Le Jeffing : pourquoi inventer un nouveau mot pour quelque chose que les traileurs font depuis toujours ?
Le monde du running raffole des tendances. Après le barefoot, le minimalisme, ou encore le fartlek version marketing, voici le Jeffing, cette « nouvelle » méthode qui consiste à… alterner course et marche. Sauf que pour les traileurs, cette pratique n’a rien d’innovant. Dans les montées raides, en fin d’ultra, ou pour tenir la distance, courir-marcher est tout simplement une évidence. Alors pourquoi ce soudain engouement ? Et surtout, faut-il vraiment un mot anglais pour légitimer ce que tout le monde fait déjà sans le savoir ?
Le Jeffing
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Le Jeffing, une méthode ancienne habillée de neuf
Le Jeffing, contraction du prénom de Jeff Galloway, est présenté comme une révolution dans le monde du running. En réalité, il repose sur un principe simple : alterner des phases de course avec des phases de marche à intervalles réguliers. Exactement ce que font les coureurs de trail depuis des années, et même les marathoniens en gestion d’effort.
Sur le papier, rien de nouveau. Mais l’effet marketing d’un nom bien choisi, associé à un ancien olympien reconverti en coach, suffit parfois à relancer la machine. Le Jeffing vend du bon sens sous blister.
Les traileurs n’ont pas attendu Jeff Galloway
En trail, surtout sur les longues distances, marcher est une stratégie, pas un aveu d’échec. C’est même un art : savoir quand lever le pied pour éviter de se cramer, tout en maintenant une allure régulière. Chaque coureur expérimenté le sait : marcher dans les côtes, relancer sur les faux plats, récupérer sans s’arrêter, c’est ça la clé de la longévité.
Nommer cette alternance « Jeffing » n’apporte donc rien de plus au pratiquant de trail, si ce n’est une étiquette tendance que certains voudraient imposer au grand public.
Une récupération active qui ne date pas d’hier
Avant d’être un effet de mode, l’alternance course/marche était déjà utilisée en athlétisme, en préparation militaire, ou en randonnée sportive. Les bénéfices sont bien connus : réduction du stress articulaire, gestion intelligente de l’effort, et amélioration de l’endurance globale.
Là encore, le trail est en avance. Dans un ultra de plus de 50 km, tout le monde marche à un moment donné. Ce n’est pas une faiblesse, c’est une tactique. Le Jeffing ne fait donc que redécouvrir ce que la montagne enseigne depuis toujours.
Un intérêt malgré tout pour certains coureurs – Faut-il pour autant jeter la méthode aux orties ? Non. Le Jeffing peut s’avérer très utile pour les coureurs sur route, ceux qui débutent ou qui reprennent après blessure. Il redonne confiance, casse la rigidité du « tout en courant », et permet de faire tomber le mythe du coureur qui ne s’arrête jamais.
Mais dans le monde du trail, l’enthousiasme marketing autour du terme paraît bien artificiel. On n’a pas attendu qu’un coach américain baptise nos pauses pour leur donner du sens.
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