Résilience du trail et des traileurs ! Plus forts que jamais !
La grande majorité des sportifs que nous sommes est actuellement dans le creux de la vague. En effet, le monde du sport en général (et du trail en particulier) a reçu en 2020 deux coups d’une extrême violence.
Covid : mort du trail ?
- Le premier est bien sûr d’ordre sanitaire
On l’a tous reçu au premier trimestre tel un uppercut de Mohammed Ali. Avec le Covid-19, tous les événements qui rythmaient notre passion commune ont sauté les uns après les autres. Ce n’est pas rien, mais ce n’est pas tout. Car également une majorité de nos activités (essentiellement liées au sport) ont été extrêmement réduites afin que chacun participe au ralentissement de la propagation du virus.
- Ce premier coup était déjà pas mal, et le deuxième qui arrive risque d’être potentiellement très douloureux et se situera d’un point de vue plus économique.
Autant les coureurs (dont le pouvoir d’achat peut baisser) que pour les organisations (dont la survie n’est pas assurée), on est tous dans la même mélasse, mais pour des raisons opposées.
Pourtant je suis convaincu que le trail s’en remettra, voire en sera renforcé !
Le trail mort et ressuscité
- Une question de priorité
Les passionnés que nous sommes allons devoir potentiellement faire des choix dans les semaines, mois, trimestres, semestres, voire les années à venir dans la gestion de nos budgets.
C’est plus compliqué qu’une simple équation mathématique, évidemment, mais à partir du moment où on devra rationaliser un peu notre budget, beaucoup d’entre nous accorderons leur priorité au trail.
- Un besoin de s’évader plus fort que jamais
Je suis absolument convaincu que notre besoin d’évasion sera plus fort que jamais.
Les sentiers nous manquent, la forêt nous manque, les single tracks nous manquent, les programmes d’entraînement nous manquent, la nature nous manque. Les bières d’après-course nous manquent, l’odeur du baume du tigre ou du Voltarène en pommade nous manquent. Entre ce manque et le besoin d’évasion, je ne serais pas étonné qu’on continue à accorder un minimum d’importance à notre passion qu’est le trail.
A titre d’exemple, quand l’Espagne était en crise, on craignait que les stades de foot ne se vident en pensant que ce n’était pas une priorité dans les budgets des ménages, et ça n’a pas été le cas. Car les gens ont toujours ce besoin de se divertir (et je dirais même encore plus en période de crise) et en auront toujours besoin.
En plus, le trail sera un des sports les plus « simples » à pratiquer dans le contexte sanitaire dans la mesure où il se pratique essentiellement seul ou en très petit comité (en entraînement ou en compétition, d’ailleurs).
Aussi, je suis convaincu que notre besoin d’évasion sauvera le trail, à condition que la pratique s’adapte un peu
- Une pratique à adapter
Les choses ne pourront pas être totalement comme avant.
On va devoir changer certaines habitudes.
– D’un point de vue économique, on pourra continuer de pratiquer, mais ce sera peut-être un peu plus local d’abord (et pourquoi pas à long terme?) On continuera de pratiquer plus près de chez nous et on ira peut-être moins au bout du monde ou à des centaines de kilomètres de chez nous pour un trail. Voyons le bon côté des choses, il y a quelques temps, Xavier Thévenard chouinait car il avait honte de prendre autant l’avion pour son métier. Ce sera une bonne opportunité pour lui de modifier un peu sa pratique.
– D’un point de vue sanitaire, on changera un peu notre pratique. Alors, peut être pas en entraînement, où on restera relativement autonomes. Mais en compétition, d’office, pour le respect des distances de sécurité, il y aura deux trois choses à changer. Que ce soit au départ (avec le port de masque dans les sas?) ou aux ravitos (en préparant des « sacs » au préalable que les coureurs pourront prendre, ou en se lavant les mains avant d’aller se servir, etc.), on va s’adapter.
C’est notre résilience qui sauvera le trail, et on va y arriver ! En revanche, la pratique de la course sur route a, selon moi, plus de chances de perdre des plumes (tant à cause de l’attitude d’ASO que de la promiscuité des pelotons).