Dopage dans le trail : quand les marques ferment les yeux, par intérêt
Dans un épisode récent du podcast Mile & Stones, Pierre Sallet, expert reconnu en lutte antidopage, jette un pavé dans la mare. Selon lui, les marques, même dans le monde du trail, ne peuvent plus prétendre à l’ignorance : elles savent, elles voient… mais elles laissent faire. Car dans un système où l’image de la victoire prime sur l’éthique, le dopage – qu’il soit illégal ou « légal » – devient une zone grise tolérée, voire encouragée par omission.
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Des soupçons généralisés de dopage dans le trail
Interrogé sans détour, Pierre Sallet ne cache plus ses doutes sur l’authenticité des performances dans l’univers du trail. Sans accuser nommément, il évoque un climat dans lequel « on ne peut plus faire confiance à aucune victoire ». Selon lui, les progrès médicaux, les zones de non-droit réglementaire et les compléments dits « légaux » participent à un dopage diffus, moins visible mais tout aussi problématique pour l’intégrité du sport.
Les marques comme complices passives
Mais ce qui choque surtout Pierre Sallet, c’est l’attitude des sponsors. « Les marques ferment les yeux », explique-t-il. Et pour cause : leur unique intérêt est de faire briller leurs athlètes, de générer des retombées marketing, de vendre. Peu importe la méthode. Car un podium, un record, une victoire en ultra, même suspecte, reste une aubaine publicitaire.
Aucune marque, selon lui, ne semble vraiment vouloir jouer la transparence ou soutenir une démarche éthique sérieuse. Il déplore le fait qu’aucune entreprise ne se lève pour affirmer : « Chez nous, nos athlètes sont suivis, contrôlés, et garantis propres. »
Un appel à la responsabilité
Face à cette situation, Pierre Sallet appelle à un changement radical de culture. Pour lui, ce serait une avancée énorme qu’une marque prenne clairement position, accompagne ses athlètes avec des protocoles de suivi biologique indépendants, et en fasse un axe de communication fort. Non seulement pour redonner confiance au public, mais aussi pour protéger les sportifs eux-mêmes de la spirale du surentraînement, de l’automédication, voire pire.
Dans un sport comme le trail, où l’effort est extrême et les limites souvent repoussées, la tentation du dopage – légal ou non – guette. Les marques, en se contentant de capitaliser sur la performance sans se soucier de son origine, deviennent des complices silencieuses. Le message de Pierre Sallet est clair : il est temps de sortir du silence. Il est temps qu’une marque ait le courage de dire : « Chez nous, la performance propre est la seule qui compte. »
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- source : ici
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Cet article s’inspire des propos de Pierre Sallet tenus dans le podcast Mile & Stones et en propose une analyse journalistique. Il ne prétend en aucun cas rapporter mot à mot ses déclarations. Les interprétations, extrapolations ou formulations employées n’engagent que la rédaction de uTrail et visent à nourrir le débat sur les pratiques et enjeux dans le monde du trail.