Kilian Jornet devient malgré lui le symbole des embouteillages et du tourisme de masse sur l’Everest.
L’Everest, le sommet emblématique de l’Himalaya, attire chaque année un nombre croissant d’alpinistes venus du monde entier pour relever le défi ultime. Cependant, cette popularité croissante a un revers de médaille : les embouteillages et le tourisme de masse qui en découlent. Kilian Jornet s’est retrouvé malgré lui au centre de cette problématique lors de sa récente tentative d’ascension de l’Everest.
Kilian Jornet sur l’Everest : un objectif majeur contrarié par les conditions extrêmes
Kilian Jornet, connu pour ses exploits incroyables dans le monde de l’alpinisme, avait choisi l’Everest comme défi de l’année. Son objectif était de gravir cette montagne mythique par l’arête ouest, en solitaire et sans oxygène supplémentaire. Cependant, les conditions météorologiques redoutables ont contrarié ses plans dès le départ. Glace, neige épaisse et vents violents ont rendu l’ascension périlleuse et l’ont contraint à attendre pendant des heures sous une corniche.
Les embouteillages sur l’Everest : un fléau du tourisme de masse
Une vidéo relayée sur les réseaux sociaux a révélé l’ampleur des embouteillages sur l’Everest.
🚨🏔En Himalaya, la situation reste compliquée sur les pentes du Mont Everest. Les vagues d’alpinistes s’enchaînent sur le sommet ce qui multiplie les accidents mortels et les disparitions. 2 grimpeurs sont ainsi décédés hier, alors que 3 disparus sont recensés par les autorités pic.twitter.com/UCowc4t8yJ
— the_8000m (@8000mThe) May 22, 2023
Des centaines d’alpinistes, désireux de réaliser leur rêve, se retrouvent contraints de faire la queue pour atteindre le sommet. Cette scène, devenue courante à cette période de l’année, met en lumière les conséquences du tourisme de masse sur la montagne sacrée. Les guides balisent un chemin surfréquenté par les alpinistes, créant ainsi des files indiennes et augmentant les risques d’accidents mortels.
L’ascension de l’Everest est soumise à des permis délivrés par les autorités népalaises, et cette année a battu tous les records avec 478 permis accordés. Cette affluence massive s’explique en partie par l’attrait économique considérable que représente le tourisme autour de l’Everest, générant près de 300 millions de dollars par an. Cependant, cette popularité croissante a des conséquences néfastes sur l’environnement, avec une pollution plastique de grande ampleur et des déchets laissés sur la montagne.
Kilian Jornet et l’empreinte carbone : une incohérence apparente
Malgré ses préoccupations constantes concernant l’empreinte carbone et l’impact environnemental, Kilian Jornet continue de se rendre sur l’Everest, ce qui soulève une interrogation quant à cette apparente incompatibilité.
En tant que fervent défenseur de la préservation de la nature, Jornet met régulièrement en avant la nécessité de réduire notre impact sur l’environnement et d’adopter des pratiques respectueuses de la nature dans nos activités sportives. Pourtant, sa participation à l’ascension de l’Everest, qui implique des émissions de gaz à effet de serre significatives dues aux vols internationaux, à l’utilisation d’hélicoptères et à d’autres activités logistiques, semble contredire ses déclarations antérieures.
Alors qu’il a annoncé plusieurs fois vouloir réduire ses déplacements et limiter les longs voyages pour les courses de trail, son engagement dans cette entreprise risquée et coûteuse sur l’Everest en termes d’empreinte carbone semble éloigné de ses principes écologiques.
Interrogations quant à la cohérence de ses actions
La création de sa fondation en 2020, la Fondation Kilian Jornet, avait suscité l’espoir d’une réelle action en faveur de la planète. Cependant, son comportement récent met en doute la sincérité de ses intentions et soulève des interrogations quant à la cohérence de ses actions. Des athlètes tels que Xavier Thevenard, qui avaient adhéré à sa fondation et avaient pris des engagements similaires en matière de réduction de leur empreinte carbone, peuvent se sentir trahis et déçus de cette apparente contradiction entre les paroles et les actes de Jornet.
Il est légitime de se demander si la quête d’adrénaline et l’egoïsme ne prennent pas le pas sur les principes écologiques de Jornet. Malgré ses discours sur l’urgence de préserver notre planète et de pratiquer un tourisme raisonnable, ses choix personnels semblent placer l’excitation de l’exploit sportif au-dessus de ses convictions écologiques.
Il est important de souligner que Kilian Jornet n’a pas caché son implication dans ces voyages et expéditions, ce qui peut être interprété comme un signe de transparence. Cependant, cette transparence ne dissipe pas les interrogations quant à l’apparente contradiction entre ses paroles et ses actes, et l’on peut se demander si la pression de la renommée et l’attrait de la performance ne l’ont pas conduit à mettre de côté ses convictions environnementales.
Kilian Jornet, bien qu’ayant échoué dans sa tentative d’ascension de l’Everest, a involontairement mis en lumière les problèmes liés au tourisme de masse et aux embouteillages sur la montagne sacrée. Cette situation soulève des questions urgentes sur la régulation du nombre d’alpinistes, la préservation de l’environnement et la sécurité des personnes. Il est essentiel de trouver des solutions durables pour préserver la beauté et l’intégrité de l’Everest tout en permettant aux passionnés d’alpinisme de réaliser leurs rêves dans des conditions sûres et respectueuses.
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