Dans le petit monde du trail français, deux styles s’opposent cette semaine sur les hauteurs du Colorado. D’un côté, Mathieu Blanchard, tout sourire, discours fluide et détendu, qui parle d’aventure et d’expérience. De l’autre, Ludovic Pommeret, plus réservé, plus cash, qui reconnaît sans détour que la Hardrock 100 le fait cogiter. Et ce contraste en dit long.
Chaussures de trail Salomon Genesis
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Sur la Hardrock 100 : Blanchard à l’aise… en apparence
Dans les interviews et sur les réseaux, Blanchard joue une partition bien rodée. Il est là pour découvrir, « vivre quelque chose », « s’immerger dans une course mythique ». Il ne parle pas de podium, ni de chrono. Et face caméra, il maîtrise : regard franc, propos ronds, discours inspirant.
Mais ce ton décontracté — presque trop lisse — pose question. Peut-on vraiment aborder une course aussi dure que la Hardrock 100 avec autant de zen ? Ou bien assiste-t-on à une mise en scène maîtrisée, un storytelling à l’américaine pour désamorcer la pression ? Une manière habile de transformer une contre-performance éventuelle en simple « aventure humaine ».
Pommeret, la parole nue
Face à cela, Ludovic Pommeret détonne. Vainqueur sortant, recordman de l’épreuve, le doyen du trail français ne fait pas semblant. Il le dit : il ressent de la pression, il a hésité à revenir, il sait que le scénario de 2024 ne se reproduira sans doute pas. Et il assume cette vulnérabilité avec la même rigueur que son entraînement.
Il ne cherche pas à séduire. Il dit ce qu’il vit. À 50 ans, il campe dans les montagnes, il se blesse sur un névé, il doute, mais il revient. Pas pour le spectacle. Pour la course.
Deux visages d’un même sport
Ce face-à-face entre Blanchard et Pommeret dépasse le simple cadre d’une compétition. Il reflète deux manières de vivre le trail aujourd’hui : l’une très communicante, construite pour dialoguer avec le public et les sponsors ; l’autre plus brute, ancrée dans l’effort pur, le silence des longues heures, les doutes qu’on n’affiche pas.
Ni l’un ni l’autre n’a tort. Mais entre la posture maîtrisée de l’un et l’humilité affirmée de l’autre, le contraste est saisissant.
Une course, deux enjeux
Ce samedi à Silverton, chacun partira avec ses armes. Blanchard avec sa fraîcheur et sa capacité à embarquer le public. Pommeret avec son expérience, sa lucidité, et la discrète pression qu’il assume sans détour. Peut-être que la montagne, comme souvent, tranchera sans égard pour les mots.
Mais s’il fallait parier sur qui sait ce que cette course coûte vraiment, le cœur pencherait du côté du Savoyard.
Résumé de l’article
À la veille de la Hardrock 100, deux figures françaises incarnent deux approches opposées du trail de haut niveau. Mathieu Blanchard adopte une communication détendue, presque insouciante, parlant d’aventure plus que de compétition. Ludovic Pommeret, lui, assume pleinement ses doutes et la pression de son statut de tenant du titre. Ce contraste illustre deux manières de gérer l’avant-course : l’une tournée vers l’image, l’autre vers l’introspection. Un duel discret mais révélateur de ce que devient le trail de haut niveau.
❓ FAQ
Mathieu Blanchard est-il vraiment détendu avant la Hardrock 100 ?
En apparence oui. Mais son discours très contrôlé, sa posture d’“aventurier tranquille” et son usage habile des codes de la communication moderne (podcasts, storytelling, Instagram) laissent penser qu’il construit aussi un cadre rassurant. Ce n’est pas de la triche, c’est une stratégie mentale et médiatique.
Pourquoi Ludovic Pommeret dit-il qu’il est plus attendu cette année ?
Parce qu’il a gagné la course en 2024 et battu le record. À 50 ans, il sait que tout le monde l’observe. Il connaît le terrain, les risques, les attentes. Son honnêteté tranche avec les discours plus lissés de certains autres coureurs. Il ne joue aucun rôle.
Y a-t-il un vrai duel Blanchard vs Pommeret ?
Pas au sens classique. Ce n’est pas une rivalité frontale. Mais leurs présences simultanées sur la même course, avec leurs profils opposés (le communicant ambitieux et le coureur d’expérience lucide), crée une tension narrative très forte. Ce sont deux générations du trail qui se croisent.
Les traileurs élites sont-ils de plus en plus dans le storytelling ?
Oui, c’est une tendance forte. Le trail devient visible, les sponsors veulent des récits, pas seulement des chronos. Beaucoup de coureurs construisent une image publique qui dépasse la performance brute. Ce n’est pas forcément négatif, mais cela rend d’autant plus précieux les profils qui restent sobres et sincères.
Est-ce que la Hardrock 100 est vraiment plus difficile que l’UTMB ?
En certains aspects, oui. Moins de dossards, altitude élevée, isolement extrême, et un esprit très « old school ». Ce n’est pas une course pour briller devant les caméras, c’est une épreuve à part. Ceux qui y viennent cherchent souvent autre chose que la seule notoriété.
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Mention éditoriale :
Le titre de cet article « Hardrock 100 : Blanchard se la joue cool, Pommeret avoue ses doutes » se fonde sur des déclarations directes et avérées des deux athlètes, sans extrapolations ni insinuations.Côté Mathieu Blanchard
Lors d’une interview sur iRunFar, il exprime un optimisme feint mais réel sur son approche de la course :« Hardrock … c’est le genre de course que j’aime. Aventure et mode survie »
Facebook
Il insiste sur la découverte et l’expérience personnelle, sans évoquer de pression compétitive – posture médiatiquement assumée mais légitime dans un contexte éditorial.Côté Ludovic Pommeret
Dans un entretien à L’Équipe (10 juillet 2025), Pommeret confesse sa réserve :« Il y a peu de chance que [la performance 2024] se reproduise, et c’est ce qui génère quand même un peu d’appréhension et qui m’a fait hésiter à revenir »
L’Équipe
Son discours fait preuve de sincérité et de transparence face aux enjeux du défi.Ce contraste est au cœur de l’analyse : un discours maîtrisé et rassurant côté Blanchard, et une lucidité assumée côté Pommeret, relevant d’un journalisme factuel et respectueux des athlètes.
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