier, évoquant des « exploits inexpliqués ».
Des soupçons persistants, peu de preuves
Contador, vainqueur du Tour en 2007 et 2009, est décrit comme ayant un « vélo qui pétille »… Une expression lourde de sous-entendus. Quant à Cancellara, ses performances éclatantes sur les classiques en 2010 avaient déjà suscité de nombreuses interrogations. Lui s’est toujours défendu fermement, affirmant que son moteur était purement humain. Mais les déclarations de son rival Tom Boonen en 2018 relancent le doute : « J’ai des soupçons, mais je n’étais pas en position de les exprimer. »
Pourquoi le sujet revient aujourd’hui
Le timing n’est pas anodin. Chaque année, à l’approche des grandes étapes du Tour, les écarts de niveau entre les coureurs relancent les discussions sur la possibilité d’un recours à l’assistance mécanique. Et si les contrôles sont de plus en plus sophistiqués (imagerie thermique, radiographies, inspections manuelles), les tricheurs ont souvent une longueur d’avance.
Le cyclisme face à ses démons
Le sport cycliste reste marqué par les grandes affaires de dopage biologique, mais le dopage technologique est un angle mort bien réel. Très peu de cas ont été formellement prouvés, mais l’ombre du doute suffit à entacher la crédibilité d’un exploit. Tant que la transparence ne sera pas totale, la suspicion restera.
Résumé
Le débat sur les moteurs dissimulés dans les vélos refait surface lors du Tour de France 2025, relancé par les propos de Cyrille Guimard. L’ancien directeur sportif évoque une possible utilisation de cette technologie par des figures comme Lance Armstrong, Fabian Cancellara ou Alberto Contador. Si aucune preuve formelle n’est avancée, les soupçons persistent, ravivant les inquiétudes sur la triche mécanique. Malgré les contrôles renforcés, le cyclisme reste confronté à une perte de confiance du public.
FAQ
→ Qu’est-ce qu’un moteur caché dans un vélo de course ?
Il s’agit d’un petit moteur électrique dissimulé dans le cadre ou le pédalier, capable d’apporter une assistance au pédalage sans être visible à l’œil nu.
→ Cette technologie est-elle réelle ?
Oui. Des dispositifs miniaturisés existent et peuvent générer plusieurs dizaines de watts d’assistance, ce qui est significatif dans une course.
→ A-t-on déjà attrapé un coureur avec un moteur ?
Oui. En 2016, une cycliste belge, Femke Van den Driessche, a été prise en flagrant délit lors d’un championnat du monde de cyclo-cross. C’est à ce jour le seul cas avéré à haut niveau.
→ Quels contrôles sont mis en place sur le Tour de France ?
L’UCI utilise désormais des scanners, de l’imagerie thermique, des rayons X et des inspections manuelles aléatoires. Mais certains doutent encore de leur efficacité.
→ Quelles sont les sanctions prévues ?
L’usage d’un moteur est considéré comme une fraude technologique, passible de disqualification immédiate, d’une amende et d’une suspension pouvant aller jusqu’à 6 ans.
→ Pourquoi cette polémique revient-elle chaque année ?
Les écarts de performance entre les coureurs et certains exploits jugés « trop impressionnants » relancent les rumeurs, surtout en l’absence de preuves claires ou de transparence suffisante.
→ Peut-on tricher ainsi dans d’autres sports ?
Dans la course à pied et le trail, les débats portent davantage sur les innovations légales (plaques carbone, nutrition, capteurs) que sur des moteurs à proprement parler.
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