Depuis des années, si ce n’est pas décennies, la France a décidé que les sportifs étaient des crétins. Je suis d’accord que c’est d’une incommensurable ineptie, que ça ne repose sur rien, mais pour des raisons que je ne comprends toujours pas, le sport est vu comme quelque chose de vulgaire, ou réservée aux mous du bulbe. Ce sont d’ailleurs ces mêmes personnes qui vont s’offusquer que des sportifs de haut niveau gagnent plus d’argent qu’eux (la jalousie, que voulez-vous…)
Personne ne croit en l’intelligence des traileurs
Le problème est qu’à partir du moment où notre ministre de l’éducation nationale ne se décide pas à faire du sport une priorité dans les écoles et que notre ministre des sports explique que nous ne sommes prioritaires sur rien, forcément, le sentiment de condescendance des non-sportifs à l’égard des sportifs ne peut qu’augmenter.
Alors, faut-il aller jusqu’à dire que les sportifs en général, et les trailers en particulier, seraient plus intelligents que la moyenne ? Peut-être pas, mais il est en revanche tout à fait faux de dire qu’ils sont plus bêtes (il suffit de voir les métiers occupés par les élites et les fonctions occupées par les pelotons, on verra qu’en général, elles sont plutôt hautes, notamment car le trail coûte malheureusement cher). En quoi les traileurs et ultra-traileurs sont au minimum aussi intelligents que la moyenne ?
Avant la course : une preuve de l’intelligence des traileurs
Si on ne veut pas être ridicule, se ramasser, se blesser sur un ultra, on a intérêt à se préparer un peu (et c’est un euphémisme). Pour ça, il faut pouvoir réussir à se créer un plan adapté à soi (ça passe notamment souvent par un mix entre plusieurs plans), et surtout adapté à notre état permanent. Car si on a la grippe et qu’on sort quand même car le plan l’a dit, désolé, mais c’est un truc un peu idiot et très dangereux. Ça demande ainsi une certaine intelligence, ajoutée à celle de ne pas en faire trop, et de réussir à respecter le plan sur du long terme.
Voir les moyens sur du court terme en vue d’une fin à plus long terme est une sacrée preuve d’intelligence et de rigueur de votre part. Et je ne parle même pas de votre stratégie de course (alimentation, sommeil, matériel), qui devra être très minutieusement préparée, testée et éprouvée. Pareil pour l’estimation du temps, il faut réussir à être réaliste, et ce n’est pas forcément facile. Car ça demande et de l’intelligence, et de l’expérience.
Après la course : une autre preuve de l’intelligence des traileurs
C’est surtout vrai en ultra, mais aussi sur des plus courtes distance (à partir d’une vingtaine de kilomètres je dirais), votre intelligence va être un sacré allié. Car vous allez devoir garder en tête que vous allez partir pendant des heures. Il ne faut donc pas vous presser, vous forcer à respecter votre plan et votre stratégie (ne pas accélerer quand vous sentez que l’euphorie est là, car sinon vous le paierez tôt ou tard). Ce sera de plus en plus difficile au fur et à mesure que le temps passera, que votre corps vous fera mal et que vos capacités de jugement vont progressivement s’altérer.
Lire aussi
- On le savait déjà : les coureurs sont plus intelligents
- Classement mondial : découvrez les 10 meilleurs traileurs de ces 10 dernières années
- Trail : pour faire de l’ultra il faut au moins 133 de QI
- Ceux qui nous ont critiqués avaient tort!
- 2020 : Bug de date Suunto après le changement de décennie