Les décès dans le trail (comme la jeune Luce Douady en 2020) ou la grande championne Andrea Huser créént toujours un immense émoi dans le monde du sport et du trail. C’est terrible de s’éteindre en pratiquant sa passion. Cela nous rappelle très froidement et très cyniquement que les risques existent toujours, notamment dans le trail, et qu’on a tendance à les oublier un peu.
Trail : les dangers quand on s’entraine seul
Le problème est que quand on est en compétition, globalement, on est plutôt en sécurité. Je dis plutôt, car on n’est jamais à l’abri d’un accident. Donc à défaut d’éviter les accidents, on peut être pris en charge assez rapidement.
En revanche, quand on s’entraîne seul, on est un peu plus à la merci de tout ce qui nous entoure. C’est bien sûr le trail en montagne qui est le plus dangereux (ou du moins, qui comporte le plus de risques), et ce pour plusieurs raisons. On pourrait évoquer rapidement la forêt, mais globalement, les plus gros risques, c’est l’entorse ou les tiques, pour peu qu’on fasse un peu attention.
On pourra revenir dessus ailleurs, concentrons-nous ici sur la montagne.
Le problème de la météo en trail
La première raison du danger du trail est que nous dépendons beaucoup plus des éléments naturels. Je pense notamment aux orages en montagne, qui peuvent arriver à une vitesse époustouflante et qui peuvent être d’une violence assez intense. Se prendre une grosse averse (voire une tempête de neige), c’est hard, car après, il faut continuer ou rebrousser chemin, détrempé et frigorifié (pour peu qu’on soit insuffisamment ou mal habillé)
Petits problèmes, grosses conséquences en trail
A partir du moment où on est loin de tout et de tout le monde, la moindre petite blessure peut avoir des conséquences assez plus dramatiques.
Une bête entorse de la cheville, ce n’est pas pareil si on se la fait sur une piste d’athlétisme ou dans le bois derrière chez soi que si on se la fait au milieu du GR20 (j’exagère volontairement le trait).
Le trail demande une concentration supplémentaire
C’est sûrement ce qui rend le trail plus risqué. Toute personne ayant fait même une randonnée en montagne sait que le moindre pas doit être « réfléchi » ; entre les racines (en basse montagne), les pierres, les sentiers techniques, les névés, les crevasses, il y a une quantité de pièges assez considérable. En parallèle, à partir du moment où on est plus en altitude, il est plus difficile (avec l’oxygénation) de garder sa concentration, son énergie et son calme. Il peut s’en suivre un cercle vicieux où une crise de panique viendrait s’en mêler.
Pas assez de préparation ou de conscience du risque ?
Le réel souci, c’est que les gens ont tendance à ne pas se préparer car il se surestiment un peu et, en corollaire, sous-estiment les risques. C’est d’ailleurs notamment contre ça que Jean-Marc Peillex se bat, même s’il le fait de manière un peu maladroite (mettre la responsabilité de la connerie des gens sur Kilian Jornet, c’est vraiment pas malin). En tout état de cause, à partir du moment où l’on a conscience des risques, le plus dur est fait, car on sera prudent, et on ira de manière progressive vers des terrains plus techniques.
Après, et peut-être que j’insiste dessus de manière un peu excessive, j’ai quand même du mal à comprendre qu’un coureur n’ayant jamais couru en montagne parte sur le Mont Blanc la fleur au fusil, ça me semble tellement idiot…
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