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Ce week-end, du 4 au 6 juillet 2025, l’Ultra-Trail Côte d’Azur Mercantour (UTCAM) célébre sa 10e édition. L’épreuve majeure de 160 kilomètres, découpée en trois étapes, mènera les coureurs de Monaco à Saint-Martin-Vésubie, via les crêtes et vallées du parc national du Mercantour. Un parcours exigeant, en haute montagne, qui conjugue technicité, engagement physique et isolement.
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Au total, sept formats de course sont proposés, de 5 à 160 km, avec des dénivelés allant jusqu’à 10 000 mètres positifs. Si la majorité des départs ont lieu depuis Saint-Martin-Vésubie, le 100 miles s’élancera de la Principauté de Monaco. Les participants graviront notamment la Cime de la Valette de Prals (2496 m), le Mont Pépoiri (2674 m) ou encore la cime du Diable (2685 m).
L’événement, qui attire environ 2500 coureurs, mêle formats compétitifs et épreuves plus accessibles, dans un cadre naturel protégé.
Un dossard notable pour cette 10e édition
Parmi les inscrits, un nom a retenu l’attention : Marc Toesca. L’ancien animateur du Top 50, aujourd’hui âgé de 70 ans, participera au 100 miles. Ancien marathonien, passionné de course à pied, il s’est préparé de longue date pour ce défi personnel, qu’il a choisi d’accomplir dans les montagnes proches de sa ville natale, Nice.
Un positionnement à contre-courant du modèle UTMB
Si l’UTCAM affirme son identité depuis dix éditions, c’est aussi dans un contexte de tensions croissantes autour de la transformation du trail à l’échelle mondiale. Depuis l’apparition du circuit UTMB World Series, avec des courses estampillées UTMB organisées en partenariat avec Ironman, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer une standardisation du trail, à rebours de ses valeurs originelles. L’épreuve « Nice Côte d’Azur by UTMB », organisée en septembre, à quelques dizaines de kilomètres de l’UTCAM, incarne cette nouvelle logique : formats uniformisés, partenariats commerciaux puissants, communication très encadrée.
Plusieurs acteurs du trail, coureurs comme organisateurs, critiquent ce modèle pour sa logique de développement intensif, son marketing envahissant, et la perte progressive de lien avec le territoire. Certains parlent de « trail fast food », en référence à l’uniformisation des formats. D’autres pointent des pratiques contestées, comme l’éviction d’épreuves locales au profit de nouvelles courses UTMB, comme cela a pu être le cas à Whistler, au Canada.
Une alternative assumée
L’UTCAM ne se contente pas d’exister en parallèle : elle incarne une réponse. L’épreuve refuse toute affiliation au circuit UTMB, conserve une organisation locale et indépendante, propose des formats plus rustiques, plus techniques, moins calibrés. Elle s’adresse à une communauté de coureurs qui privilégient la trace, le vécu, l’effort brut. Le parcours est exigeant, souvent engagé, et les infrastructures volontairement sobres. Le contact avec les bénévoles, l’ambiance de village de montagne, la valorisation du patrimoine du Mercantour – voilà ce qui fait la singularité de l’UTCAM.
Alors que l’UTMB tente d’apaiser les critiques (notamment via des changements de sponsors et une meilleure prise en compte des communautés locales), des événements comme l’UTCAM rappellent qu’une autre voie est possible. Une voie moins visible médiatiquement, mais sans doute plus fidèle à l’histoire du trail.
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