Les traileurs en veulent à la mairie d’Annecy : « Vous avez gâché la MaXi-Race »
C’est une décision qui ne passe pas. À deux semaines de l’événement, les réseaux sociaux s’embrasent et les coureurs grondent : la Ville d’Annecy a acté le déplacement de la MaXi-Race, qui n’arrivera plus au bord du lac, mais sur un parking du Petit Port. Pour les passionnés de trail, c’est un symbole fort qui s’effondre.
Historiquement, l’arrivée de la MaXi-Race se faisait plage d’Albigny, dans une ambiance unique : l’herbe, la vue sur le lac, les applaudissements portés par l’écho des montagnes.
C’était un moment suspendu, un privilège rare de conclure une épreuve alpine par une immersion immédiate dans le paysage. Désormais, ce sera entre deux parkings, au pied du stade de foot. Plus fonctionnel, sans doute. Mais plus fade, assurément.
Les élus invoquent la « mobilité durable », les « déplacements facilités », les « enjeux de sécurité », mais pour de nombreux traileurs, ces explications sonnent comme une excuse pour une réappropriation de l’espace public au détriment de l’événement. « On nous parle de développement durable, mais on nous enlève la magie du lieu », s’indigne un participant régulier.
Sur les réseaux, les messages sont clairs : “Cette course perd tout son intérêt sans l’arrivée au bord du lac.”
D’autres ironisent : “Merci à la mairie pour avoir supprimé les parkings… et l’âme de la course.” Certains vont jusqu’à suggérer de quitter Annecy pour une ville plus accueillante envers les traileurs.
Ce rejet collectif exprime une fracture : d’un côté, une ville qui semble vouloir rationnaliser, contrôler, lisser. De l’autre, une communauté de coureurs qui revendique l’authenticité, le lien avec la nature, l’émotion d’un lieu. La MaXi-Race, ce n’est pas qu’un parcours GPS ou une logistique de transport, c’est aussi une expérience sensible, un souvenir marquant pour des milliers d’athlètes.
Ce déplacement, imposé sans vraie concertation publique, donne le sentiment d’un choix technocratique. En faisant passer les coureurs d’un cadre naturel exceptionnel à une zone urbaine banalisée, la mairie d’Annecy envoie un message peu flatteur : le trail n’est plus une priorité.
En 2025, déplacer une ligne d’arrivée peut sembler anodin. Mais dans l’univers du trail, c’est aussi déplacer une émotion. Et cette année, beaucoup franchiront la ligne au Petit Port avec un goût amer en bouche.
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Cet article propose une analyse journalistique basée sur des faits publics et des réactions d’usagers exprimées librement. Il n’a pas vocation à diffamer, mais à interroger les décisions affectant un événement populaire et emblématique du trail français.