Tous les marathons ne se valent pas. Certains se courent en ville, d’autres dans la nature. Certains sont plats, d’autres… carrément en descente. Et forcément, quand un parcours vous fait perdre 1 000 mètres d’altitude entre le départ et l’arrivée, vous courez plus vite. Beaucoup plus vite.
Pendant des années, ce détail a permis à des milliers de coureurs de réaliser des chronos exceptionnels — pas toujours à la force des jambes, mais grâce à la gravité. Une méthode bien connue pour obtenir un temps qualificatif au marathon de Boston, l’un des plus prestigieux au monde.
Mais à partir de 2027, ce petit avantage ne passera plus. La Boston Athletic Association (BAA) a décidé de mettre fin à cette pratique en instaurant une pénalité de temps sur les marathons trop descendants. Et c’est toute une stratégie qui s’effondre.
les marathons trop rapides 😉
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Marathons, une faille bien connue dans le système
Pour beaucoup de coureurs, se qualifier à Boston est un rêve. Mais les temps de qualification sont exigeants, et la compétition féroce. Alors certains ont trouvé une astuce : courir sur un marathon à fort dénivelé négatif, où l’effort est aidé par la pente.
Des événements comme REVEL Mt. Charleston, Big Bear, ou encore le St. George Marathon étaient devenus des « spots à chrono » pour décrocher un dossard sans forcément avoir le niveau… sur un parcours classique.
La BAA met fin à cette pratique
Face à cette inégalité flagrante, la BAA a annoncé en juin 2025 une nouvelle règle : les marathons à fort dénivelé seront désormais pénalisés, selon une grille précise :
Moins de 450 m de descente : aucun ajustement
450 à 900 m : +5 minutes
900 à 1 800 m : +10 minutes
Au-delà de 1 800 m : temps non reconnu
Autrement dit : les marathons les plus rapides du pays perdent leur pouvoir magique.
Qui va perdre sa qualification ?
Les premières simulations montrent que les hommes de moins de 40 ans seront les plus impactés. Leur temps de qualification (souvent autour de 2h55 ou 3h) leur laisse peu de marge. Ajouter 5 ou 10 minutes devient alors rédhibitoire.
À l’inverse, les femmes et les vétérans s’en sortent mieux : les seuils étant plus larges, ils conservent une bonne probabilité de qualification, même avec une pénalité.
Est-ce la fin des marathons en descente ?
Non. Ces courses restent appréciées pour leur ambiance, leur cadre naturel et leur accessibilité. Mais elles ne permettront plus de “tricher” pour aller à Boston. On y viendra pour le plaisir ou pour battre son record personnel… pas pour manipuler les règles.
Ce qu’il faut retenir si vous rêvez encore de Boston
Choisissez un parcours plat ou avec moins de 450 m de descente (comme le Mesa Marathon ou Ventura)
Oubliez les gros drops type REVEL si vous jouez votre qualif à quelques secondes
Entraînez-vous sérieusement à courir vite… sans compter sur la pente
Et le trail dans tout ça ? Encore à la traîne…
Si le marathon sur route commence à corriger certaines inégalités, le trail running, lui, reste à la traîne. Aujourd’hui encore, certains trails urbains rapides, sur terrain roulant et peu technique, permettent d’obtenir une qualification pour des courses de montagne exigeantes comme l’UTMB, la Diagonale des Fous ou la CCC. Résultat : on peut décrocher un sésame en courant sur bitume et sentier plat… et se retrouver sur une ligne de départ à 3 000 mètres d’altitude, en pleine nuit, avec des chaînes et du verglas. Là aussi, le système favorise parfois les coureurs les plus malins, au détriment de la logique sportive. Un sujet que les organisateurs de trail ne pourront pas ignorer éternellement.
C’est une page qui se tourne dans le monde du marathon. Boston, symbole de mérite et de performance, refuse désormais les raccourcis. En instaurant cette nouvelle règle, la BAA redonne du sens au chrono, à l’effort, et à la notion d’équité. Une chose est sûre : finies les qualifications “aidées” par la gravité. Place au vrai défi.
Et en France ? Pour l’instant, aucun équivalent n’existe en France. Les marathons comme Paris, La Rochelle, ou Nice-Cannes sont généralement plats, et les qualifications pour d’autres grandes courses internationales (Berlin, Londres…) ne prennent pas en compte le dénivelé du parcours. Mais cette décision de Boston pourrait inspirer d’autres organisateurs à revoir leurs critères — surtout si certaines courses ultra rapides venaient à fausser l’esprit de compétition. En attendant, le débat sur l’équité des parcours ne fait que commencer.
Résumé, ce qu’il faut retenir
Certains marathons au profil très descendant permettaient aux coureurs de réaliser des chronos artificiellement rapides pour se qualifier au marathon de Boston. À partir de 2027, la Boston Athletic Association met fin à cette inégalité en appliquant des pénalités de temps sur ces parcours, voire en les rendant inéligibles. Cette réforme vise à rétablir l’équité entre les coureurs, en particulier entre ceux qui s’entraînent sur des parcours plats et ceux qui profitaient du dénivelé. Le trail, lui, reste encore à la traîne, puisque des courses très roulantes peuvent toujours servir de qualification à des épreuves de montagne, créant une autre forme d’incohérence dans le système.
🏃♂️ FAQ – Quels sont les marathons les plus rapides au monde ?
❓Pourquoi certains marathons sont-ils plus rapides que d’autres ?
La vitesse d’un marathon dépend de plusieurs facteurs :
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Le profil du parcours (plat, descendant, avec ou sans relances)
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L’altitude (un départ en altitude peut favoriser une descente rapide)
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Les conditions météo moyennes (températures fraîches, peu de vent)
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Le revêtement (route lisse vs pavés)
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La densité de coureurs (favorise ou non l’aspiration)
Certains marathons sont même choisis pour tenter des records du monde ou décrocher un temps de qualification.
🥇Quel est le marathon le plus rapide au monde ?
Le Marathon de Berlin est considéré comme le plus rapide au monde. C’est là que les records du monde sont presque systématiquement battus (record masculin actuel par Eliud Kipchoge en 2022).
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Parcours ultra plat, rectiligne, très peu de virages.
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Organisation optimale, lièvres, météo parfaite en septembre.
🏙️ Et les autres marathons très rapides ?
Voici une sélection de marathons réputés pour leur vitesse :
📍 Marathon de Valence (Espagne)
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Parcours plat et rapide
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Météo idéale en décembre
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De plus en plus utilisé pour faire un record personnel
📍 Marathon de Rotterdam (Pays-Bas)
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Très bon ratio finishers / records perso
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Plat et en avril, conditions idéales
📍 Marathon de Chicago (États-Unis)
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Très rapide, mais plus exposé au vent
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Grand parcours urbain, très roulant
📍 Marathon de Londres (Royaume-Uni)
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Un peu plus de relances que Berlin, mais très bon niveau général
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Parfait pour les élites
⛰️ Et les marathons en descente ?
Certains marathons affichent des chronos impressionnants grâce à un fort dénivelé négatif (descente). Exemples :
📍 REVEL Mt. Charleston (Nevada, USA)
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Plus de 1 000 m de descente
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Très rapide, mais désormais pénalisé par Boston (+10 min)
📍 St. George Marathon (Utah, USA)
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Descendant, mais plus progressif
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Soumis à une pénalité de +5 min par Boston à partir de 2027
👉 Attention : ces marathons ne sont plus pleinement acceptés pour la qualification à Boston, car jugés artificiellement avantageux.
🏁 Quel marathon choisir pour faire son meilleur chrono ?
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Pour un record du monde ou personnel sérieux, privilégiez Berlin, Valence, Rotterdam ou Londres.
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Pour un temps de qualification, choisissez un marathon plat et régulier, avec peu de virages.
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Si vous cherchez un « boost » grâce au profil descendant, pensez aux REVEL ou marathons en altitude, mais sachez que les temps y seront pénalisés dans certains cas.
🇫🇷 Et en France ?
Le marathon le plus rapide de France est sans doute celui de La Rochelle, devant celui de Paris et Nice-Cannes.
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La Rochelle : parcours très plat, météo fraîche en novembre
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Paris : rapide malgré quelques relances
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Nice-Cannes : profil descendant, mais parfois exposé au vent
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